Les figures de style sont les procĂ©dĂ©s utilisĂ©s pour dĂ©signer les ĂȘtres et les choses de maniĂšre plus frappante, plus saisissante. Figure de style Description Exemples Les figures de lâanalogie La comparaison Associe un 1er Ă©lĂ©ment le comparĂ© Ă un 2nde Ă©lĂ©ment le comparant par lâintermĂ©diaire d'un outil de comparaison comme, tel, ainsi que, pareil Ă , ressembler Ă , on dirait, ⊠pour en souligner le point commun. De petits lacs luisaient comme des miroirs »â Paul Verlaine La mĂ©taphore Associe un comparĂ© Ă un comparant sans que l'outil de comparaison soit exprimĂ©. Parfois mĂȘme, le comparĂ© est sous-entendu, d'oĂč la nĂ©cessitĂ© de faire un effort d'interprĂ©tation supplĂ©mentaire. Lorsque la mĂ©taphore se poursuit, on dit qu'elle est filĂ©e. Ma jeunesse ne fut qu'un tĂ©nĂ©breux orage »â Charles Baudelaire Tes mains feuilles de l'automne »â Guillaume Apollinaire La mĂ©taphore filĂ©e MĂ©taphore qui dĂ©veloppe un mĂȘme rĂ©seau lexical On goĂ»te une douceur extrĂȘme Ă rĂ©duire le cĆur d'une jeune fille, Ă combattre l'innocente pudeur d'une Ăąme qui a peine Ă rendre les armes, Ă forcer pied Ă pied toutes les petites rĂ©sistances qu'elle nous oppose⊠»â MoliĂšre La personnification Attribue des caractĂ©ristiques humaines comportement, sentiment, qualitĂ©, ⊠à un animal ou Ă une chose. La gaietĂ© ensoleillĂ©e des feuilles »â Guy de Maupassant Le clichĂ© Une mĂ©taphore usĂ©e, banale Le paysage audiovisuel, lâautomne de la vie » Le parallĂ©lisme RĂ©pĂšte une mĂȘme construction de pÄ„rase. Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs »â Pierre de Ronsard L'allĂ©gorie Personnification d'une idĂ©e abstraite souvent avec majuscule L'Amour est enfant de bohĂȘme » Les figures de la substitution La mĂ©tonymie Remplacer un mot par un autre mot qui lui est logiquement associĂ©. Elle consiste par exemple Ă remplacer le contenu par le contenant, un objet par la matiĂšre dont il est fait, le tout par une partie⊠Boire un verre / Les cuivres de l'orchestre / Lire Voltaire / Paris a faim Paris a froid » »â Guy de Maupassant La synecdoque MĂ©tonymie qui exprime le tout par la partie, la matiĂšre⊠Chercher un bras secourable, astiquer les cuivres » La pĂ©riphrase Remplacer un mot par une expression de mĂȘme sens formĂ©e de plusieurs mots. C'est une sorte de dĂ©finition, de devinette. La gent porte crĂȘte[1] »â Jean de La Fontaine Cestlui-lĂ qui conquit la toison[2] »â Joachim du Bellay Lâantiphrase Dire le contraire de ce que l'on pense, mais en faisant comprendre qu'on pense le contraire de ce que l'on dit plus facilement dĂ©celable Ă l'oral grĂące Ă l'intonation et Ă l'expression du visage. C'est un procĂ©dĂ© typiquement ironique. C'est du joli ![3] » Il choisit bien son jour ![4] » La litote Dire le moins pour suggĂ©rer le plus. Je ne suis pas mĂ©content[5] / Va, je ne te hais point[6] »â Pierre Corneille LâeuphĂ©misme AttĂ©nuer une idĂ©e dĂ©sagrĂ©able en remplaçant un mot par un mot ou une expression qui heurtent moins la sensibilitĂ©. Il nous a quittĂ©s / Il s'est Ă©teint cette annĂ©e[7] » Les figures de l'opposition Le chiasme Mettre en parallĂšle deux groupes qui se rĂ©pondent selon un schĂ©ma croisĂ©. Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu »â Victor Hugo LâantithĂšse Mettre en parallĂšle deux mots de sens opposĂ©s ou trĂšs Ă©loignĂ©s. Ici c'Ă©tait le paradis ailleurs l'enfer »â Victor Hugo Lâoxymore Rapprocher Ă©troitement exemple nom + adjectif Ă©pithĂšte deux mots de sens opposĂ©s ou trĂšs Ă©loignĂ©s. Cette obscure clartĂ© »â Pierre Corneille Cette boucherie hĂ©roĂŻque »â Voltaire Un silence Ă©loquent » Le paradoxe Exprime une idĂ©e contraire Ă lâavis gĂ©nĂ©ral Je ne sais rien de gai comme un enterrement »â Paul de Verlaine Les figures de l'amplification et de l'insistance Lâhyperbole ExagĂ©rer la rĂ©alitĂ© dans le but de frapper l'imagination, de donner un caractĂšre Ă©tonnant ou grandiose Ă un ĂȘtre ou une chose. Je crois que je pourrais rester dix mille ans sans parler »â Jean-Paul Sartre LâĂ©numĂ©ration ou accumulation Une suite de mots de mĂȘme nature grammaticale. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons⊠»â Voltaire Va, cours, vole, et nous venge »â Pierre Corneille Lâanaphore RĂ©pĂ©ter un mĂȘme mot ou un mĂȘme groupe de mots en dĂ©but de vers, de phrase ou de membre de phrase. Cela produit un effet d'insistance. Je t'aime pour tous les temps oĂč je n'ai pas vĂ©cu Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues »â Paul Ăluard La redondance ou plĂ©onasme RĂ©pĂ©ter plusieurs fois une mĂȘme idĂ©e. Je le dis bien haut, je l'affirme et le proclame » La gradation Faire se succĂ©der des termes selon une progression ascendante du â au +, ou descendante du + au â. Va, cours, vole, et nous venge »â Pierre Corneille La prĂ©tĂ©rition PrĂ©tendre ne pas dire tout en disant Une maison triste, pour ne pas dire sinistre. Je ne rappellerai pas les scandales passĂ©s. » Les figures de construction L'ellipse Omission de termes grammaticalement nĂ©cessaires. MĂ©tro. Boulot. Dodo. » L'anacoluthe Rupture de la construction attendue Le nez de ClĂ©opĂątre, s'il eĂ»t Ă©tĂ© plus court, la face du monde en eĂ»t Ă©tĂ© changĂ©e. » L'asyndĂšte Absence de lien logique normalement nĂ©cessaire. Il travaille beaucoup. Il rĂ©ussira. » L'attelage Coordonne 2 Ă©lĂ©ments qui ne sont pas sur le mĂȘme plan. Il prit son chapeau et la porte. » Le symbole Est lorsqu'un Ă©lĂ©ment correct animal, Ă©lĂ©ment de la nature, objet, Ă©vĂ©nement, ⊠reprĂ©sente une idĂ©e abstraite. La balance pour la justice / Le lys pour la royautĂ© / La colombe pour la paix » L'apostrophe Consiste Ă adresser directement Ă un ĂȘtre ou Ă une chose, Ă l'interpeller. Enfants, je songe Ă vous ! »â Victor Hugo L'hypallage Consiste Ă attribuer Ă un mot d'une phrase ce qui conviendrait logiquement, pour le sens, Ă un autre mot de cette phrase. Ils allaient obscurs dans la nuit solitaire[8] »â Virgile L'hypotypose Consiste Ă raconter ou dĂ©crire une scĂšne de maniĂšre si vive, si frappante et si bien observĂ©e que celle-ci s'offre aux yeux avec la prĂ©sence, le relief et les couleurs de la rĂ©alitĂ©. Elle fait ainsi d'un rĂ©cit ou d'une description un tableau ou mĂȘme une scĂšne vivante. Songe, songe, CĂ©phise, Ă cette nuit cruelle Qui fut pour tout un peuple une nuit Ă©ternelle ; Figure-toi Pyrrhus, les yeux Ă©tincelants, Entrant Ă la lueur de nos palais brĂ»lants, Sur tous mes frĂšres morts se faisant un passage, Et de sang tout couvert, Ă©chauffant le carnage ; Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants Dans la flamme Ă©touffĂ©s, sous le fer expirants »â Jean Racine
Mvhqo.