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Ngozi: cinq militants de lâopposition dont une femme enlevĂ©s en moins de deux semaines; Politique Burundi-Football : les candidats non membres du CNDD-FDD menacĂ©s de mort; SantĂ© Covid-19 : plusieurs patients craignent dâavoir Ă©tĂ© contaminĂ©s par un mĂ©decin Ă lâhĂŽpital de Rumonge; SecuritĂ© Cankuzo : un septuagĂ©naire tuĂ© Ă laNotes 1 Weber M., Essais sur la thĂ©orie de la science, Paris, Plon, 1965, p. 206-209. Je remercie Cl. Gauthier et F. Matonti pour leur lecture vigilante dâune premiĂšre version de ce texte. 2 Sur cette question, voir Collovald A. et GaĂŻti B., Des causes qui parlent⊠», Politix, 16, 1991. 3 Les citations sont puisĂ©es dans les travaux de J. Ion. On se reportera principalement aux analyses de cet auteur parce quâelles systĂ©matisent le mieux les points de vue dĂ©veloppĂ©s par dâautres chercheurs sur les nouvelles formes dâengagement politique et sur le processus dâindividuation qui les sous-tendrait, Ion J., La fin des militants ?, Paris, Ăd. de lâAtelier, 1997 ; LâĂ©volution des formes de lâengagement public », in Perrineau P. dir., Lâengagement politique. DĂ©clin ou mutation ?, op. cit.; Le modĂšle associatif entre lâidĂ©al dĂ©mocratique et la nostalgie des corps intermĂ©diaires », Revue de lâĂ©conomie sociale, avril 1988 ; Interventions sociales, engagements bĂ©nĂ©voles et mobilisation des expĂ©riences personnelles », in Ion J. et Peroni M. dir., Engagement public et exposition de la personne, Paris, Ăd. de lâAube, 1997. 4 Voir Muxel A., Jeunes des annĂ©es quatre-vingt-dix Ă la recherche dâune politique âsans Ă©tiquetteâ », in Perrineau P. dir., Lâengagement politique, op. cit. 5 Sur tous ces points, voir Ion J., La fin des militants ?, op. cit. 6 Terrail Destins ouvriers. La fin dâune classe ?, Paris, PUF, 1990. 7 Schwartz O., Le monde privĂ© des ouvriers. Hommes et femmes du Nord, Paris, PUF, 1990. Ăgalement RetiĂšre et Schwartz O., OĂč en est la classe ouvriĂšre ? », ProblĂšmes politiques et sociaux, 727, 1994. 8 Hassenteufel P., Pratiques reprĂ©sentatives et construction identitaire une approche des coordinations », Revue française de science politique, 1, 1991. 9 Voir BĂ©vort A., La CFDT, la dĂ©syndicalisation et la tradition syndicale française », in Chazel F. dir., Action collective et mouvements sociaux, Paris, PUF, 1993. 10 Nouvelles lectures du monde ouvrier de la classe aux personnes », GenĂšses, 6, 1991. On reprend ici la plupart des remarques Ă©clairantes de lâauteur concernant la critique de lâusage du processus dâindividuation. 11 Voir chapitre 1. 12 Voir les textes rassemblĂ©s dans Perrineau P., Lâengagement politique, op. cit. 13 Elias N., La civilisation des mĆurs, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1973. 14 On reprend ici les analyses de J. Ion qui note Ce qui est neuf ici, câest aussi la nature des objectifs visĂ©s par lâaction en public le souci de rĂ©sultats lâemporte sur la volontĂ© de la victoire. On retrouve ici une tendance forte [âŠ] ce que nous appelons lâidĂ©alisme pragmatique, câest-Ă -dire le maintien simultanĂ© des objectifs Ă long terme et la recherche concrĂšte dâune efficacitĂ© sur le court ou moyen terme. PlutĂŽt que lâexpression de la puissance lâaction directe, mĂȘme si elle est symbolique par rapport Ă lâampleur du problĂšme considĂ©rĂ©. PlutĂŽt que la rĂ©fĂ©rence explicite obligĂ©e aux clivages politiques, le rappel des principes et des valeurs fondant lâaction [âŠ]. Dans un tel jeu oĂč le nombre ne fait plus forcĂ©ment la force, les compĂ©tences techniques sâaffirment comme qualitĂ© spĂ©cifique savoir nĂ©gocier, disposer dâun carnet dâadresses, pouvoir mobiliser des rĂ©seaux, monter des dossiers sâavĂšrent comme un ensemble de ressources indispensables Ă la bonne efficacitĂ© du groupement » La fin des militants ?, op. cit., p. 75. 15 Et si dans le prĂ©sent continue encore Ă exister la maniĂšre ancienne » de sâengager celle de la remise de soi totale, câest sous la forme de persistance archaĂŻque ou de niches » qui ont, presque naturellement, pour particularitĂ©s de rassembler tous ceux qui ne peuvent et ne savent faire face au changement militants ĂągĂ©s que le nouveau fonctionnement a laissĂ©s en marge », sections ou groupes locaux â par exemple de partis politiques â qui subsistent Ă lâintĂ©rieur de groupements plus larges perpĂ©tuant de façon quasiment isolĂ©e des modalitĂ©s dâinscription devenues globalement obsolĂštes », niches qui apparaissent comme le refuge de personnes â jeunes ou ĂągĂ©es â souvent isolĂ©es, en difficultĂ© dâinsertion, et plus globalement, en mal dâidentitĂ© », voir Ion J., La fin des militants ?, op. cit., p. 60-61. 16 On peut dĂ©jĂ remarquer que tous les mots employĂ©s sont Ă la fois en vogue et piĂ©gĂ©s tant leur connotation actuellement laudative ou pĂ©jorative lâemporte sur la signification exacte de la rĂ©alitĂ© Ă laquelle ils renvoient. On peut encore noter que cette façon plus que balancĂ©e de saisir les Ă©volutions politiques historiques est devenue une maniĂšre commune de penser chez nombre dâintellectuels et de savants mĂȘme historiens dĂšs quâils sâintĂ©ressent Ă la vie politique. Songeons Ă lâopposition entre nationalisme ouvert » donc gĂ©nĂ©reux, tolĂ©rant et nationalisme fermĂ© » donc xĂ©nophobe, repliĂ© sur des Ă©goĂŻsmes nationaux voire raciaux, communautĂ© » et donc communautarisme, danger pour les valeurs rĂ©publicaines et sociĂ©tĂ© » Ă©galitĂ©, dĂ©mocratie⊠Par exemple, Winock M., Nationalisme, antisĂ©mitisme et fascisme en France, Paris, Seuil, 1982. 17 Sur lâimportation de Weber en France, voir Pollak M., Max Weber en France. LâitinĂ©raire dâune Ćuvre, Cahiers de lâIHTP, 3, juillet 1986. Ce double enjeu trouvait une expression dâordre Ă©pistĂ©mologique dans lâinvention dâune nouvelle mĂ©thode lâintervention sociologique. Pour une prĂ©sentation de ces analyses, Neveu E., Sociologie des mouvements sociaux, Paris, La DĂ©couverte, 1996. 18 Voir Touraine A., La voix et le regard, Paris, Seuil, 1978. 19 Voir Reynaud E., Le militantisme moral », in Mendras H. dir., La sagesse et le dĂ©sordre, Paris, Gallimard, 1980. Il est important de prĂ©ciser quâE. Reynaud nâavançait quâavec une extrĂȘme prudence ce qualificatif de militantisme moral » elle utilisait plutĂŽt au dĂ©but de son article la notion dâentrepreneurs moraux ». Lâauteur prenait soin aussi de situer professionnellement les entrepreneurs moraux » en les trouvant chez ceux qui exercent souvent des mĂ©tiers liĂ©s aux mĂ©canismes des contrĂŽles sociaux enseignants, Ă©ducateurs, infirmiĂšres, mĂ©decins » et qui disposaient, de par leur profession, des moyens de transcrire leurs jugements de valeur en dĂ©cision de portĂ©e sociale ». Ce sont les usages scientifiques » ultĂ©rieurs qui vont reprendre le terme sans souvent sâinformer sur le texte lui-mĂȘme et en le dĂ©tachant de toutes caractĂ©risations sociales. Il a fait ainsi retour » dans la science politique française via un passage par les Ătats-Unis et les sociologues amĂ©ricains des mobilisations qui Ă©voquent le militant par conscience », celui qui nâaurait aucun intĂ©rĂȘt direct dans lâengagement auquel il consent. MĂȘme autorisĂ©e par la science politique amĂ©ricaine, la notion mĂ©rite dâamples critiques sur lesquelles nous reviendrons plus loin. 20 Bidou C., Les aventuriers du quotidien. Essai sur les nouvelles classes moyennes, Paris, PUF, 1984. 21 Sur tous ces points voir lâintroduction Ă©clairante de la thĂšse de Lechien, Pratiques humanistes. Engagements militants et investissements professionnels, thĂšse de sociologie sous la dir. de G. Mauger, Paris, EHESS, 2002. Lâauteur montre encore que le militant moral » apparaĂźt dans un contexte dâefflorescence des associations de tous ordres et de forts dĂ©bats intellectuels et scientifiques sur les classes moyennes. Elle note Ă©galement que pour E. Reynaud, le militant moral » rejette la dĂ©possession par les experts » le contexte politique et intellectuel ayant changĂ©, le militant distanciĂ© » lui va rejeter la dĂ©possession de la dĂ©lĂ©gation. On ne peut que remarquer nĂ©anmoins les multiples emprunts non explicitĂ©s faits Ă la dĂ©finition dâE. Reynaud dans la caractĂ©risation de lâattitude du militant distanciĂ© », hormis son attention Ă situer professionnellement et socialement ce type de militant. 22 J. Ion rĂ©cuse ainsi, pour qualifier le militant distanciĂ© », le terme de militant moral » quâil associe au militant classique, vĂ©ritable spĂ©cialiste du devoir ĂȘtre » Interventions sociales, engagements bĂ©nĂ©voles et mobilisations personnelles », art. citĂ©, p. 81. Il prĂ©cise encore que le militantisme distanciĂ© » nâexclut pas une implication intense » mais que celle-ci est mesurĂ©e », circonstanciĂ©e » et rĂ©versible ». Une telle association de mots aux significations contradictoires rend pour le moins difficile la comprĂ©hension de ce type de militantisme. 23 Par exemple est Ă©voquĂ© le militant » comme figure modĂ©lisĂ©e » de lâengagement en dĂ©clin et non des militants socialement et politiquement diffĂ©renciĂ©s ou des pratiques sociales et politiques hĂ©tĂ©rogĂšnes ; sont convoquĂ©es des rĂ©fĂ©rences Ă©tymologiques des mots et non leurs usages sociaux. Il est ainsi rappelĂ© que lâĂ©tymologie du terme militant » comporte une connotation militaire et religieuse » qui, valable pour le passĂ©, ne peut concerner la figure du nouveau militant ». On note le mĂȘme rappel dans Klandermans [B.] et Mayer [N.], Militer Ă lâextrĂȘme droite », in Perrineau [P.] dir., Les croisĂ©s de la sociĂ©tĂ© fermĂ©e. LâEurope et des extrĂȘmes droites, Paris, Ăd. de lâAube, 2001. J. Ion poursuit Figure hĂ©roĂŻque dont la grandeur confine Ă la pathologie et qui reproduit la figure du prĂȘtre entiĂšrement pris par son engagement » p. 31. Pathologie », le mot est dĂ©jĂ rĂ©vĂ©lateur mais quand il est associĂ© Ă la religion » lorsque celle-ci dans le dĂ©bat public renvoie Ă fanatisme », cela devient plus quâun jugement une condamnation. 24 Un mouvement social » est un mouvement placĂ© au cĆur des contradictions sociales. Pour parvenir Ă ce statut, une mobilisation doit ĂȘtre capable de dĂ©finir clairement un adversaire social, de se donner une identitĂ© sous la forme dâun projet qui porte la vision dâune autre organisation sociale et non dâune simple revendication ponctuelle. Voir Touraine A., La voix et le regard, op. cit. 25 Ainsi avant de donner la dĂ©finition pour le moins particuliĂšre du militant » citĂ©e plus haut, J. Ion prĂ©cise quâil se refuse, par souci dâobjectivitĂ©, Ă entrer dans les dĂ©bats sur la dĂ©finition du militantisme. On peut noter que cette façon de faire autorise dĂšs lors des rapprochements scientifiquement irrĂ©prochables » puisque faits en toute objectivitĂ© » entre des militantismes opposĂ©s politiquement, par exemple celui du PCF et celui du FN et ainsi de continuer Ă disqualifier le premier par lâĂ©vocation innocente » de lâombre menaçante du second voir p. 101. On retrouve cette inclination, par exemple dans les analyses Ă©lectorales, oĂč lâinvocation dâun gaucholepĂ©nisme » signale le passage dâĂ©lecteurs de gauche Ă un vote frontiste. Voir Perrineau P., La dynamique du vote Le Pen le poids du gaucholepĂ©nisme », in Perrineau P. et Ysmal C. dir., Le vote de crise, Paris, Presses de Sciences Po, 1995. La formule a fait choc et connaĂźt un certain succĂšs autant par sa concision que par sa rencontre avec dâautres interprĂ©tations insistant sur le virage du rouge » au brun » des banlieues, alertant sur les alliances dangereuses entre les extrĂȘmes qui rejouent le climat de crise des annĂ©es 1930 et sur les problĂšmes posĂ©s par une immigration non intĂ©grĂ©e ». Cependant des Ă©tudes plus attentives aux situations concrĂštes des Ă©lecteurs ou des mobilisations Ă©lectorales mais moins entendues lui ont apportĂ© de sĂ©rieux dĂ©mentis. Voir Mayer N., Ces Français qui votent FN, Paris, Flammarion, 1999 ; Rey H., La peur des banlieues, Paris, Presses de Sciences Po, 1996. 26 Voir lâintroduction et le chapitre 1, Lâengagement militant », in Ion J., La fin des militants ?, op. cit. 27 Pour une analyse de ces approches et leurs impasses, voir Collovald A. et Sawicki F., Le populaire et le politique », Politix, 13, 1991. 28 Dont lâune des formes Ă©lĂ©mentaires consiste Ă mesurer toutes les pratiques Ă lâaune des normes du groupe dominant, ce qui conduit Ă prĂ©senter celles des autres et notamment des plus dĂ©munis comme Ă©cart, dĂ©ficit, lacune ou archaĂŻsme. Ce qui semble prĂ©cisĂ©ment Ă lâĆuvre ici. 29 Sur ce point, voir Grignon C. et Passeron Le savant et le populaire. MisĂ©rabilisme et populisme en sociologie et en littĂ©rature, Paris, EHESS/Gallimard/Seuil, 1989. 30 Traduction du concept dâEigen-sinn » proposĂ© par A. LĂŒdtke pour penser les comportements ouvriers au travail dans les annĂ©es 1890 et ceux de 1920-1930 sous le nazisme. Voir LĂŒdtke A., Le domaine rĂ©servĂ© affirmation de lâautonomie ouvriĂšre et politique chez les ouvriers dâusine en Allemagne Ă la fin du XIXe siĂšcle », Le mouvement social, janvier-mars 1984. Ăgalement, du mĂȘme auteur, Des ouvriers dans lâAllemagne du XXe siĂšcle Le quotidien des dictatures, Paris, LâHarmattan, 2000. 31 Sur cette notion, voir Weber F., Le travail Ă cĂŽtĂ©, Paris, INRA/Ăd. de lâEHESS, 1989 ; Pialoux M. et Beaud S., Crise du syndicalisme, dignitĂ© ouvriĂšre », Politix, 14, 1991. 32 Voir LĂŒdtke A., La domination au quotidien », Politix, 13, 1991, p. 74. 33 Voir Hoggart R., La culture du pauvre, Paris, Minuit, 1970 ; Schwartz O., Sur le rapport des ouvriers du Nord Ă la politique », Politix, 13, 1991. 34 Protection morale qui sâexprime dans la rĂ©sistance aux titulaires de savoirs lĂ©gitimes et qui manifeste une volontĂ© de prĂ©server des formes collectives et solidaires de prise en charge des problĂšmes sociaux. Voir par exemple lâĂ©tude de Castelain sur la rĂ©sistance des dockers du Havre aux politiques antialcooliques ManiĂšres de vivre, maniĂšres de boire, Paris, Imago, 1989. 35 Lâensemble des travaux de M. Pialoux abordent dâune certaine façon cette question, voir entre autres Corouge C. et Pialoux M., Chroniques Peugeot », Actes de la recherche en sciences sociales, 52/53, 54, 57, 58, 1984-1985 ; Pialoux M., Le dĂ©sarroi du dĂ©lĂ©guĂ© », in Bourdieu P. dir., La misĂšre du monde, Paris, Seuil, 1993 ; Beaud S. et Pialoux M., Lâesclave et le technicien, dĂ©mobilisation collective et dĂ©moralisation individuelle », Autrement, 126, janvier 1992. Sous un autre angle, Perrot M., Jeunesse de la grĂšve, Paris, Seuil, 1984. 36 Par exemple, RetiĂšre IdentitĂ©s ouvriĂšres. Histoire sociale dâun fief ouvrier breton 1909-1990, Paris, LâHarmattan, 1994. 37 Voir Pudal B., Prendre parti, Paris, Presses de Sciences Po, 1989. 38 Sur ce point, voir Matonti F., Les intellectuels et le Parti le cas français », in Dreyfus M., Groppo B., Ingerflom C., Lew R., Pennetier C., Pudal B. et Wolikow S. dir., Le siĂšcle des communismes, op. cit. 39 Comme le montre trĂšs bien G. Noiriel, une des raisons de lâĂ©rosion des organisations communistes se trouve dans la dĂ©structuration de cette Ă©thique ouvriĂšre sous lâeffet de la montĂ©e du chĂŽmage et de lâeffondrement de tous les lieux oĂč sâenracinaient les valeurs collectives du groupe et non par exemple dans le caractĂšre obsolĂšte de leur militantisme ou de leur idĂ©ologie, voir ImmigrĂ©s et prolĂ©taires Ă Longwy 1880-1980, Paris, PUF, 1984 ; Les ouvriers dans la sociĂ©tĂ© française, XIX e-XXe siĂšcle, Paris, Seuil, 1986. Voir Ă©galement RetiĂšre La sociabilitĂ© communautaire, sanctuaire de lâidentitĂ© communiste Ă Lanester », Politix, 13, 1991. 40 Sur les pratiques de lecture de femmes de catĂ©gories populaires dans lesquelles joue Ă plein cette Ă©thique du refus de la distinction poussant Ă universaliser ses goĂ»ts et non Ă les prĂ©senter comme marque dâoriginalitĂ© pour mieux les justifier, voir Thiesse Le roman du quotidien, Paris, Le chemin vert, 1984 et Des plaisirs indus. Pratiques populaires de lâĂ©criture et de la lecture », Politix, 13, 1991. Lâauteur remarque ainsi que le conformisme populaire, souvent dĂ©noncĂ© comme instinct grĂ©gaire et impur, est sans doute avant tout une attitude de sauvegarde face Ă lâerreur dĂ©cevante ou humiliante » p. 60. 41 Pratiques que lâon retrouve ailleurs dans par exemple les prĂ©sentations de sa vie personnelle Ă lâĆuvre dans les autobiographies. Voir Poliak C., ManiĂšres profanes de parler de soi », GenĂšses, 2002, Ă paraĂźtre. 42 On peut en trouver une indication dans les procĂ©dures extrĂȘmement sourcilleuses de sĂ©lection des candidats aux fonctions occupĂ©es dans les organisations communistes oĂč la qualitĂ© de la personne est la question centrale. Sur ce point, voir Pennetier C. et Pudal B., Ăcrire son autobiographie. Les autobiographies communistes dâinstitution », GenĂšses, 23, 1996 ; La certification scolaire communiste », Politix, 35, 1996. 43 Il faut un regard bien lointain et rĂ©ducteur pour ne voir dans les revendications matĂ©rielles » des ouvriers ou des membres des catĂ©gories populaires que des revendications matĂ©rialistes et non des enjeux Ă©thiques. Il faut aussi un regard Ă©trangement aveugle sur les intellectuels et les catĂ©gories sociales appartenant aux classes moyennes Ă©duquĂ©es et en ascension pour accepter de dire quâils ne sont intĂ©ressĂ©s que par des questions culturelles ou identitaires et non Ă©galement par des biens matĂ©riels lĂ aussi, les signes de richesse sont Ă©galement des signes de distinction sociale, avec aujourdâhui une force dâautant plus grande que la valeur morale dâun individu se mesure pour partie Ă son aisance Ă©conomique. Les analyses en termes de postmatĂ©rialisme » ne sont ainsi, Ă lâinstar de celles qui Ă©voquent le postpolitique » ou le postmilitantisme », que des diagnostics et pronostics normatifs sur le changement social vouĂ©s Ă ĂȘtre dĂ©mentis dans les faits le postmatĂ©rialisme » nâaura eu quâune durĂ©e de vie extrĂȘmement courte et sans doute imaginaire. Les nouvelles protestations sociales sont toutes liĂ©es Ă la prĂ©carisation sociale et se battent contre lâinsĂ©curitĂ© Ă©conomique, voir Mathieu L., Les nouvelles formes de la contestation sociale », Regards sur lâactualitĂ©, 251, 1999. O. Fillieule a, lui, montrĂ© sur la base dâune vaste enquĂȘte quantitative, que, depuis les annĂ©es 1980, les luttes Ă visĂ©e matĂ©rialiste salaires, emplois, social sont de trĂšs loin les plus nombreuses StratĂ©gies de la rue, Paris, Presses de Sciences Po, 1996. 44 Sur ces points, voir OfferlĂ© M., IllĂ©gitimitĂ© et lĂ©gitimation du personnel ouvrier en France avant 1914 », Annales ESC, 4, 1984 ; Pudal B., Prendre parti, op. cit. 45 Voir Lagroye J., Change and Permanence in Political Parties », Political Studies, 3, 1989. Par exemple, J. Ion note Sa singularitĂ© au militant ancien tient Ă sa position au croisement de deux ensembles, celui de la communautĂ© et celui de la sociĂ©tĂ©. Il se doit dâĂȘtre originaire du mĂȘme milieu que ceux quâil reprĂ©sente et ne peut donc ĂȘtre porte-parole quâĂ proportion quâil reprĂ©sente les caractĂ©ristiques factuelles du groupe dâappartenance. Mais simultanĂ©ment il ne peut ĂȘtre guide que parce quâil participe par ailleurs dâun rĂ©seau beaucoup plus large essentiellement vertical qui fait accĂ©der le premier ensemble Ă un destin dâun autre rang. Si le militant perd les attributs du premier ensemble, horizontal-sociabilaire, le risque pour lui est de devenir un apparatchik, bureaucrate de la cause. Mais sâil perd contact dâavec le second, vertical-national, il est renvoyĂ© au sort commun de ses appartenances dâorigine » Interventions sociales, engagements bĂ©nĂ©voles et mobilisation des expĂ©riences personnelles », art. citĂ©, p. 81. 46 Ce qui conduit Ă traiter les organisations comme des entitĂ©s rĂ©ifiĂ©es, OfferlĂ© M., Les partis politiques, Paris, PUF, 1986. 47 Il suffit, par exemple, de se reporter aux travaux sur le syndicalisme des annĂ©es 1970 tels ceux de D. MothĂ© Le mĂ©tier de militant, Paris, Seuil, 1973. LĂ , pas dâattention aux formes dâadhĂ©sion est Ă©voquĂ©e, sur le mode de lâĂ©vidence, lâexistence de militants occasionnels ou instrumentaux par rapport Ă lâorganisation mais insistance sur les rapports diffĂ©rentiels Ă lâidĂ©ologie qui distinguent les militants entre eux, sur les cultures politiques propres Ă chaque organisation syndicale et qui dĂ©terminent des types » de militants particuliers. DĂšs lors on peut se demander en quoi un engagement restreint » est vĂ©ritablement un comportement inĂ©dit et non pas le rĂ©sultat dâune attention nouvelle Ă cette sorte de comportement, liĂ©e, tout particuliĂšrement, Ă la focalisation rĂ©cente sur les individus au dĂ©triment des collectifs et encouragĂ©e par des partis pris dâanalyse dĂ©sinscrivant les comportements sociaux de toutes dimensions structurelles et politiques. 48 Voir par exemple M. Ostrogorski prĂ©conisant de substituer aux partis omnibus des organisations ad hoc censĂ©es autoriser le dĂ©passement du formalisme partisan, câest-Ă -dire aussi de lâabstraction et lâincompĂ©tence politiques ou R. Michels dĂ©plorant Ă travers la loi dâairain de lâoligarchie » les effets conjuguĂ©s de la bureaucratisation et de la remise de soi. Pour une analyse des critiques savantes et politiques Ă©mises contre la professionnalisation politique, voir Damamme D., Professionnel de la politique, un mĂ©tier peu avouable », in OfferlĂ© M. dir., La profession politique, XIX e-XXe siĂšcles, Paris, Belin, 1999. 49 Pour lâanalyse dâune de ces controverses, voir Garrigou A., Le secret de lâisoloir », Actes de la recherche en sciences sociales, 71/72, 1988. Plus largement, Le vote et la vertu. Comment les Français sont devenus Ă©lecteurs, Paris, Presses de Sciences Po, 1992. 50 Confondant comme lâĂ©crit P. Veyne, les rationalisations dâaujourdâhui avec les reprĂ©sentations contemporaines dâhier Comment on Ă©crit lâhistoire, Paris, Seuil, 1978. 51 Sur les dangers pour lâanalyse dâune reprĂ©sentation crisologique » du monde, voir Dobry M., BrĂšve note sur les turpitudes de la âcrisologieâ que sommes-nous en droit de dĂ©duire des multiples usages du mot âcriseâ ? », Les Cahiers de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, 7, 1991. 52 On ne peut dĂ©velopper ici mais juste remarquer que cette vision et cette posture dâexperts en dĂ©mocratie se retrouvent ailleurs dans les analyses dâautres phĂ©nomĂšnes critiques » et Ă critiquer comme lâextrĂȘme droite, le populisme, les affaires », la corruption, lâinsĂ©curitĂ©, etc. Voir notre article, Collovald A., Le populisme les usages dâune catĂ©gorie incertaine », in Dobry M. dir., Autoritarismes et fascismes en perspectives, Lisbonne, Ă paraĂźtre 2002 ; voir Ă©galement Briquet et Garraud Ph., Juger la politique, Rennes, PUR, 2001. 53 Recours Ă des experts mĂȘme si bien sĂ»r ce ne sont pas les mĂȘmes qui est gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă toutes les organisations et non rĂ©servĂ© Ă celles qui font de lâexpertise leur marque distinctive. 54 Voir par exemple le livre de discussion collective, Association, dĂ©mocratie et sociĂ©tĂ© civile, Paris, La DĂ©couverte, 2001 rassemblant praticiens et sociologues, ou encore les diffĂ©rents rapports sollicitĂ©s par les ministĂšres. Sandrier, dĂ©putĂ© du Cher a remis Ă C. Bartolone, ministre de la Ville, un rapport sur les associations de la politique de la Ville » juin 2001 oĂč il prĂ©conise de soutenir les associations afin de mutualiser les projets ». Celui de P. Viveret, philosophe, ancien directeur de lâObservatoire de la dĂ©cision publique, aujourdâhui conseiller rĂ©fĂ©rendaire Ă la Cour des comptes, rendu au secrĂ©taire dâĂtat Ă lâĂconomie solidaire en 2001, dans lequel il insiste sur lâobligation de reconnaĂźtre aux associations un rĂŽle de producteur de richesses sociales ». On ne saurait mieux montrer combien lâhumeur politique et intellectuelle du temps est Ă la valorisation des associations contre le militantisme classique ». 55 Voir par exemple les travaux de P. Rosanvallon sur lâhistoire intellectuelle de la dĂ©mocratie. Par exemple, La dĂ©mocratie inachevĂ©e. Histoire de la souverainetĂ© du peuple en France, Paris, Gallimard, 2000. Ou encore Perrineau P., Les renouveaux de lâaction publique », VingtiĂšme siĂšcle, 60, octobre-dĂ©cembre 1998. 56 Sous des formes moins inattendues et plus prĂ©visibles quâil ne le semble. Par exemple, J. Ion note que le travail de lâagent administratif aurait finalement pour objet de constituer autrui âen personneâ et plus seulement en ayant droit anonyme des dispositifs sociaux » Interventions sociales, engagements bĂ©nĂ©voles et mobilisation des expĂ©riences personnelles », art. citĂ©, p. 79. Il rejoint ici les propos de P. Rosanvallon et Ă travers lui une fraction des hommes politiques de gauche et de droite sur la nĂ©cessitĂ© de repenser la question sociale » en refondant intellectuellement et moralement lâĂtat providence. Passant par la prise en compte de la notion de risques », elle oblige Ă rĂ©viser la conception ancienne de lâĂtat social fondĂ© sur la notion des droits acquis ». Le nouvel Ătat providence » remettrait Ă©galement en cause une machinerie de plus en plus opaque et de plus en plus bureaucratique qui brouille la perception des finalitĂ©s et entraĂźne une crise de lĂ©gitimitĂ© » voir La nouvelle question sociale. Repenser lâĂtat providence, Paris, Seuil, 1995. 57 Voir sur ce point Gaxie D. et OfferlĂ© M., Les militants syndicaux et associatifs au pouvoir ? Capital social collectif et carriĂšre politique », in Birnbaum P. dir., Les Ă©lites socialistes au pouvoir, 1981-1985, Paris, PUF, 1985 ; Collovald A., La RĂ©publique du militant. Recrutement et filiĂšres de la carriĂšre politique des dĂ©putĂ©s », ibid. 58 Selon un processus que lâon peut repĂ©rer dans les usages politiques de la biographie ou les usages publics de la vie privĂ©e par les hommes politiques. Sur ces points, voir Collovald A., Jacques Chirac et le gaullisme, op. cit.; Le Grignou B. et Neveu E., IntimitĂ©s publiques. Les dynamiques de la politique Ă la tĂ©lĂ©vision », Revue française de science politique, 43 6, 1993. 59 SchĂšme binaire qui, ne prĂ©disposant pas Ă lâanalyse des processus sociaux et historiques concrets constitutifs de la dynamique de la vie sociale, a tendance Ă dĂ©sincarner le monde et les ĂȘtres sociaux alors mĂȘme quâil revendique pour lui-mĂȘme et contre les autres, le souci de mieux prendre en compte les individus et les personnes ». Le problĂšme trĂšs largement oubliĂ© » est que depuis la fin du XIXe siĂšcle sâest opĂ©rĂ©e une Ă©tatisation de la sociĂ©tĂ© qui a profondĂ©ment modifiĂ© le statut de la personne » notamment en la faisant exister comme catĂ©gorie bureaucratique. Sur lâĂ©tatisation de la sociĂ©tĂ© comme pĂ©nĂ©tration de lâĂtat dans la sociĂ©tĂ© et processus de mise en administration », voir le numĂ©ro de GenĂšses, 28, 1997. Noiriel G., La tyrannie du national. Le droit dâasile en Europe 1793-1993, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1991. Sous un autre angle, Lacroix B., Ordre politique et ordre social », in Grawitz M. et Leca J. dir., TraitĂ© de science politique, t. 1, Paris, PUF, 1985. Câest dire que, alors mĂȘme quâils se pensent et se posent en adversaires dĂ©clarĂ©s de la bureaucratie ou du tout Ătat », ceux qui insistent sur la personne » ne font que reprendre Ă leur compte un schĂšme de pensĂ©e administratif les faisant devenir plus ou moins Ă leur insu des intellectuels des petits clercs organiques » ? de lâĂtat. 60 On ne peut trouver quâĂ©tonnamment curieux de voir citĂ© dans le travail de J. Ion La fin des militants ?, op. cit., lâarticle de P. Bourdieu sur la reprĂ©sentation politique qui aurait dĂ» attirer lâattention sur la polysĂ©mie fonctionnelle » de lâactivitĂ© de reprĂ©sentation. Seul est retenu le passage sur la dĂ©lĂ©gation en quelque sorte le Bourdieu » qui critique, entre autres, les marxistes et est critiquĂ© par eux, ce qui force » la pensĂ©e de lâauteur Ă entrer dans une dĂ©monstration et une critique qui ne sont pas les siennes. Mais on pourrait noter la mĂȘme violence » dans les rĂ©fĂ©rences Ă Elias nous y reviendrons ou Ă B. Pudal dont la notion dâ intellectuel dâinstitution » est prĂ©sentĂ©e Ă sens unique le petit clerc » dont le sort et lâaudience Ă©taient tout attachĂ©s aux destinĂ©es des groupements » p. 77 et non comme celui qui, indissociablement, se mettait au service de lâinstitution. 61 Dans le texte dâE. Reynaud sur le militantisme moral » par exemple Ă©tait dĂ©noncĂ©e la dĂ©possession exercĂ©e par les experts au nom de leur extĂ©rioritĂ© par rapport aux problĂšmes sociaux. DĂ©sormais, dans le texte de J. Ion mais dans dâautres Ă©galement les experts ne dĂ©possĂšdent plus, ce sont les autoritĂ©s politiques hiĂ©rarchiques qui le font. Ils permettent au contraire au monde social de mieux sâaccomplir grĂące prĂ©cisĂ©ment Ă leur extraction » de tous les intĂ©rĂȘts sociaux et politiques en cours qui valide la scientificitĂ© au nom de laquelle ils se prĂ©sentent. 62 On peut ici reprendre les analyses dâE. Freidson sur la profession mĂ©dicale. Sâinspirant de lâ interactionnisme symbolique », il montre, contre les analyses structuro-fonctionnalistes de T. Parsons qui prĂ©sentaient son essor comme liĂ© automatiquement au progrĂšs du savoir et de la compĂ©tence et Ă la nouvelle organisation du travail des sociĂ©tĂ©s industrielles urbaines exigeant le recours Ă des services spĂ©cialisĂ©s, que lâaccession au statut de professionnel, se dĂ©finissant dâabord par la capacitĂ© dâautocontrĂŽle, reprĂ©sente toujours une lutte entre des groupes concurrents et constitue un processus de nature politique oĂč lâĂtat intervient. Freidson E., La profession mĂ©dicale, Paris, Payot, 1984. 63 Selon les catĂ©gories de C. Grignon et Passeron in Le savant et le populaire, op. cit. 64 Sur cette question des modes de constitution des opinions », voir Gaxie D., Le cens cachĂ©, Paris, Seuil, 1993 et Enchantements, dĂ©senchantements, rĂ©enchantements. Les critiques profanes de la politique », in Briquet et Garraud Ph. dir., Juger la politique, Rennes, PUR, 2001 ; Bourdieu P., Culture et politique », Questions de sociologie, Paris, Minuit, 1984. 65 On peut rappeler Ă la suite dâA. Hirschman que le mĂ©contentement ou la voice nâest pas synonyme de dĂ©fection exit mais une des modalitĂ©s dâappartenance Ă lâorganisation, DĂ©fection, prise de parole et loyautĂ©, Paris, Fayard, 1995. 66 Passeron Le raisonnement sociologique. Lâespace non-poppĂ©rien du raisonnement naturel, Paris, Nathan, 1991. 67 Les Ă©tudes portant sur les biographies et leurs usages montrent cette possible plasticitĂ©, sous contrainte dâhabitus, des identitĂ©s sociales et de leurs attributs, voir Pudal B., Prendre parti, op. cit.; Collovald A., Jacques Chirac et le gaullisme, op. cit. 68 J. Ion justifie son approche formaliste » par laquelle il sâagit de sâintĂ©resser non pas aux objectifs des groupements mais aux modalitĂ©s selon lesquelles ils sâorganisent pour y parvenir et la place quây trouvent les individus qui sây investissent » et dans laquelle on ne trouve aucun entretien avec les militants Nous entendons par lĂ nous dĂ©marquer dâune approche qui, soit fait du discours des agents la vĂ©ritĂ© de leurs pratiques soit cherche Ă ces pratiques des raisons dâordre biographique ou sociographique inconnues des agents et que lâanalyste aurait pour but de mettre Ă jour Ă leur insu » La fin des militants ?, op. cit., p. 14-15. Du coup on ne sait rien sur les significations dont les individus investissent leurs expĂ©riences ce qui ne fait que contribuer Ă leur dĂ©sincarnation, sauf celles que leur attribue lâauteur, sans autorisation autre que celle de son propre point de vue. 69 Sur cette notion, voir Schwartz O., Lâempirisme irrĂ©ductible », postface Ă Anderson N., Le Hobo. Sociologie du sans-abri, Paris, Nathan, 1993. 70 Pour une illustration de cette auto-analyse, voir Mauger G., EnquĂȘter en milieu populaire », GenĂšses, 6, 1991. Câest dire dâune autre façon encore quâil nây a pas dâobjet dâinvestigation sociologique sans quây soit inclus le rapport que le chercheur et les autres analystes du monde social entretiennent avec lui. Il faut une conception positiviste » des sciences sociales pour ne pas tenir pour un acquis mĂ©thodologique majeur cette dĂ©finition de lâ objet ». On peut, Ă cet Ă©gard, rappeler que mĂȘme les physiciens, ces tĂ©nors des sciences dures », se sont aperçus que leur simple observation de la matiĂšre suffisait Ă la modifier⊠Ou encore que les historiens ont montrĂ© que les faits ne sont pas des phĂ©nomĂšnes objectifs existant en dehors de leur regard mais sont le rĂ©sultat de leur travail et de leur construction. 71 Sur cette nĂ©cessitĂ© de trouver la bonne distance au risque sinon de ne rien voir, Ginzburg C., Ă distance. Neuf essais sur le point de vue en histoire, Paris, Gallimard, 2001 ; Arasse D., On nây voit rien. Descriptions, Paris, DenoĂ«l, 2000. 72 Mills C. W., Lâimagination sociologique, Paris, Maspero, 1967. Sur lâinventivitĂ© dont doit faire preuve lâanalyse sociologique, voir encore Hughes E., Le regard sociologique, Paris, Ăd. de lâEHESS, 1997. 73 Rappelons que la notion de dĂ©classement » ne concerne pas seulement le dĂ©classement par le bas ». Il existe une mobilitĂ© sociale ascendante qui dĂ©classe par le haut. MĂȘme si elles nâenferment pas les mĂȘmes destins sociaux, ces deux formes de dĂ©classement peuvent produire des dispositions critiques » aux significations pratiques diffĂ©rentes. Cette remarque nâest pas pur rappel mĂ©thodologique. Elle permet de critiquer amplement la notion de militant par conscience » conscience constituents importĂ©e de la science politique amĂ©ricaine et reprise dans certains textes sur les devenirs militants rassemblĂ©s dans la Revue française de science politique. Si lâon se reporte aux travaux dâA. Oberschall sur les conditions de possibilitĂ© dâune mobilisation, ce sont prĂ©cisĂ©ment des acteurs au profil social ascendant qui sont plus portĂ©s que dâautres Ă prendre la tĂȘte dâactions collectives et en cela ils ont une atypicitĂ© qui les distingue de ceux dont ils assurent la dĂ©fense. Voir Oberschall A., Social Conflict and Social Movements, Prentice Hall, Englewood Cliffs, 1973. Câest par exemple ce quâa pu montrer, Ă sa façon, B. Pudal Prendre parti, op. cit. lorsque, reconstituant les biographies des dirigeants du parti communiste, il montre que, par leur scolaritĂ© exemplaire, leurs diffĂ©rentes occupations professionnelles, leur souci de sâautoĂ©duquer » et de se cultiver, ces reprĂ©sentants ouvriers Ă©taient proches des fractions basses des classes moyennes et quâĂ ce titre, ils Ă©taient proches aussi de sortir » du groupe ouvrier. Leur fidĂ©litĂ© de reprĂ©sentants de la classe ouvriĂšre » sâest jouĂ©e justement dans le fait dâĂȘtre retenus » subjectivement et politiquement dâune telle Ă©chappĂ©e et de toujours se considĂ©rer comme des fils du peuple ». DĂšs lors, pour le dire abruptement, si le militant par conscience » dĂ©signe sous un label chic un problĂšme social et politique ancien, la notion est vide de tous les acquis de la sociologie politique et fait davantage Ă©cran quâexplication. Si lâon dĂ©finit le militant par conscience » comme celui qui est extĂ©rieur aux groupes mobilisĂ©s et ne retire pas de profits directs de la cause Ă laquelle il se dĂ©voue, alors cette dĂ©finition ne concerne pas simplement ces intellectuels ou ces personnalitĂ©s qui sâengagent dans des causes soit idĂ©alisĂ©es » droit de lâhomme, antiracisme, humanitaire soit favorables Ă des groupes distants dâeux culturellement et socialement sans-papiers, immigrĂ©s, chĂŽmeurs, sans-logis tout militant est un militant par conscience » puisquâil ne ressemble jamais, socialement, culturellement, politiquement Ă ceux dont il plaide la dĂ©fense et ne retire jamais les mĂȘmes profits que ces derniers. Le travail de mobilisation et de reprĂ©sentation des autres est toujours un travail de vraisemblance » dans tous les sens du terme comme le remarque S. Maresca Lâautoportrait. Six agricultrices en quĂȘte dâimage, Toulouse-Le Mirail, Presses universitaires du Mirail, 1991. Il est vrai que les connotations extrĂȘmement positives attachĂ©es Ă la notion de militant par conscience » ne sont jamais analysĂ©es comme telles dans les emplois qui en sont faits et qui la rĂ©servent Ă des engagements et des acteurs Ă dignitĂ© Ă©levĂ©e ». On comprend alors les obstacles qui ne manqueraient pas de se dresser si lâon faisait remarquer que les dirigeants poujadistes Ă©taient des militants par conscience » ou que ceux qui sâengagent sous les banniĂšres honteuses du FN le sont Ă©galement. Et pourtant⊠Inversement, on ne peut que sâĂ©tonner de cet a priori voulant que les intĂ©rĂȘts sociaux soient tous dâemblĂ©e contenus dans le projet affichĂ© par la cause puisquâil est supposĂ©, sans autre forme de dĂ©monstration, que les principaux bĂ©nĂ©ficiaires directs de celle-ci sont ceux dont elle proclame dĂ©fendre les prĂ©occupations. Câest oublier tout le travail de construction des intĂ©rĂȘts sociaux qui sâopĂšre dans la reprĂ©sentation politique qui en est donnĂ©e et dont la prise en charge est forcĂ©ment sĂ©lective puisquâelle sâeffectue Ă partir et Ă travers les enjeux propres Ă ceux qui les portent sur la scĂšne publique. Si est oubliĂ©e ici la division du travail politique et sa relative autonomie, est Ă©galement occultĂ© le fait que les premiers Ă retirer profit dâune cause sont ceux qui la plaident. Et pour cause pourrait-on dire puisque leur Ă©lĂ©vation sociale est tenue pour preuve Ă©vidente de leur dĂ©sintĂ©ressement et de leur absence dâinclination prosaĂŻque. 74 Sur les difficultĂ©s dâune relation dâentretien mettant en face-Ă -face des enquĂȘtĂ©s et des enquĂȘteurs fort distants socialement, voir ChamborĂ©don H., Pavis F., Surdez M. et Willemez L., Sâimposer aux imposants », GenĂšses, 16, 1994. 75 Sur ce point, Snow D. et Machalek R., The Sociology of Conversion », Annual Review of Sociology, 10, 1984. 76 Bourdieu P., La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Minuit, 1979. 77 Grignon C., Automobile et ethnocentrisme de classe », Critiques sociales, 1, mai 1991. Voir le commentaire que fait sur cette question F. Weber, Nouvelles lectures du monde ouvrier », art. citĂ©. 78 Voir entre autres Ćuvrard F., DĂ©mocratisation ou Ă©limination diffĂ©rĂ©e ? », Actes de la recherche en sciences sociales, 30, 1979 ; Broccolichi S., Orientations et sĂ©grĂ©gations nouvelles dans lâenseignement secondaire », SociĂ©tĂ©s contemporaines, 21, 1995 ; Lahire B., Tableaux de famille. Heurs et malheurs scolaires en milieux populaires, Paris, Gallimard/Seuil, 1995. 79 Verret M., La culture ouvriĂšre, Saint-SĂ©bastien-sur-Loire, ACT Ăditions, 1988. 80 Sur ce point, voir Willis P., LâĂ©cole des ouvriers », Actes de la recherche en sciences sociales, 24, 1978. 81 Beaud S., Scolarisation et insertion professionnelle des enfants dâouvriers de Sochaux-MontbĂ©liard », Le mouvement social, 175, 1996 ; Les âbacs proâ. La dĂ©souvriĂ©risation du lycĂ©e professionnel », Actes de la recherche en sciences sociales, 114, 1996. Avec Pialoux M., Retour sur la condition ouvriĂšre, Paris, Fayard, 1999. Ăgalement Beaud S., 80 % au bac⊠et aprĂšs ? Les enfants de la dĂ©mocratisation scolaire, Paris, La DĂ©couverte, 2002. 82 Pour une illustration des rapports entre dĂ©calage entre les titres et les postes et le ressentiment ou lâactivisme politique, voir Chartier R., Espace social et imaginaire social. Les intellectuels frustrĂ©s au XVIIIe siĂšcle », Annales ESC, 1982. 83 Sur ce point et sous des angles diffĂ©rents, voir Pinçon M., DĂ©sarrois ouvriers, Paris, LâHarmattan, 1987 ; Schwartz O., Le monde privĂ© des ouvriers, op. cit. ; Castel R., Les mĂ©tamorphoses de la question sociale. Chronique du salariat, Paris, Fayard, 1995 ; Dejours C., Souffrances en France, Paris, Seuil, 1998. Sur les attitudes des jeunes sans avenir, Pialoux M., Jeunesse sans avenir et travail intĂ©rimaire », Actes de la recherche en sciences sociales, 26/27, 1979 ; Mauger G. et Poliak C., La politique des bandes », Politix, 14, 1991 ; Rey H., La peur des banlieues, Paris, Presses de Sciences Po, 1996. 84 La fin des militants ?, op. cit., p. 81, Un engagement symbolisĂ© par le post-it, dĂ©tachable et mobile mise de soi Ă disposition, rĂ©siliable Ă tout moment », p. 81. 85 Ă lire J. Ion, il y a une sorte dâĂ©galitĂ© dĂ©mocratique devant ce quâil entend par engagement distanciĂ© », qui concerne aussi bien les jeunes que les vieux, les ouvriers que les membres des classes moyennes dĂ©claration affirmĂ©e plus que dĂ©montrĂ©e. Il semble alors impensable que coexistent des formes et des significations diffĂ©rentes de cette pratique dâinvestissement de soi, de part en part Ă©pargnĂ©e par les effets de dĂ©rĂ©liction sociale que lâon retrouve plutĂŽt dans les niches ». Cette façon dâapprĂ©hender les pratiques sociales nâest pas sans rappeler les analyses sur la volatilitĂ© Ă©lectorale » et ses impasses, on y reviendra. Voir Lehingue P., La âvolatilitĂ© Ă©lectoraleâ. Faux concept et vrai problĂšme fluiditĂ© des dĂ©finitions, infidĂ©litĂ©s des mesures et flottement des interprĂ©tations », Scalpel, 2/3, 1997. 86 Symbolisant par excellence la modernitĂ© et lâengagement distanciĂ©, voir La fin des militants ?, op. cit., p. 90. 87 Par exemple, transformations des relations Ă plaisanterie en propos racistes, jeunes diplĂŽmĂ©s dĂ©vouĂ©s Ă la hiĂ©rarchie dâencadrement de lâentreprise et refusant la sociabilitĂ© ouvriĂšre, voir Beaud S. et Pialoux M., Retour sur la condition ouvriĂšre, op. cit., chap. 10 Affaiblissement du groupe ouvrier et tensions racistes », p. 375-416. Ăgalement Bataille Ph., Le racisme au travail, Paris, La DĂ©couverte, 1997. 88 Modernisation du travail » qui sâaccompagne dâune rĂ©organisation des formes dâexercice du pouvoir, dĂ©gradation des conditions de travail, fermetures des perspectives dâavenir tant pour les vieux » que pour les jeunes » ouvriers voir FlexibilitĂ©, travail, vie en morceaux », Mouvements, 2, 1998 ; Les nouvelles formes de domination dans le travail », Actes de la recherche en sciences sociales, 115 et 116, 1996 ; MouliniĂ© V., La passion hiĂ©rarchique. Une ethnographie du pouvoir en usine », Terrain, 21, 1993. 89 Que manifeste lâanalyse du recrutement social et politique du personnel politique et gouvernemental, voir Gaxie D., Les logiques du recrutement politique », Revue française de science politique, fĂ©vrier 1980. Du mĂȘme auteur, La dĂ©mocratie reprĂ©sentative, Paris, Montchrestien, 2000. 90 Voir les analyses de S. Beaux et de M. Pialoux in Retour sur la condition ouvriĂšre, op. cit. Voir aussi pour un point de vue indigĂšne » particuliĂšrement salutaire Durand M., Grain de sable sous le capot chronique de la chaĂźne Ă Peugeot-Sochaux, Paris, La BrĂšche, 1990. 91 Cette facette est dâautant plus occultĂ©e que le militant ancien » est montrĂ© comme pathologique » et, partant, incapable de toute rĂ©flexion lucide. On ne peut que souligner la distance qui sĂ©pare une telle prĂ©sentation du travail militant de celle que livre D. MothĂ© Le mĂ©tier de militant, op. cit., p. 23-24 lorsquâil insiste lui sur la clairvoyance, lâapprentissage incessant qui force Ă se remettre en cause continuellement ». Ă la date oĂč il Ă©crit le milieu des annĂ©es 1970, on a pourtant affaire, si lâon en croit J. Ion, Ă des militants totaux » et non distanciĂ©s ». 92 Sur ces phĂ©nomĂšnes de reclassement qui conduisent du gauchisme » au libĂ©ralisme », voir Mauger G., Gauchisme, contre-culture et nĂ©olibĂ©ralisme », LâidentitĂ© politique, Paris, PUF-CURAPP, 1994. Pour un exemple qui sâopĂšre a contrario puisque se maintiennent les idĂ©aux politiques de jeunesse mais Ă lâĂ©cart des secteurs politiques, voir Collovald A. et Neveu E., Le nĂ©o-polar du gauchisme politique au gauchisme littĂ©raire », SociĂ©tĂ©s et ReprĂ©sentations, 11, 2001. 93 Voir Gaxie D., Ăconomie des partis et rĂ©tributions du militantisme », Revue française de science politique, 27 1, 1977. 94 Voir Neveu E., Sociologie des mouvements sociaux, op. cit., p. 9. Voir aussi Villette M., Lâhomme qui croyait au management, Paris, Seuil, 1988 ; LâingĂ©nierie sociale une forme de sociabilitĂ© dâentreprise », Actes de la recherche en sciences sociales, 91/92, 1992. Tixier Transformation des pratiques syndicales et âmodernisationâ des organisations », in Chazel F. dir., Action collective et mouvements sociaux, op. cit. 95 Ou comme quĂȘte dâune autorisation sociale Ă ĂȘtre un intellectuel quâaucune institution mĂȘme lâĂ©cole nâest prĂȘte Ă accorder Ă ceux qui ont les dĂ©fauts de leur origine sociale, voir Poliak C., La vocation dâautodidacte, Paris, LâHarmattan, 1992. Pour un exemple exemplaire », Hoggart R., 33 Newport Street, Paris, EHESS/Gallimard/Seuil, 1991 voir lâintroduction Ă©clairante de C. Grignon. 96 Sur ce point, voir Le Goff Le mythe de lâentreprise, Paris, La DĂ©couverte, 1992. 97 Jusquâau sport qui emprunte de telles techniques au militantisme. Voir le numĂ©ro de Politix sur Sport et politique », 50, 2000. 98 Pour un autre exemple, voir lâarticle tout Ă fait intĂ©ressant de O. Roueff, BohĂšme radicale, radicalitĂ© musicale un air de famille. La sensibilitĂ© des musiques improvisĂ©es au militantisme radical », SociĂ©tĂ©s et ReprĂ©sentations, 11, 2001. 99 Ceci nous conduit Ă Ă©mettre une rĂ©serve envers lâanalyse de J. SimĂ©ant Entrer, rester en humanitaire », art. citĂ©. Lâauteur met en avant pour expliquer lâengagement des fondateurs de MSF leur cĂŽtĂ© baroudeur » ou dâaristocrates du risque » et leur cosmopolitisme qui sont des qualitĂ©s sur lesquelles eux-mĂȘmes insistent sans sâattarder, sauf pour la rappeler, sur leur participation aux mouvements liĂ©s Ă lâextrĂȘme gauche. Si lâon retraduit le terme baroudeur » par possession dâun courage physique et aptitude Ă voyager entre plusieurs univers, alors les dames patronnesses de la fin du XIXe siĂšcle allant visiter les pauvres perçus comme des classes dangereuses » Ă©taient Ă©galement des baroudeuses » et, avec elles, sans doute tous les reprĂ©sentants Ă un titre ou Ă un autre des plus dĂ©munis puisque tous affrontent la forte distance sociale, culturelle et politique qui les sĂ©pare des autres auxquels ils se dĂ©vouent. En ce sens cette disposition » nâest pas spĂ©cifique Ă lâengagement humanitaire mais gĂ©nĂ©rale Ă tout militantisme. De mĂȘme le raisonnement semble tautologique quand lâengagement dans lâinternational est expliquĂ© par le cosmopolitisme de ses membres. Si lâon peut comprendre que celui-ci, en familiarisant avec des situations Ă©trangĂšres et contrastĂ©es, prĂ©pare lâengagement, encore faudrait-il pour voir en lui une explication Ă la fois de leur entrĂ©e et de leur persistance Ă militer dans lâhumanitaire, examiner ce quâil en est pour tous les engagĂ©s mĂ©decins et infirmiĂšres et surtout se demander, au regard de ce que lâon sait sur les mouvements dâextrĂȘme gauche et sur le communisme, tous fortement cosmopolites » et portĂ©s aux modes dâaction transnationaux », si cette caractĂ©ristique nâa pas jouĂ© avant, dans lâengagement politique antĂ©rieur et nâa pas Ă©tĂ© lâobjet dâun travail politique de reformation » pour servir de support Ă la rĂ©orientation vers lâhumanitaire. Inversement il convient de se demander si les Ă©trangers » que les militants de MSF dĂ©couvrent lors de leurs actions de terrain sont bien les autochtones et non eux-mĂȘmes et/ou leurs coĂ©quipiers et/ou les militants humanitaires dâautres pays. De quel international » sâagit-il lorsquâon parle dâengagement international » ou quels autres lointains » se rĂ©vĂšlent aux yeux des militants humanitaires quand ils aident au loin » ? Voir sur ce point les remarques de G. Devin sur le tourisme, Le tourisme des Français Ă lâĂ©tranger aperçus sur la mobilitĂ© internationale », Annuaire français de relations internationales, Bruxelles, Bruylant, 2001. Semble ici manquer une analyse de la situation de concurrence coopĂ©rative dans laquelle les reprĂ©sentants des ONG humanitaires sont inscrits et qui forment le prisme Ă travers lequel ils regardent les autres et conçoivent leur engagement. 100 Cette aptitude des membres des catĂ©gories sociales dominantes Ă dissimuler la remise de soi derriĂšre des justifications intellectuelles et Ă dĂ©velopper une conception lettrĂ©e » de la politisation ou Ă tourner autour du pot » quand on leur pose des questions politiques ou existentielles comme par exemple Ă propos de la croyance en Dieu a Ă©tĂ© relevĂ©e par W. Labov Le parler ordinaire, Paris, Minuit, 1978. 101 Mais ils peuvent aussi ĂȘtre dociles, dans certaines conjonctures, Ă la mĂȘme Ă©thique que les membres de groupes populaires, voir par exemple Matonti F., La double dĂ©sillusion. La Nouvelle Critique, une revue du PCF 1967-1980, thĂšse de science politique sous la dir. dâE. Pisier, Paris I, 1996 Ă paraĂźtre. 102 Voir Neveu E., Une sociĂ©tĂ© de communication ?, Paris, Montchrestien, 1994. La plupart des acteurs politiques quâil sâagisse dâassociations, de syndicats ou de cercles dâĂ©tudes dĂ©clarent fonctionner en rĂ©seau » et utilisent dĂ©sormais ce terme comme un label avant-gardiste » certifiant le caractĂšre inĂ©dit et innovant des rĂ©pertoires dâaction empruntĂ©s. 103 Sur ces points de maniĂšre diffĂ©rente, voir Dobry M., Sociologie des crises politiques, Paris, Presses de Sciences Po, 1986 ; Sawicki F., Les rĂ©seaux du parti socialiste. Sociologie dâun milieu partisan, Paris, Belin, 1997. 104 Pour un exemple de mise en Ćuvre du point de vue eliasien sur la question de la protection sociale, voir le travail remarquable dâA. de Swaan, Sous lâaile protectrice de lâĂtat, Paris, PUF, 1995. 105 Il faudrait sâarrĂȘter plus longuement sur la vogue actuelle chez nombre dâintellectuels spĂ©cialistes des problĂšmes de sociĂ©tĂ© que connaĂźt N. Elias qui paraĂźt de plus en plus mis au service de causes qui ne sont pas les siennes. Par exemple, le recours systĂ©matique Ă cet auteur pour analyser ces ĂȘtres asociaux » presque ensauvagĂ©s que sont les jeunes immigrĂ©s des banlieues » commettant des actes de violence » contraires aux normes de la sociĂ©tĂ© comme par exemple, mais il nâest pas le seul, dans RochĂ© S., La sociĂ©tĂ© incivile, Paris, Seuil, 1996 ; Sociologie politique de lâinsĂ©curitĂ©, Paris, PUF, 1998. Outre lâappauvrissement de la pensĂ©e de N. Elias dont ces usages tĂ©moignent, le plus important Ă retenir est cette nĂ©cessitĂ© dâabriter des Ă©valuations idĂ©ologiques derriĂšre une façade savante ». Lâappel de plus en plus frĂ©quent Ă la sociologie et lâabsence de lâhistoire dans de telles stratĂ©gies sont symptomatiques du durcissement des catĂ©gories de pensĂ©e et de lâĂ©vidence que confĂšre aux problĂšmes sociaux traitĂ©s leur seule actualitĂ© mĂ©diatique et politique. Sur ce point, voir Collovald A., Des dĂ©sordres sociaux aux violences urbaines », art. citĂ©. Pour une analyse des controverses suscitĂ©es par les travaux de N. Elias en Allemagne, Linhardt D., Le procĂšs fait au ProcĂšs de civilisation », Politix, 55, 2001. 106 Thomas W. I. et Znaniecki F., The Polish Peasant in Europe and America 1918-1921, New York, Dover Publications, 1958. 107 On sâĂ©loigne ici, quelque peu, du programme dâenquĂȘte formalisĂ© par O. Fillieule, in Propositions pour une analyse processuelle de lâengagement individuel », Revue française de science politique, op. cit. Si lâauteur note et nous nous retrouvons sur ce point quâil faut sâinspirer du point de vue interactionniste pour analyser les carriĂšres » des militants, il semble mĂ©sestimer Ă la fois chez les auteurs quâil sollicite et dans les directives dâanalyse quâil met en avant la dimension structurelle des interactions. Ainsi les passages dĂ©veloppĂ©s par A. Strauss auteur mis Ă contribution Ă travers son ouvrage, Miroirs et Masques sur lâaspect structurel des relations sociales disparaissent dans le texte dâO. Fillieule. Le sociologue amĂ©ricain signale par exemple Cette relation entre identitĂ©s individuelles ou agrĂ©gĂ©es et collectives ainsi que leurs chorĂ©graphies temporelles respectives â sâinfluençant rĂ©ciproquement au cours du temps â induit une relation explicite entre structure et interaction » p. 13⊠Les interactions peuvent se produire entre les individus mais les individus reprĂ©sentent aussi, sociologiquement parlant, des collectivitĂ©s diffĂ©rentes et souvent multiples qui sâexpriment par les interactions⊠Câest ainsi que structure sociale et interactions se trouvent intimement liĂ©es et sâinfluencent rĂ©ciproquement de nouveau au cours du temps » p. 13. Si lâon retient ces dĂ©veloppements dâA. Strauss, cela signifie quâil faut dâune part prendre en compte Ă©galement les collectifs et les institutions avec lesquels les individus sont aussi en interactions et non les seules interactions entre les individus et dâautre part observer les Ă©changes pratiques non voulus et non contrĂŽlables qui sâopĂšrent entre ces diffĂ©rents acteurs individuels et collectifs. Le risque est grand, sinon, dâadopter et, Ă la lecture du texte dâO. Fillieule, cela semble ĂȘtre le cas une dĂ©marche individualiste pour analyser les individus en interrelations, ce qui est contraire Ă la dĂ©marche interactionniste revendiquĂ©e et ce qui produit des interprĂ©tations ou des interrogations qui posent lâacteur social sinon en sujet maĂźtre de son destin du moins en parangon de lâacteur rationnel. Quelques exemples sur lesquels nous reviendrons incidemment plus loin le groupement militant nâest pas quâun agrĂ©gat dâindividualitĂ©s militantes, il est aussi une institution sociale dotĂ©e dâune histoire passĂ©e, de valeurs et de normes hĂ©ritĂ©es qui, en ce sens, cadrent les expĂ©riences » des militants actuels. SâintĂ©resser au passage Ă lâacte » militant, comme y insiste O. Fillieule, ressemble fortement Ă la recherche dâun acte inaugural qui aurait tout dĂ©clenchĂ© ou aux analyses en termes de prise de dĂ©cision » qui cherchent Ă la fois Ă retrouver qui dĂ©cide » ou qui gouverne » et quand sâest prise cette dĂ©cision ». Sur la somme innombrable des impasses dans lesquelles sâenferrent de telles questions, juste pour mĂ©moire, Allison G., Essence of Decision Explaining the Cuban Missile Crisis, Boston, Little Brown, 1971. 108 Il est peut-ĂȘtre intĂ©ressant de rappeler que, comme lâĂ©crit P. Lehingue, dĂšs la fin des annĂ©es 50, V. O. Key, en âlançantâ le concept dâĂ©lecteur âresponsiveâ, dĂ©nonçait toute reprĂ©sentation en termes dâĂ©lecteur captif, prisonnier de la âcamisole de forceâ sic des dĂ©terminants sociaux, et sâemployait Ă dĂ©peindre les Ă©lecteurs flottants comme aussi instruits et aussi politisĂ©s que les votants âstablesâ », voir Key V. O., The Responsive Electorate Rationality in Presidential voting 1936-1960, Harvard, Harvard University Press, 1966, citĂ© in Lehingue P., La volatilitĂ© Ă©lectorale », art. citĂ©. 109 Grunberg G., LâinstabilitĂ© du comportement Ă©lectoral », in Gaxie D. dir., Explication du vote, Paris, Presses de Sciences Po, 1985 ; Boy D. et Dupoirier E., LâĂ©lecteur est-il stratĂšge ? », in CEVIPOF, LâĂ©lecteur en question, Paris, Presses de Sciences Po, 1990. Ou encore Lavau G., LâĂ©lecteur devient-il individualiste ? », in Birnbaum P. et Leca J. dir., Sur lâindividualisme. ThĂ©ories et mĂ©thodes, Paris, Presses de Sciences Po, 1986. Pour une mise en perspective, Lehingue P., La volatilitĂ© Ă©lectorale », art. citĂ©. 110 Ion J., La fin des militants ?, op. cit. ; BarthĂ©lemy M., Associations un nouvel Ăąge de la participation, Paris, Presses de Sciences Po, 2000. Cette critique des intĂ©rĂȘts » comme principe explicatif des actions collectives rejoint la critique et le rejet du modĂšle dâOlson dans lâexamen des sociologies des mobilisations menĂ© dans les textes rĂ©unis dans la Revue française de science politique sur les carriĂšres militantes ». Cette rĂ©futation appelle plusieurs remarques. PremiĂšrement, ruse de la raison, la rĂ©futation se fonde sur une dĂ©finition trĂšs restrictive des intĂ©rĂȘts les seuls intĂ©rĂȘts matĂ©riels conduisant ces auteurs Ă se faire plus olsonniens quâOlson ou plus matĂ©rialistes que les Ă©conomistes pour sâen dĂ©tourner. DeuxiĂšmement, on ne peut Ă©prouver que de lâĂ©tonnement devant une telle vigilance critique alors que dans le mĂȘme temps dâautres concepts et dâautres raisonnements venus de la science politique anglo-saxonne en sont Ă©pargnĂ©s on lâa vu avec le militant par conscience » mais on en trouverait dâautres comme par exemple la mobilisation du consensus », voir chapitre 1. Quây a-t-il alors de si intĂ©ressant et important Ă dĂ©noncer lâexistence dâintĂ©rĂȘts dans les processus de mobilisation quâil nây a pas dans la critique dâautres analyses ? Lâusage de la notion dâintĂ©rĂȘt par certains sociologues français, notamment P. Bourdieu, que lâhumeur du temps invite Ă rĂ©futer a priori ? TroisiĂšmement, il convient de rappeler quâil peut y avoir dans des modĂšles explicatifs » des imaginations justes sur ce qui anime les acteurs sociaux mĂȘme si le raisonnement est faux. Ce nâest quâen voyant les sciences sociales comme des sciences exactes et non comme des sciences historiques quâon peut croire avoir Ă©liminĂ© tous les prĂ©supposĂ©s qui pervertissent lâanalyse en se dĂ©barrassant de notions qui ont pour handicap de trop les afficher voir sur le thĂšme du passager clandestin », Passeron [ Le raisonnement sociologique, op. cit. ou en formalisant une directive Ă lâinvestigation comme sâil nâexistait quâune bonne mĂ©thode ou une seule grille dâanalyse universellement valide. Il nous paraĂźt prĂ©fĂ©rable de ne pas jouer sur lâincompatibilitĂ© supposĂ©e entre thĂšses existantes ce qui a peut-ĂȘtre des vertus pĂ©dagogiques mais des vertus trĂšs faibles pour la recherche et de sâobliger plutĂŽt Ă concilier des idĂ©es interprĂ©tatives » venues de tous horizons disciplinaires qui, du point de vue de lâenquĂȘte, mĂ©ritent dâĂȘtre alliĂ©es pour mieux comprendre la rĂ©alitĂ© observĂ©e. Voir sur ce point lâentretien de D. Snow in Politix, 50, 2000. 111 Sur ce point, voir DesrosiĂšres A., La politique des grands nombres. Histoire de la raison statistique, Paris, La DĂ©couverte/Syros, 1993. 112 Comme le montre par exemple N. Heinich in Du peintre Ă lâartiste. Artisans et acadĂ©miciens Ă lâĂąge classique, Paris, Minuit, 1993 ; Façons dâĂȘtre Ă©crivain. LâidentitĂ© professionnelle en rĂ©gime de singularitĂ© », Revue française de sociologie, 3, 1995. Ou encore Boltanski L., Les cadres. La formation dâun groupe social, Paris, Minuit, 1982. 113 Giddens A., La constitution de la sociĂ©tĂ©. ĂlĂ©ments de la thĂ©orie de la structuration, Paris, PUF, 1987. 114 Ăvaluations que lâon retrouve dans les analyses du FN et des populismes menĂ©es en sociologie Ă©lectorale ou par des historiens du temps prĂ©sent. Les Ă©lecteurs du FN ou les adeptes du populisme » auraient plus que dâautres une personnalitĂ© autoritaire », ils seraient rĂ©fractaires Ă la modernitĂ©, inquiets devant les changements du monde. Outre le raisonnement en boucle qui pose quelque problĂšme, nâest jamais analysĂ©e comme telle lâimage stigmatisĂ©e sous laquelle est perçu le FN et ses effets non seulement sur les Ă©lecteurs mais aussi sur les interprĂštes de ce parti. On peut opposer Ă de tels constats pour formuler dâautres hypothĂšses et dâautres orientations de recherche des travaux qui se sont intĂ©ressĂ©s aux transitions dĂ©mocratiques » et qui montrent que ceux qui ont favorisĂ© lâinstallation de la dĂ©mocratie » ne comptaient pas parmi les plus dĂ©mocrates », bien au contraire. Voir Dobry M., Les voies incertaines de la transitologie. Choix stratĂ©giques, sĂ©quences historiques, bifurcations et processus de Path Dependence », Revue française de science politique, 50 4/5, 2000. Pour des illustrations exemplaires de ces phĂ©nomĂšnes, Mink G. et Szurek Lâancienne Ă©lite communiste en Europe centrale stratĂ©gies, ressources et reconstructions identitaires », Revue française de science politique, 1, 1998 ; Hadjiisky M., La dĂ©mocratie par le marchĂ© le cas des pays tchĂšques », Politix, 47, 1999. Pour une critique des illusions explicatives auxquelles conduisent de tels impensĂ©s, Pierru E., ChĂŽmage et nazisme », article Ă paraĂźtre. 115 Sur lâhistoire sociale comme Ă©nigme, voir Ginzburg C., Mythes, emblĂšmes et traces. Morphologie et histoire, Paris, Flammarion, 1989. 116 Dobry M., Sociologie des crises politiques, op. cit., p. 79-95. 117 Sur le charisme situationnel », voir Dobry M., Sociologie des crises politiques, op. cit. Pour les illustrations retenues, Kershaw I., Hitler. Essai sur le charisme en politique, Paris, Gallimard, 1991 voir aussi les 2 tomes de la biographie quâil a consacrĂ©s au chef du nazisme; GaĂŻti B., De Gaulle, prophĂšte de la Ve RĂ©publique, Paris, Presses de Sciences Po, 1998 ; Collovald A., Jacques Chirac et le gaullisme, op. cit.; Collovald A. et Neveu E., Les Guignols ou la caricature en abĂźme », Mots, 48, 1996. 118 Câest ainsi rappeler, aprĂšs Durkheim, que tout nâest pas contractuel dans un contrat Ă moins bien sĂ»r de dĂ©finir celui-ci comme une sorte dâacte notariĂ© ainsi que le font les hommes politiques dâaujourdâhui qui le proposent en normes de toute collaboration avec des partenaires Ă©ventuels des dĂ©cisions publiques, notamment les associations », ces nouvelles forces vives de la nation ». 119 Sur ce problĂšme de reprĂ©sentation politique, voir Suaud C., Le mythe de la base », Actes de la recherche en sciences sociales, 52/53, 1984. 120 Sur ce point, voir Lagroye J., SociĂ©tĂ© et politique Chaban-Delmas Ă Bordeaux, Bordeaux, Pedone, 1973. 121 Dobry M., Sociologie des crises politiques, op. cit. 122 Voir, par exemple, PĂ©chu C., Les gĂ©nĂ©rations militantes de Droit au logement », Revue française de science politique, op. cit. 123 Voir Schudson M. et King E., Le mythe de la popularitĂ© de Reagan », Politix, 37, 1997. 124 Voir OfferlĂ© M., Descendre dans la rue de la âjournĂ©eâ Ă la âmanifâ », in Favre P. dir., La manifestation, Paris, Presses de Sciences Po, 1990. 125 Il faudrait Ă©galement tenir compte de la position occupĂ©e par lâorganisation politique dans lâespace politique ou de la conjoncture. Ainsi lâintensitĂ© des investissements militants varie suivant la proximitĂ© ou lâĂ©loignement par rapport au pouvoir dâĂtat ĂȘtre au Gouvernement ou ĂȘtre dans lâopposition. Elle fluctue aussi selon les moments pĂ©riode Ă©lectorale ou prĂ©paration de CongrĂšs. Sur ces points, voir Subileau F. et Rey H., Les militants socialistes Ă lâĂ©preuve du pouvoir, Paris, Presses de Sciences Po, 1991. 126 Goffman E., La carriĂšre morale du malade mental », Asiles. Ătudes sur la condition sociale des malades mentaux, Paris, Minuit, 1968. Sâil dĂ©veloppe cette analyse Ă propos des malades placĂ©s en hĂŽpital psychiatrique, sa portĂ©e dĂ©passe la seule Ă©tude des institutions totales » puisque Goffman en reprend les attendus dans ses analyses de toutes les expĂ©riences sociales, voir Goffman E., Les cadres de lâexpĂ©rience, Paris, Minuit, 1991. 127 Tackett T., Par la volontĂ© du peuple. Comment les dĂ©putĂ©s de 1789 sont devenus rĂ©volutionnaires, Paris, Albin Michel, 1997. 128 On emprunte les termes de travail sur la trajectoire des dĂ©vouements » Ă A. Strauss qui dĂ©signe par travail sur la trajectoire de la maladie » lâactivitĂ© de soins qui se dĂ©ploie dans le temps autour du malade et sur sa personne. Le terme de trajectoire fait non seulement rĂ©fĂ©rence Ă lâĂ©volution sur le plan physiologique de la maladie de tel patient mais Ă©galement toute lâorganisation du travail dĂ©ployĂ©e pour suivre ce cours, ainsi quâau retentissement que ce travail et son organisation ne manquent pas dâavoir sur tous ceux qui sây trouvent impliquĂ©s mĂ©decins, infirmiĂšres, kinĂ©sithĂ©rapeutes, techniciens en charge des machines et patients ». Voir Strauss A., La trame de la nĂ©gociation sociologie qualitative et interactionnisme, textes rĂ©unis par I. Baszanger, Paris, LâHarmattan, 1992. 129 Voir Elias N., Mozart. Sociologie dâun gĂ©nie, Paris, Seuil, 1991. 130 Sur la notion de calculs moraux », voir Lechien Pratiques humanistes, op. cit. 131 Sur ce point, voir Oberschall A., Social Movement. Ideologies, Interests and Identities, New Brunswick, transactions Publishers, 1993. 132 Goffman E., Les moments et leurs hommes, textes recueillis par Yves Winkin, Paris, Seuil/Minuit, 1988. 133 Ce qui signifie, soit dit en passant, que cela suppose la participation active Ă un certain nombre de rites et de rituels de commĂ©moration du groupe auxquels lâ individu » ne peut se soustraire sans risque de rupture avec son rĂ©seau ». Ce sont alors les rites » propres Ă chacune des communautĂ©s dâappartenance qui sont Ă repĂ©rer. 134 Briquet La tradition en mouvement. ClientĂ©lisme et politique en Corse, Paris, Belin, 1997 et Des amitiĂ©s paradoxales. Ăchanges intĂ©ressĂ©s et morale du dĂ©sintĂ©ressement dans les relations de clientĂšle », Politix, 45, 1999. Dans un autre sens, sur le don et le contre don, Weber F., Lâhonneur des jardiniers, Paris, Belin, 2000 ; Weber F. et Mariot N., âHonneur Ă notre Ă©luâ. Analyse ethnographique dâune coutume post-Ă©lectorale en Dordogne », Politix, 45, 1999. 135 Bailey Les rĂšgles du jeu politique. Ătude anthropologique, Paris, PUF, 1971. Voir aussi M. Mauss montrant comment le non respect des rĂšgles sociales par un individu appartenant aux sociĂ©tĂ©s traditionnelles amĂ©rindiennes peut le conduire Ă la mort Effet physique chez lâindividu de lâidĂ©e de mort suggĂ©rĂ©e par la collectivitĂ© », Sociologie et anthropologie, Paris, PUF, 1968. 136 Voir sur ces points F. Sawicki, Les rĂ©seaux du Parti socialiste, op. cit., p. 23. Lâauteur montre, par exemple, que la conquĂȘte dâun poste Ă©lectif se joue aussi en gagnant dans toute une sĂ©rie dâorganisations diffĂ©rentes et disjointes de la politique syndicats, associations, chambre de commerce, entreprises publiques. Pour une illustration, voir son article Lâhomme politique en campagne. LâĂ©lection municipale de Dunkerque en mars 1989 », Politix, 28, 1994. 137 Sur cette question, Goffman E., Strategic Interaction, Oxford, Basil Blaxwell, 1970. 138 Quel serait ce moment inaugural qui dĂ©clencherait lâengagement ? Lâacte formel dâadhĂ©sion Ă un groupement ? La participation Ă une de ses manifestations ? La premiĂšre activitĂ© visible accomplie ? 139 Lagroye J., SociĂ©tĂ© et politique Chaban-Delmas Ă Bordeaux, op. cit. 140 On ne peut ici quâĂȘtre en dĂ©saccord avec E. Agrikolianski lorsquâil Ă©voque Ă propos des droits de lâhomme » ou de la lutte contre le racisme de luttes sectorielles pour mieux dĂ©finir ceux quâil observe comme des militants moraux » ou des militants par conscience » CarriĂšres militantes et vocation Ă la morale les militants de la Ligue des droits de lâhomme dans les annĂ©es 1980 », Revue française de science politique, op. cit.. De quel secteur social sâagit-il si lâon suit M. Dobry lorsquâil dĂ©finit un secteur » comme une zone limitĂ©e dâendodĂ©terminisme » caractĂ©risĂ©e par la capacitĂ© Ă rĂ©aliser la captation des calculs de ses membres » ? Les Droits de lâhomme tout comme la lutte contre le racisme sont lâobjet de tels investissements diversifiĂ©s, rassemblant des acteurs individuels et collectifs allant de lâĂtat, lâadministration aux syndicats, partis politiques, entreprises, presse que lâon ne voit pas trĂšs bien quel secteur serait ici principalement en jeu. 141 Voir, par exemple, sur les phĂ©nomĂšnes de diffusion des idĂ©ologies totalitaires via les rĂ©seaux de sociabilitĂ© prĂ©existants, Laqueur W., Weimar, 1918-1933, Paris, Laffont, 1978. 142 D. Mc Adam par exemple montre, Ă propos des Ă©tudiants volontaires pour soutenir le mouvement des droits civiques aux Ătats-Unis, combien le soutien des proches et lâinvestissement dâamis dans ce mouvement Ă la fois familiarisent avec la cause et avalisent affectivement et politiquement lâengagement dans cette cause Freedom Summer, Oxford, Oxford University Press, 1988. Câest dire alors que multipositionnalitĂ© ne signifie pas transitivitĂ© des adhĂ©sions » dâabord parce que chaque milieu social ou secteur social possĂšde ses propres rĂšgles tacites de jeu qui sĂ©lectionnent les candidats Ă lâappartenance et les obligent Ă se conformer aux normes non Ă©crites du lieu pour espĂ©rer y ĂȘtre reconnus avec quelques chances de succĂšs ; ensuite parce quâil existe des tabous » ou des verroux moraux chez les acteurs sociaux Ă une appartenance par trop Ă©loignĂ©e de leur conception de lâacceptable et de lâinacceptable. 143 Sur la force de liens faibles, Granovetter M. S., The Strengh of Weak Ties », American Journal of Sociology, 78, 1973. Voir Ă©galement M. Pollak qui montre, dans le cas du sida, que ce sont souvent des rĂ©seaux affectifs plus larges que la famille, constituĂ©s par les amis ou les amants des malades qui ont jouĂ© un rĂŽle essentiel dans la prise en charge de la maladie Les homosexuels et le sida. Sociologie dâune Ă©pidĂ©mie, Paris, MĂ©tailiĂ©, 1988. 144 Voir ce que suggĂšre E. Friedberg in Le pouvoir et la rĂšgle. Dynamiques de lâaction organisĂ©e, Paris, Seuil, 1993. Ă condition de faire sauter les postes frontiĂšres qui sĂ©parent arbitrairement mobilisations et organisation pour mieux percevoir que les organisations sont des formes de mobilisations institutionnalisĂ©es. 145 Pour une prĂ©sentation de la notion de rĂ©gime dâaction », voir ThĂ©venot L., Le rĂ©gime de familiaritĂ© », GenĂšses, 17, 1994. 146 Bourdieu P., La mort saisit le vif les relations entre histoire rĂ©ifiĂ©e et histoire incorporĂ©e », Actes de la recherche en sciences sociales, 32/33, 1980. 147 Voir Douglas M., Ainsi pensent les institutions, Paris, Usher, 1989. 148 ThĂ©venot L., Lâaction qui convient », Les formes de lâaction, Paris, Raisons pratiques, 1, 1990. 149 Pour une autre forme de technicisation de lâindignation qui, elle, ne la fait pas oublier, Patouillard V., Une colĂšre politique. Lâusage du corps dans une situation exceptionnelle », SociĂ©tĂ©s contemporaines, 31, 1998. 150 Sur le travail dâinterprĂ©tation et de reformulation que suppose toute cause, Felstiner W., Abel R. et Sarat A., LâĂ©mergence et la transformation des litiges rĂ©aliser, reprocher, rĂ©clamer », Politix, 16, 1991. 151 Comme le note L. Boltanski Le discours de mobilisation politique [âŠ] peut exercer un effet dâunification symbolique en fournissant aux agents des critĂšres dâidentitĂ©, des principes explicites et officiels dâappartenance, en leur disant explicitement ce qui les rassemble, sous âquel rapportâ ils ont âquelque chose en communâ de plus âessentielâ et de plus âdĂ©terminantâ que ce par quoi ils se distinguent » Les cadres, op. cit., p. 257. 152 Comme lâĂ©crit P. Berger, La conscience sociologique se meut Ă lâintĂ©rieur dâun cadre de rĂ©fĂ©rence qui nous permet de comprendre notre propre biographie comme une Ă©volution au sein de et Ă travers des univers sociologiques auxquels sont liĂ©s des systĂšmes de signification spĂ©cifique » Comprendre la sociologie, Paris, Ăd. Resma, 1973. 153 Voir le documentaire Nioro-du-Sahel, une ville sous tension », rĂ©alisĂ© par Christian Lallier en 1999 qui suit une mission dâĂ©lectrification, au Mali, menĂ©e par un CODEV fondĂ© au milieu des annĂ©es 1990. 154 On ne peut, ici, que se sĂ©parer des conclusions de J. SimĂ©ant qui ne repĂšre des ruptures biographiques » quâavant lâengagement des fondateurs de MSF dans lâhumanitaire international Entrer, rester en humanitaire », art. citĂ©. Et dâabord parce que dans toutes les histoires de vie de militants et sans doute de tous les acteurs sociaux, on peut dĂ©couvrir des ruptures biographiques Ă©prouvĂ©es dans lâenfance ou lâadolescence et donc prĂ©alablement Ă lâengagement voir par exemple les biographies de militants communistes reconstituĂ©es par B. Pudal in Prendre parti, Paris, Presses de Sciences Po, 1989. En ce sens, il est important de montrer comment elles jouent diffĂ©remment selon les individus et selon leur inscription dans des milieux sociaux et politiques ; il est tout aussi important de montrer comment, chez certains, elles sont valorisĂ©es dans les explications quâils donnent de leur engagement alors que pour dâautres elles sont attĂ©nuĂ©es voire dĂ©niĂ©es. En quelque sorte, sâil est effectivement nĂ©cessaire de rappeler que tout rĂ©cit de vie repose sur une illusion biographique » de continuitĂ©, il est tout aussi nĂ©cessaire de rappeler que dâune part celle-ci prend des formes diffĂ©rentes selon les individualitĂ©s sociales et politiques et, dâautre part, quâil sâagit dâune illusion bien fondĂ©e » câest-Ă -dire qui appelle, de la part des individus, un travail de reconstruction et de validation rĂ©trospective dont lâanalyse sâimpose Ă©galement. Voir sur le premier point Peneff J., La mĂ©thode biographique, Paris, Armand Colin, 1990 et sur le second Bourdieu P., Lâillusion biographique », Actes de la recherche en sciences sociales, 62/63, 1986 ; Pollak M., La gestion de lâindicible », ibid. TrĂšs Ă©tonnamment, si lâon suit J. SimĂ©ant, une fois engagĂ©s, ces militants humanitaires » ne connaissent plus de rupture biographique » comme sâils Ă©taient dâemblĂ©e ajustĂ©s totalement Ă la cause quâils servent ou comme si les diffĂ©rentes actions quâils mĂšnent sur le terrain ne les Ă©prouvaient » plus personnellement. Une trajectoire sans histoires en quelque sorte qui appelle cependant explications ne serait-ce quâau vu des multiples dĂ©fections ou turn-over quâenregistre ce type de militantisme voire tout militantisme dont le principal problĂšme pratique est de lutter contre les dĂ©ceptions et les dĂ©moralisations conduisant Ă la dĂ©mobilisation de soi et de lâaction collective. 155 Dâune certaine façon se gĂ©nĂ©raliserait Ă lâensemble du militantisme actuel ce qui a Ă©tĂ© une des propensions du gauchisme soixante-huitard et des professionnels de la RĂ©volution » sociale ou politique.
Issa Amro a passĂ© une sombre semaine. BriĂšvement dĂ©tenu le 22 juin par les forces palestiniennes, l'influent militant des droits humains apprenait moins de 48 heures plus tard la mort de son "ami" Nizar Banat aux mains de l'AutoritĂ© palestinienne dont il Ă©tait aussi un Amro partageait bien des points communs avec Nizar Banat, dont la mort a provoquĂ© une vague de colĂšre en Cisjordanie occupĂ©e contre l'AutoritĂ© palestinienne AP, cadenassĂ©e par le prĂ©sident Mahmoud Abbas, 86 ans, dont le mandat devait se terminer en les deux sont originaires de HĂ©bron, ville poudriĂšre du sud de la Cisjordanie oĂč vivent environ colons juifs sous haute protection militaire israĂ©lienne parmi plus de Palestiniens. Les deux hommes partageaient le mĂȘme engagement pour la libertĂ© d'expression, et ne comptaient plus les arrestations jugĂ©es leurs rĂ©seaux sociaux, ils racontaient ce que peu osent dire tout haut les interpellations mais aussi la "corruption" au sein de l'AP, et plus largement les violations des droits humains par les forces de sa derniĂšre dĂ©tention de plusieurs heures le 22 juin, aprĂšs une publication sur Facebook critiquant les arrestations "politiques", Issa Amro "a pensĂ© Ă son ami Nizar"."Quand ils m'ont arrĂȘtĂ© sur des accusations infondĂ©es, je me suis dit qu'ils Ă©taient dĂ©terminĂ©s Ă se dĂ©barrasser de nous", explique Ă l'AFP le militant, libĂ©rĂ© en l'absence de dans le cas de Nizar Banat, sa famille accuse les forces de sĂ©curitĂ© de l'avoir battu et "assassinĂ©"."Je ne pense pas qu'ils prĂ©voyaient de le tuer, je pense qu'ils ont utilisĂ© la violence pour le faire taire", estime Issa par l'AFP Ă la mort du militant, la police palestinienne n'a pas souhaitĂ© commenter. L'AP a promis une enquĂȘte "transparente et professionnelle"."Peur"Dans un rapport de 2018, l'ONG Human Rights Watch HRW s'alarmait dĂ©jĂ des "arrestations arbitraires" menĂ©es par l'AP et estimait que "la pratique systĂ©matique de torture pourrait relever d'un crime contre l'humanitĂ©".Issa Amro dit avoir Ă©tĂ© lui-mĂȘme "torturĂ©" en 2017 lors de sa dĂ©tention d'une semaine, enfermĂ© dans une piĂšce minuscule oĂč il a Ă©tĂ© frappĂ©, empĂȘchĂ© de voir ses avocats, menacĂ© de voir sa "tĂȘte coupĂ©e".Aujourd'hui encore, "l'environnement n'est pas sĂ»r pour moi", dit ce dĂ©fenseur des droits humains de 41 ans, que tout le monde salue sur son passage dans la vieille ville de HĂ©bron "J'ai peur d'ĂȘtre tuĂ©, mais je n'arrĂȘterai pas"."Mahmoud Abbas est Ă la tĂȘte d'une dictature", accuse-t-il, ajoutant devoir "parler des prisonniers politiques de l'AutoritĂ© palestinienne, des personnalitĂ©s publiques qui sont corrompues et qui oppressent leur propre peuple".Quelque 84 % des Palestiniens estiment que l'AP est corrompue, selon une enquĂȘte publiĂ©e Ă la mi-juin par un institut de sondage Ă dirigeants palestiniens ont peur "parce que ma voix porte Ă l'Ă©tranger, alors qu'ils veulent ĂȘtre la seule voix du peuple palestinien", considĂšre M. Amro est notamment soutenu par Amnesty International, qui n'a eu de cesse ces derniĂšres annĂ©es de condamner le "harcĂšlement" dont il fait l'objet de la part des autoritĂ©s palestiniennes mais aussi israĂ©liennes."Contre les colonies"Car la vie d'Issa Amro ne se rĂ©sume pas Ă dĂ©noncer les agissements de l'AP, qui exerce des pouvoirs limitĂ©s sur environ 40 % de la Cisjordanie, territoire palestinien occupĂ© depuis 1967 par l'Etat engagement est nĂ© dans les annĂ©es 2000 contre la colonisation israĂ©lienne -illĂ©gale au regard du droit international- Ă HĂ©bron, oĂč il a créé l'ONG "La jeunesse contre les colonies".Il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă des dizaines de reprises, "parfois au rythme de deux fois par semaine, parfois deux fois par jour", avant d'ĂȘtre relĂąchĂ©, fĂ©vrier 2021, il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă trois mois de prison avec sursis et shekels d'amende 900 euros par un tribunal militaire israĂ©lien pour "avoir organisĂ© et participĂ© Ă des manifestations pacifiques", avance-t-il, des charges "motivĂ©es par des intĂ©rĂȘts purement politiques", selon la justice israĂ©lienne, ces manifestations Ă©taient "illĂ©gales" et Issa Amro s'est "opposĂ© physiquement" Ă des soldats au moment son palestinienne et IsraĂ«l, "j'ai peur des deux". "Mais je considĂšre l'AutoritĂ© palestinienne comme un sous-traitant d'IsraĂ«l", la premiĂšre ne pouvant agir sans coordination avec le second, 124722 - HĂ©bron Territoires palestiniens AFP - © 2021 AFP
Les autoritĂ©s togolaises doivent cesser dâintimider les militants de lâopposition et libĂ©rer immĂ©diatement et sans condition lâun dâeux arrĂȘtĂ© aprĂšs avoir critiquĂ© la proposition dâune autoritĂ© locale, a dĂ©clarĂ© Amnesty International aujourdâhui. Kombate GarimbitĂ©, militant de lâAlliance des dĂ©mocrates pour le dĂ©veloppement intĂ©gral ADDI, un parti de lâopposition, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 4 avril aprĂšs avoir pris part Ă une rĂ©union des parents dâĂ©lĂšves de la localitĂ© de Yembour, durant laquelle il sâest opposĂ© avec dâautres participants Ă une proposition du chef de ce canton situĂ© au Nord du pays. Le chef demandait une cotisation de 1600 francs CFA environ 2,5 euros par famille pour rĂ©parer des dĂ©gĂąts causĂ©s par plusieurs Ă©lĂšves au cours de manifestations en mars dernier pour demander la reprise des cours interrompus suite Ă une grĂšve des enseignants. Kombate GarimbitĂ© a demandĂ© au chef de canton si cette proposition Ă©tait fondĂ©e par une dĂ©cision de justice ordonnant aux parents de financer la rĂ©paration des dĂ©gĂąts occasionnĂ©s. Si Kombate GarimbitĂ© est dĂ©tenu uniquement pour avoir exercĂ© son droit Ă la libertĂ© dâexpression de maniĂšre pacifique, il doit ĂȘtre libĂ©rĂ© immĂ©diatement et sans condition François Patuel, chercheur sur lâAfrique de lâOuest Ă Amnesty International. Suite Ă ces propos, Kombate GarimbitĂ© a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et accusĂ© de troubles aggravĂ©s Ă lâordre public » pour avoir instiguĂ© les manifestations dâĂ©lĂšves. Il est dĂ©tenu Ă la prison de Dapaong, au Nord du pays, sans accĂšs Ă un avocat. Il nie avoir Ă©tĂ© impliquĂ© dans lâorganisation des manifestations et dĂ©clare quâil se trouvait Ă ce moment-lĂ Ă LomĂ©, Ă 630 Km de Yembour. Si Kombate GarimbitĂ© est dĂ©tenu uniquement pour avoir exercĂ© son droit Ă la libertĂ© dâexpression de maniĂšre pacifique, il doit ĂȘtre libĂ©rĂ© immĂ©diatement et sans condition,» a dĂ©clarĂ© François Patuel, chercheur sur lâAfrique de lâOuest Ă Amnesty International. RencontrĂ© par Amnesty International Ă la prison de Dapaong, Kombate GarimbitĂ© a dĂ©clarĂ© avoir fait lâobjet de menaces et dâintimidations de la part des autoritĂ©s locales pour ses prises de positions politiques. Il indique avoir Ă©tĂ© contraint de signer un procĂšs-verbal de plusieurs pages sans lâavoir lu. Le Togo connait depuis le dĂ©but de lâannĂ©e des mouvements sociaux, notamment au sein du personnel enseignant et des Ă©lĂšves. Trois Ă©lĂšves ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s entre le 12 et le 17 mars dernier et dĂ©tenus Ă la prison civile de Dapaong dans le cadre des manifestations Ă Yembour, avant de bĂ©nĂ©ficier dâune libĂ©ration conditionnelle le 24 mars. Ils Ă©taient accusĂ©s de troubles aggravĂ©s Ă lâordre public ». Amnesty international a documentĂ© plusieurs cas dâintimidation de militants politiques de lâopposition dans le pays, en particulier au Nord. Des militants du Parti national panafricain PNP, opposition ont Ă©tĂ© empĂȘchĂ©s de manifester dans les villes de Mango le 12 mars et de Kara le 25 mars. Dans la capitale LomĂ©, une manifestation organisĂ©e par une coordination dâĂ©lĂšves et dâĂ©tudiants a Ă©tĂ© interdite le 9 mars au motif que son itinĂ©raire incluait, selon la mairie de la ville, une zone dâaffluence les jours ouvrables. La libertĂ© dâexpression et la libertĂ© de rĂ©union pacifique sont des droits et non des privilĂšges. Les autoritĂ©s doivent mettre un terme Ă leur campagne dâintimidations et dâarrestations arbitraires de personnes exerçant ces droits, y compris les militants de lâopposition, » a dĂ©clarĂ© François Patuel.
Ladisparition de Sombath Somphone a dâautant plus surpris quâil nâest pas un militant politique et quâil a toujours travaillĂ© en Ă©troite coopĂ©ration avec les autoritĂ©s. AprĂšs avoir fait des Ă©tudes aux Etats-Unis, il est rentrĂ© dans son pays Ă la fin des annĂ©es 1970 et a travaillĂ© dans le domaine du dĂ©veloppement agricole. Chers fans de CodyCross Mots CroisĂ©s bienvenue sur notre site Vous trouverez la rĂ©ponse Ă la question Militant en opposition avec une autoritĂ© politique . Cliquez sur le niveau requis dans la liste de cette page et nous nâouvrirons ici que les rĂ©ponses correctes Ă CodyCross Moyen Ăge. TĂ©lĂ©chargez ce jeu sur votre smartphone et faites exploser votre cerveau. Cette page de rĂ©ponses vous aidera Ă passer le niveau nĂ©cessaire rapidement Ă tout moment. Ci-dessous vous trouvez la rĂ©ponse pour Militant en opposition avec une autoritĂ© politique Militant en opposition avec une autoritĂ© politique Solution DISSIDENT Les autres questions que vous pouvez trouver ici CodyCross Moyen Ăge Groupe 235 Grille 2 Solution et RĂ©ponse. 7YhHa.