Pourune part de butin quel que soit son ampleur Quand il arrive, Ă  quai tĂŽt le matin Une futaille de rhum pour oublier la peur Quand le vent du large lui glace les mains La langue au taquet, il contemple le port DĂ©jĂ  le vent les pousse, toutes voiles dehors Hardi mon gars, faut met’ ton sac Ă  bord Timonier Ă  la barre, tient bon le cap au nord Les sifflets
12 janvier 2007 5 12 /01 /janvier /2007 1805 Commentaire des chansons La plupart des chansons marquĂ©es en gras sont visibles dans cette rubrique et sont accompagnĂ©es des partitions que vous pouvez tĂ©lĂ©charger gratuitement. 1. En Lorraine, il y a de vastes vergers. Les arbres de ces vergers regorgent de fruits dorĂ©s comme des soleils. La prune reine de Lorraine c’est la mirabelle ».2. Les mariniers, les Ă©clusiers ! Cela me rappelle mes trĂšs jeunes annĂ©es, lorsque je travaillais aux Ă©cluses dans la vallĂ©e de Cayenne » entre Messein et RichardmĂ©nil. C’était pendant les vacances scolaires, je remplaçais les Ă©clusiers en congĂ©s. Le reste de l’annĂ©e, j’apprenais le mĂ©tier de marinier dans un LycĂ©e professionnel. Mes premiers pas dans le mĂ©tier, m’ont menĂ©s non pas sur un plat-bord, mais sur le bajoyer d’une Ă©cluse. J’étais novice Ă  l’écluse ».3. A bien observer les capitaines, leurs gestes au quotidien ne sont pas trĂšs variĂ©s. PlutĂŽt rĂ©pĂ©titifs, limitĂ©s et restreins. En effet, tenant d’une main le macaron », et de l’autre le litron, car en pĂ©niche, on ne risque pas de faire des excĂšs de vitesse, de griller un stop 
chanson des capitaines.4. Puis je me suis embarquĂ©. Et lĂ , j’ai connu la vie Ă  bord et le travail du matelot. Je devrais dire l’art du matelotage. Car le matelot doit savoir tout faire Ă  bord et ce, de l’étrave Ă  l’étambot ».chanson du matelot.5. J’ai dĂ©couvert les charmes de la vie Ă  bord, des chemins de l’eau, et des paysages des abords des riviĂšres, mais aussi la duretĂ© de ce mĂ©tier et les conditions de travail des garçons des riviĂšres ».6. Les gens d’à terre » nous voyant passer, s’imaginent que notre vie se rĂ©sume Ă  se laisser glisser en douce sans rien faire sur canaux et riviĂšres. Mais dans nos pĂ©niches », Mesdames, Messieurs
7. Une chanson des mariniers de Loire dit y a pas de gens plus drĂŽles que sont les mariniers »  Les bateaux attirent les belles dames. Reste Ă  les faire monter Ă  bord, pour cela, il vaut mieux s’y prendre gaiement que timidement, comme dans la chanson Gaiement marinier ».8. Il s’en passe des choses sur les riviĂšres et leurs abords ! Sur les chemins de halage, les promeneuses Ă©chappaient rarement Ă  la vigilance et l’intĂ©rĂȘt des mariniers qui les voyait dĂ©jĂ  Ă  leur bord, au fil de l’eau ».9. Pour le plaisir des sens, il y a la bonne cuisine et la bonne cuisiniĂšre. En mer, on fait la moule mariniĂšre, en riviĂšre, on fait l’amour mariniĂšre ».10. Les annĂ©es ont passĂ©es, la batellerie a changĂ©e, s’est transformĂ©e, s’est adaptĂ©e et ce qui Ă©tait, n’est plus. Voici de mĂ©moire de mariniers Le temps de la batellerie ».11. Alors j’ai dĂ©barquĂ© pour faire musicien. "Scottish" 12 “ Sur le canal de l’Est ” c’est plus comme Le long de la riviĂšre », j’ai rencontré 14. Sur les bord de l’üle, sur les bords de l’eau J’ai un bateau ».15. AprĂšs une escale de plusieurs annĂ©es, je suis retournĂ© Ă  bord. Cela a commencĂ© avec une chanson intitulĂ©e HĂ© ho ! du bateau ! »16. C’est bien d’avoir un bateau. Encore faut il qu’il soit en Ă©tat, et non sujet aux avaries » . Pour parer Ă  ce flĂ©au, il faut possĂ©der un bon batardeau ou, avoir de la couenne de Beaucoup de familles mariniĂšres ont dĂ©barquĂ©es, pour d’autres, les hommes sont restĂ©s Ă  bord laissant femmes et enfants Ă  terre. A leur retour, ils avaient toujours Grand soif ».18. Puis vint le moment du dĂ©part. Je passerai la riviĂšre ».19. Sur un bateau on ne fait pas semblant, il ne faut pas avoir les pieds dans le mĂȘme sabots ou entretenir son poil dans la main car Quand on est marinier » on l’est pas pour de faux !20. Le refrain de la chanson suivante commence par Sur le quai du port Ste-Catherine », alors que les scĂšnes Ă©voquĂ©es se dĂ©roulent sur le quai voisin le quai St-Georges . L’exigence de l’écriture en a dĂ©cidĂ©e autrement afin de faciliter la rime. Oyez donc !21. En vous promenant sur le quai St-Georges, vous pourrez peut-ĂȘtre y rencontrer un personnage qui vous dira Bonjour, moi c’est Gillou ! Alors ! Vous le trouvez comment mon bateau ? ou bien il est pas beau mon bateau ?!? » C’est sĂ»r qu’il est beau car le gars a bien travaillĂ© pour l’amĂ©nager et le restaurer. Il peut donc en ĂȘtre fier et chanter Mon bateau c’est "l’Alicante" pour moi c’est la plus charmante »  Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches 28 dĂ©cembre 2006 4 28 /12 /dĂ©cembre /2006 1645 Oh hisse ! Cap’tain’ Monfils. Oh hisse ! Cap’tain’ Monfils. Oh hisse ! Cap’tain’ Monfils Bienv’nu Ă  bord, Cap’ain’ Victor. bis Oh hisse ! Cap’tain’ MonfilsQuittons le port, Cap’ain’ Victor. bis Oh hisse ! Cap’tain’ MonfilsHors du corps mort...Vir’ Ă  tribord
Met l’cap au Nord
Souquez plus fort
Dedans, dehors
Point de remords
Cachons l’ trĂ©sor
On roule sur l’or
On est d’accord
L’or nous dĂ©vore
Cent mille sabords
Le vent nous mord
Coquin de sort
Quand est-ce qu’on dort ?
Chantons encore
On vous adore, Cap’ain’ Victor. Toutes les chansons et musiques de ma composition sont protĂ©gĂ©es. Vous pouvez les tĂ©lĂ©chargĂ©es, les interprĂ©tĂ©es, les rĂ©arangĂ©es, les jouĂ©es, les recommandĂ©es mais en aucun cas, vous en attribuer la paternitĂ© Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches 22 dĂ©cembre 2006 5 22 /12 /dĂ©cembre /2006 1559 La femme du capitaine La femme du capitaine Le seul maĂźtre Ă  bord, c’est le capitaine ! sauf quand sa femme est lĂ . Adaptation d'une chanson du rĂ©pertoire traditionnel . Quand ma femm’ lav’ le bateau, mon mat’lot lui tient le seau. Et moi l’Cap’taine, le maĂźtre Ă  bord, je tiens la barre coquin de sort. Quand ma femm’ va-t-amarrer, mon mat’lot est Ă  cĂŽtĂ©. Et moi l’Cap’taine, le maĂźtre Ă  bord, j’occupe les gosses coquin de sort. Quand ma femm’ sonne le dĂźner, mon mat’lot est attablĂ©. Et moi l’Cap’taine, le maĂźtre Ă  bord, j’met les assiettes coquin de sort. Quand ma femm’ se sert du vin, mon mat’lot en est d’jĂ  plein. Et moi l’Cap’taine, le maĂźtre Ă  bord, j’suis Ă  la flotte coquin de sort. Quand ma femm’ mange ses p’tits pois, mon mat’lot en prend deux fois. Et moi l’Cap’taine, le maĂźtre Ă  bord, j’lĂšche la casserole coquin de sort. Quand ma femm’ prend son dessert, mon mat’lot lui s’en ressert. Et moi l’Cap’taine, le maĂźtre Ă  bord, j’fais la vaisselle coquin de sort. Quand ma femm’ a d’la paresse, mon mat’lot la pousse aux fesses. Et moi l’Cap’taine, le maĂźtre Ă  bord, j’astique les cuivres coquin de sort. Quand ma femm’ va prendr’ son bain, mon mat’lot aussi prend l’sien. Et moi l’Cap’taine, le maĂźtre Ă  bord,j’suis dans les chiottes coquin de sort. Quand ma femm’ se met au lit, mon mat’lot s’y met aussi. Et moi l’Cap’taine, le maĂźtre Ă  bord, j’tiens la chandelle coquin de sort. Toutes les chansons et musiques de ma composition sont protĂ©gĂ©es. Vous pouvez les tĂ©lĂ©chargĂ©es, les interprĂ©tĂ©es, les rĂ©arangĂ©es, les jouĂ©es, les recommandĂ©es mais en aucun cas, vous en attribuer la paternitĂ© Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches 26 octobre 2006 4 26 /10 /octobre /2006 1346 Dans la barque Ă  Dujonc Dans la barque Ă  Dujonc. BourrĂ©e 3 temps Paroles et musique Rohan Dans la barqu’à Dujonc, l’on y rame, l’on y la barqu’à Dujonc l’on y rame z’à reculons. bisL’on y rame, l’on y rame, dans an la-a barqu’à Dujonc. L’on y rame, l’on y rame, l’on y ra-a-me z’ Ă  reculons. Dans la barqu’à Dujonc, il y a cannes, z’il y a la barqu’à Dujonc, il y a cann’ z’et Hameçons. bisIl y a cannes, z’il y a cannes, dans an la-a barqu’à Dujonc. Il y a cannes, z’il y a cannes, il y a cann’ z’ et Hameçons. Dans la barqu’à Dujonc, l’on appĂąte, l’on la barqu’à Dujonc, l’on appĂąte le gardon. bisL’on appĂąte, l’on appĂąte, dans an la-a barqu’à appĂąte, l’on appĂąte, l’on appĂą-Ăąte le gardon. Dans la barqu’à Dujonc, l’on y ferre, l’on y la barqu’à Dujonc, l’on y ferre le goujon. bisL’on y ferre, l’on y ferre, dans an la-a barqu’à y ferre, l’on y ferre, l’on y fe-erre le goujon. Dans la barqu’à Dujonc, l’on Ă©caille, l’on la barqu’à Dujonc, l’on Ă©ca-aille le poisson. bisL’on Ă©caille, l’on Ă©caille, dans an la-a barqu’à Ă©caille, l’on Ă©caille, l’on Ă©ca-aille le poisson. Dans la barqu’à Dujonc, l’on y chante, l’on y la barqu’à Dujonc, l’on y chante z’ Ă  pleins poumons. bisL’on y chante, l’on y chante, dans an la-a barqu’à Dujonc. L’on y chante, l’on y chante, l’on y chant’ z’ Ă  pleins poumons. Toutes les chansons et musiques de ma composition sont protĂ©gĂ©es. Vous pouvez les tĂ©lĂ©chargĂ©es, les interprĂ©tĂ©es, les rĂ©arangĂ©es, les jouĂ©es, les recommandĂ©es mais en aucun cas, vous en attribuer la paternitĂ© Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches 25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 1619 Le temps de la batellerie Le temps de la batellerie partoche Il est rĂ©volu le temps oĂč les hommes tiraient les chalandsle sang aux pieds, le dos courbĂ©, meurtris Ă  force de tirer. Sur les chemin de halage, habillĂ©s de leur attelagesont arrivĂ©s les chevaux, pour faire avancer les bateaux. La voile ou la godille sont encore sur les embarcationsavant la mĂ©canisation des moyens de propulsions. La vapeur a eu ses heures de gloire, de liesse et de malheursce fut une rĂ©volution, vive l'industrialisation. Et puis c'est au tour du diesel de donner aux bateaux des ailes,des hĂ©lices surpuissantes, robustes et endurantes. La voile ou la godille ont disparuent des embarcations,avec la mĂ©canisation des moyens de propulsions. Enfin arrive le GPL, au temps venu du logiciel,la navigation c'est fini, les chargements roulent en semi. L'Ă©clusier est congĂ©diĂ©, l'Ă©cluse est automatisĂ©e,le fret est sur la voie fĂ©rrĂ©e, le marinier va chĂŽmer. La clartĂ© des eaux d'antan fait place aux rejets polluantsqui gangrĂšnent les canaux les fleuves les riviĂšres les ruisseaux. Ainsi fini la profession des gens de la navigation,on dit " c'est ça l'Ă©volution " et vive la modernisation. Toutes les chansons et musiques de ma composition sont protĂ©gĂ©es. Vous pouvez les tĂ©lĂ©chargĂ©es, les interprĂ©tĂ©es, les rĂ©arangĂ©es, les jouĂ©es, les recommandĂ©es mais en aucun cas, vous en attribuer la paternitĂ© Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches 12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 1451 Le passeur du printemps Le passeur du printemps La Marge / Margot, soyez la bienvenue, je n’avais personne Ă  passerLa brise enfin est revenue nous pouvons dĂ©s lors traverser. Appuyez-vous sur moi ma blonde, nous en avons pour un instant,Ne craignez point le flux de l’onde tout ira bien l’amour aidant. Refrain Venez Margot dans ma nacelle, ma voile s’enfle au grĂ© des vents,au grĂ© des vents. Allons tous deux ma toute belle, l’amour attend, l’amour attend,l’amour appelle. Je suis le passeur du printemps, du printemps. J’ai cassĂ© ma rame mignonne, pour vous passer plus mollement,Sur l’eau ma barque s’abandonne, le vent souffle plus fortement. Ciel, dit Margot, quelle imprudence, qu’avez-vous fait passeur ?J’ai peur ! Il me faut une rĂ©compense pour accoster dit le passeur. Refrain 
 Le canot en pleine dĂ©rive, s’en allait au grĂ© du entendait sur l’autre rive, comme un faible Ă©cho babillard. De doux baisers de lĂšvres franches, le bruit charmant se rĂ©pĂ©tait,Puis cachĂ©s tous deux sous les branches, dans un soupir le passeur disait 
 Refrain 
 Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches 12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 1215 La chanson qui dĂ©range La chanson qui dĂ©range Paroles et musique Rohan Histoire vrai ! Cette scĂšne s'est passĂ©e lors d'une fĂȘte nautique. Les hautes instances de VNF prĂ©sentes, Ă©taient invitĂ©es Ă  se pavoiser sur une petite vedette de plaisance. J'Ă©tais Ă  bord pour agrĂ©menter le voyage de chansons bateliĂšres. Tout allait bien jusqu'au moment oĂč j'ai chantĂ© un de mes titres "Le temps de la batellerie" dans lequel je dĂ©cris l'Ă©volution de la batellerie depuis le halage Ă  la bricole, jusqu'au dĂ©clin du transport sur les petits gabarits. La rĂ©flexion ne s'est pas faite attendre... " Vous ne devriez pas chanter cela "... "Contrairement Ă  ce que vous pensez alors que je ne fais que restitiuer des tĂ©moignages d'authentiques mariniers qui savent de quoi ils causent... le mĂ©tier se porte bien" alors que ma chanson n'Ă©voque pas le grand gabarit "D'ailleurs on embauche sur le RhĂŽne" j'vois pas l'rapport ! J'ai eu droit Ă  la leçon de morale, au recadrage, Ă  la dĂ©magogie,au discours prĂ©sidentiel de vitrine dont je me fous royalement etc... Quand il a fallu accoster pour ramener la vedette Ă  son lieu d'amarrage, ce fut une toute autre histoire. Le monsieur en question aprĂšs 3 essais ratĂ©s, nous a quand mĂȘme prĂ©cisĂ© que son permis ne datait pas d'hier... Il a fallu que ce soit un touriste sur le chemin, qui rĂ©ceptionne l'amarre pour haler le bateau jusqu'Ă  la berge. MoralitĂ© Ă  la fin de la chanson C’est Ă  bord d’une vedette de plaisancequ’embarqua ce monsieur de la capitaine cĂ©da sa place au macaron,et m’invita Ă  entonner une chanson. Monsieur le prĂ©sident des voies de France oĂč l’on naviguen’a pas apprĂ©ciĂ© ma chanson. Si j’avais quelque chose Ă  dire, je ne m’adresserais pas Ă  ceux qu’oncroit compĂ©tent, mais c’est bien pire de le chanter Ă  ceux qu’on de prĂ©sident, que le nom. Car contrairement Ă  ce que vous pensez » me dit-il, le transport par la voie d’eau n’est pas en baisse
On embauche sur le RhĂŽne » !!! le mĂ©tier se porte bien » ! Ma chanson, tout ce qu’elle dit, ça n’est pas moi qui le pense,la fin du petit gabarit et le chĂŽmage, je sais, ça chanson, emprunte des phrases que mon transmis les prĂ©sent, un hĂ©ritage, qu’ils m’ont chargĂ© de restituer. Mais Monsieur le prĂ©sident des voies de France oĂč l’on naviguen’a pas apprĂ©ciĂ© ma chanson. Si j’avais quelque chose Ă  dire... Ma chanson, c’est un tĂ©moignage de la vie des gens des voyages,de ceux qui ont sillonnĂ© les eaux, les fleuves, les riviĂšres, les chanson, elle parle du temps oĂč les hommes tiraient les chalands,de l’industrialisation et de son Ă©volution. Monsieur le prĂ©sident des voies de France oĂč l’on naviguen’a pas apprĂ©ciĂ© ma chanson. Si j’avais quelque chose Ă  dire... Ma chanson, c’est le miroir de tous les gens de ce terroir,de tous ceux qui ont naviguĂ© depuis qu’ils sont chanson Ă©veil les enfants Ă  c’qu’on n’leur apprend pas Ă  l’école,sur la vie des gens des chalands, le savoir-faire, le halage Ă  la bricole. Monsieur le prĂ©sident des voies de France oĂč l’on naviguen’a pas apprĂ©ciĂ© ma chanson. Si j’avais quelque chose Ă  dire... Ma chanson, c’est aussi un hommage au peuple des rives et des eaux,et se garde bien d’ fair’ du tapage avec c’ui qui sort d’un chanson elle vous dit m... ĂȘme, que si vous dĂ©sirez plus d’informations,adressez-vous Ă  ceux lĂ  mĂȘme qui connaissent la chanson. Monsieur le prĂ©sident des voies de France oĂč l’on naviguen’a pas apprĂ©ciĂ© ma chanson. Et quand on est prĂ©sident des voies de France oĂč l’on navigue,pour Ă©viter les commĂ©rages, on rĂ©ussi au moins son accostage. J'ajoute que, mĂȘme le grand gabarit est en difficultĂ© car fin 2005, je naviguais sur la Seine et j'entendais Ă  la phonie les mariniers qui se plaignaient du manque de diversitĂ© dans les chargements, la dĂ©localisation des entreprises riveraines, du coĂ»t des amĂ©nagements qu'ils doivent effectuer sur leur bateau pour s'adapter aux chargements etc... A ce propos voir l'article " Coup de gueule " dans le menu Ă  la rubrique les potins d'Ă  bord Toutes les chansons et musiques de ma composition sont protĂ©gĂ©es. Vous pouvez les tĂ©lĂ©chargĂ©es, les interprĂ©tĂ©es, les rĂ©arangĂ©es, les jouĂ©es, les recommandĂ©es mais en aucun cas, vous en attribuer la paternitĂ© Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches 12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 1151 Le parlĂ© des Chie_en_l'eau Le parlĂ© des chie-en-l’eau. Paroles Rohan Le parlĂ© des mariniers est si particulier qu’il peux prĂȘter Ă  rireLeur vocabulaire n’est pas trĂšs universitaire pour ce qu’ils ont Ă  direPas besoin d’érudition sur le plan donc ces expressions empruntĂ©es Ă  leur jargon. Mets ton nez derriĂšre ma fesse, Ă©tale ton ceint sur ma biteSurtout pas de maladresses marinier, quand tu t’agites ». Mets ton nez derriĂšre ma fesse, Ă©tale ton ceint sur ma biteQuel plaisir quand ton avant, tout Ă  mon arriĂšre s’invite ». Il y a longtemps les mariniers naviguaient des boĂźtes Ă  fumier »Pour loger Ăąnes et chevaux tout au milieu de leur espĂ©rer la fortune il faut bouffer de la lune » Faire brĂ»ler son matelas » car Ă  la veille » restera. Les haleurs dans le Berry, sont des ramasseurs de persil »Et bien qu’ils ne soient pas en deuil, sur l’eau promĂšne leur cercueil ».Pour dĂ©fricher le chemin, le haleur tenait dans sa mainCet engin appelĂ© braquemard », aussi connu sous le nom de goyard ». Si l’on pisse Ă  la peau du bord », c’est pour Ă©pargner les les gars des canaux sont surnommĂ©s les chie-en-l’eau ».A Dunkerque, les bateliers ne quittant jamais leur contrĂ©e, Par ce terme un peu familier, se sont fait appelĂ©s les becs-salĂ©s ». Toutes les chansons et musiques de ma composition sont protĂ©gĂ©es. Vous pouvez les tĂ©lĂ©chargĂ©es, les interprĂ©tĂ©es, les rĂ©arangĂ©es, les jouĂ©es, les recommandĂ©es mais en aucun cas, vous en attribuer la paternitĂ© Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches 11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 1222 Fanchon d'Arzon Fanchon d’Arzon partoche Paroles & musique ROHAN Les mat’ lots de ce bĂątimentQue dire que dire Ă  dix brasses de l’üle bisSont des matelots mĂ©ritants, Ă  dix brasses de l’üle, fais gaffe au jusantSont des matelots mĂ©ritants Ă  dix brasses de l’üle Pendant des mois sur l’ocĂ©an
 Se sont brisĂ©s au cabestan
Les mat’ lots de ce bĂątiment
 Ont bien mĂ©ritĂ©s du bon temps
 Cap sur le golf’ du Morbihan
Nous nous mĂ©fierons des courants
Mouillerons Ă  Port Navalo
 Boir’ un coup dans un caboulot
 Peut-ĂȘtre y verrons nous Fanchon
Fanchon, dam, quel joli nom
C’est la plus jolie fille d’Arzon
 Qui fait chavirer la raison
 Par une soirĂ©e de printemps
 Quand nous Ă©tions adolescents
 M’a -z- allongĂ© de sur un banc
 Le soleil Ă©tait au couchant
 Elle fit glisser son corsage
 Moi qui Ă©tait garçon trĂšs sage
M’a dĂ©voilĂ©e deux beaux seins blancs
Et le reste tout en suivant N’y avait point de plus doux prĂ©sage
Pour y perdre mon pucelageEt tout ce que m’a fait Fanchon
ça n’est pas dit dans la chanson ParlĂ© Et tout ce que m’a fait Fanchon ?!!? Vous aimeriez le savoir ! ??!Tiens comme c’est bizarre !!! ChantĂ© J’ crois bien qu’ j’ai perdu la mĂ©moireĂ  10 brasses de l’üle, fais gaffe au jusantJ’ crois bien qu’ j’ai perdu la mĂ©moireĂ  10 brasses de l’üle. Toutes les chansons et musiques de ma composition sont protĂ©gĂ©es. Vous pouvez les tĂ©lĂ©chargĂ©es, les interprĂ©tĂ©es, les rĂ©arangĂ©es, les jouĂ©es, les recommandĂ©es mais en aucun cas, vous en attribuer la paternitĂ©. Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches 11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 1204 La chanson du crevettier La chanson du crevettier partoche Paroles et musique ROHAN De bon matin au levĂ© eh ! la crevette djĂ© djĂ© bisJ’la pĂȘcha abondamment la crevette la crevetteJ’la pĂȘcha abondamment la crevette gaiement bis J’y descendis les casiers eh ! la crevette djĂ© djĂ© bisPour y enfermer dedans la crevette la crevettePour y enfermer dedans la crevette gaiement bis Pis je revins relevĂ© eh ! la crevette djĂ© djĂ© biset embarquer promptement la crevette la crevette et embarquer promptement la crevette gaiement bis AprĂšs m’y fallut trier eh ! la crevette djĂ© djĂ© biset la rangĂ©e joliment la crevette la crevetteet la rangĂ©e joliment la crevette gaiement bis Je la vendis au marchĂ© eh ! la crevette djĂ© djĂ© bisc’est ma femm’ qu’a eu l’argent la crevette la crevettec’est ma femm’ qu’a eu l’argent la crevette gaiement bis Ell’en a eu tout son souhait eh !...M’y fit ben passer mon temps Elle me dit mon gabier eh !... tes bourses sont ben gonflĂ©es Ma tirelir’est vidĂ©e eh !.. .qu’y metteras tu dedans ? J’y metterai tout ton souhait eh !...j’t’y gĂąterai longuement Empli moi de ta gaĂźtĂ© eh !... donne moi contentement Viens mon amant au plus prĂ©s eh !...rĂ©jouis-moi goulĂ»ment Quand j’y approcha le nez eh !...ça m’ rappelait vaguement Toutes les chansons et musiques de ma composition sont protĂ©gĂ©es. Vous pouvez les tĂ©lĂ©chargĂ©es, les interprĂ©tĂ©es, les rĂ©arangĂ©es, les jouĂ©es, les recommandĂ©es mais en aucun cas, vous en attribuer la paternitĂ© Published by LĂ©gend'eaux Rohan - dans Chansons paroles partoches
Jemets les voiles Mais solo je prends l'eau Des matelots. OĂč es-tu mon alter OĂč es-tu mon mĂ©got Pour moi t’étais ma mĂšre, mon pĂšre mon rodĂ©o Je traverse le dĂ©sert L'amour en solitaire. Reviens moi mon alter, Reviens moi mon hĂ©ro Je veux r'trouver ma terre ma biĂšre et mon tricot Pour traverser l'dĂ©sert L'amour en solitaire. Seule sur mon Ăźle
Les paroles de On met les voiles de Alonzo ont Ă©tĂ© traduites en 2 languesKore, Alonzâ€Č, yeah MamĂ© Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier câ€Čest la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Pattaya on arrive T'es pas prĂȘt, tu connais pas lâ€ČdĂ©lire À la citĂ© tout part Ă  la dĂ©rive Tu ressens la sĂšre-mi sur la tĂȘte Ă  Karim Changement de dĂ©cor, on se casse Ă  l'aĂ©roport Vas-y prends seulement ton passeport On va fuck, on va fuck, on va fuck À peine arrivĂ© je veux plus rentrer Ă  la maison Jâ€Čparle français, anglais ou thaĂŻlandais c'est avec l'accent Tout est contrefaçon, on sâ€Čen bat les couilles â€Čtoutes façons Loin de tous mes ennemis Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Ouais ouais ouais on connaĂźt Tâ€Čas ken un ladyboy on tâ€Ča cramĂ© Le dancefloor est rempli de BelvĂ©s Si t'es jaloux câ€Čest peut-ĂȘtre que tu me remets BĂ©bĂ© j'suis le meilleur Tu trouveras pas mieux ailleurs Si tu me mets de mauvais humeur Je te plaque, je te plaque, je te plaque Câ€Čest le paradis des cailles-ra, 12 heures d'avion Rien Ă  foutre jâ€Čai les poches pleines de bahts Je dĂ©pense, j'suis le patron On se donne en spectacle T-Max noir mĂąte, pas d'plaque On sâ€ČdĂ©foule au centre de tirs Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier câ€Čest la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, quâ€Čon kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier câ€Čest la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, quâ€Čon kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya!Writers AurĂ©lien Mazin, Dj Kore, Quentin Lepoutre, Kassimou Djae alonzo Parolesde On met les voiles (Bande originale du film "Pattaya") par Alonzo. Kore, Alonz', yeah MamĂ© Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme Paroles de On met les voiles (Bande originale du film "Pattaya") par Alonzo. Kore, Alonz', yeah MamĂ© Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme Entrez le titre d'une
Accueil / 6 - Compilations chansons enfants / Au fil des saisons CD de compilation – A et J-M Versini 13,00€ 15 chansons sur le thĂšme des saisons, de la nature, du temps qui passe
 – De 2 Ă  8 ans Ce charmant CD de compilation ravira petits et grands par sa poĂ©sie, sa fraĂźcheur et sa musicalitĂ©. Les quatre saisons se dĂ©roulent gaiement toutes aussi belles les unes que les autres. Printemps, Ă©tĂ©, automne, hiver
 un patchwork d’impressions et de sensations pour vivre intensĂ©ment le fil du temps. Soleil, parasols et parapluies, papillons et fleurs des champs, arc-en-ciel ou manĂšge des flocons de neige
 la magie de la nature exhale avec finesse et Ă©motion. De janvier Ă  dĂ©cembre, du tic tac de l’horloge Ă  la pendule de grand mĂšre, le temps file, le temps passe, mais toujours aussi changeant, toujours aussi nouveau. Titres du CD 1. Printemps est arrivĂ© – 2. Les papillons et les fleurs – 3. Voici l’étĂ© – 4. Un bel arc-en-ciel – 5. Le petit printemps – 6. C’est le manĂšge – 7. Tic tac tic tac – 8. Douze mois dans l’annĂ©e – 9. Parasols et parapluies – 10. Raconte-moi les saisons – 11. Coucou – 12. La valse des saisons – 13. Janvier, fĂ©vrier – 14. La pendule de grand-mĂšre – 15. Le nouveau printemps Livret 20 pages avec paroles des chansons et commentaires pĂ©dagogiques – Playbacks inclus TĂ©lĂ©charger le CD complet €9,99 ou un titre €0,99 Achat du CD physique Paiement par carte bancaire, chĂšque ou virement Extraits TĂ©lĂ©chargement MP3 Paroles Partitions

Demain dĂšs l'aube, Ă  l'heure oĂč blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forĂȘt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Serge Kerval Love this track Set as current obsession Go to artist profile Get track Loading Listeners 0 Scrobbles 0 Listeners 0 Scrobbles 0 Love this track Set as current obsession Go to artist profile Get track Loading Join others and track this song Scrobble, find and rediscover music with a account Sign Up to Do you know a YouTube video for this track? Add a video Length 312 Lyrics Add lyrics on Musixmatch Lyrics Add lyrics on Musixmatch Do you know any background info about this track? Start the wiki Related Tags frenchAdd tagsView all tags Do you know a YouTube video for this track? Add a video Featured On La Loire - L'églantine Des Bords De Loire Serge Kerval Featured On La Loire - L'églantine Des Bords De Loire Serge Kerval Don't want to see ads? Upgrade Now External Links Apple Music Don't want to see ads? Upgrade Now Shoutbox Javascript is required to view shouts on this page. Go directly to shout page About This Artist Artist images Serge Kerval 253 listeners Related Tags frenchchanson francaiseballades Do you know any background info about this artist? Start the wiki View full artist profile Similar Artists An Triskell 519 listeners Didier Barbelivien 9,205 listeners Les Tit' Nassels 10,300 listeners Joseph D'Anvers 8,499 listeners Claire Diterzi 21,499 listeners Les Amis d'ta Femme 12,036 listeners View all similar artists Don't want to see ads? Upgrade Now External Links Apple Music Trending Tracks 1 2 3 4 5 6 View all trending tracks Features claudedelyona posté le 14 janvier 2015 à 12h56. Ma chanson "Don't Laïk" vilipendée : c'est pourtant du pur esprit Charlie ! Il y a visiblement un jeu de mot entre "I Like"n de Facebook (J

[ Rame ] [ Rame ] [ Rame ] [ Rame ] [ Rame ] Dans toutes les galĂšres Nous avons ramĂ© Ah ! Si la galĂšre Nous Ă©tait contĂ©e Le capitaine Ă©tait plombier [ Il n'a jamais su naviguer ] L'Africain qui tape au tambour [ Est aussi balĂšze qu'il est sourd ] Le p'tit sadique avec le fouet [ Était speaker Ă  Radio Gay ] Et ces maudites puces qui nous piquent [ Ne connaissent pas l'informatique ] Mais mais qu'est-ce... qu'on peut faire Les deux pieds, les deux mains dans les fers ? LibĂ©rez les rameurs Inventez la voile et la vapeur ! [ Rame ] Ce midi, double ration d'Ă©pinards... [ Aaaaaaah ! } ...Le capitaine veut faire du ski nautique derriĂšre la galĂšre ! [ Oooooooh ! ] Dans toutes les galĂšres Nous avons ramĂ© Ah ! Si la galĂšre Nous Ă©tait contĂ©e Le capitaine est trĂšs mĂ©chant [ Il met des oursins sur les bancs ] Quand les requins ont d' l'appĂ©tit [ Il nous fait prendre un bain d'minuit ] La s'maine oĂč on a bien ramĂ© [ On a le droit de regarder ] La p'tite sirĂšne qui se dĂ©voile [ Le samedi soir au fond d'la cale ] Mais mais qu'est-ce... qu'on peut faire Les deux pieds, les deux mains dans les fers ? LibĂ©rez les rameurs Inventez la voile et la vapeur ! Vous avez un quart d'heure pour aller au PĂŽle Nord... [ Pourquoi ? ] ...Le capitaine veut mettre des glaçons dans son whisky ! Ha ha ! Dans toutes les galĂšres Nous avons ramĂ© Ah ! Si la galĂšre Nous Ă©tait contĂ©e Y'a d'la rĂ©volution dans l'air [ On va dĂ©tourner la galĂšre ! ] Le capitaine 'y va payer [ On va en faire de la purĂ©e ! ] Le p'tit sadique avec le fouet [ On vous raconte pas c' qu'on lui met ! ] Mais mais qu'est-ce... qu'on peut faire Les deux pieds, les deux mains dans les fers ? LibĂ©rez les rameurs Inventez la voile et la vapeur ! Bonne nouvelle ! Vous ĂȘtes tous libĂ©rĂ©s [ Ouaiiiiiiiiis !!! ] La galĂšre est en train d'couler [ OOOOOOhhhhhhhhh !!! ] Dans toutes les galĂšres Nous avons ramĂ© Ah ! Si la galĂšre Nous Ă©tait contĂ©e [ Rame ] [ Rame ] Ah, la galĂšre ! [ Rame ] [ Rame ] Pit&RikQuand je vous l'dis qu'on avait des petits chefs d'oeuvres dans les annĂ©es 80 ! Je suis fan Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidĂ©o. Ya pas Ă  dire !La chanson française, c du bon !Haaa les annĂ©es 80 le bac, le permis tout çà Ă  Clermont ! Bises J'aime En rĂ©ponse Ă  nolah_1268779 Ya pas Ă  dire !La chanson française, c du bon !Haaa les annĂ©es 80 le bac, le permis tout çà Ă  Clermont ! BisesAh t'es de cette gĂ©nĂ©ration ? Ah pit & Rik... On osait... on osait J'aime En rĂ©ponse Ă  Joanne 46658325 Ah t'es de cette gĂ©nĂ©ration ? Ah pit & Rik... On osait... on osait Ben voui ........ çà nous rajeunit pas tout çà ! J'aime Vous ne trouvez pas votre rĂ©ponse ? En rĂ©ponse Ă  nolah_1268779 Ben voui ........ çà nous rajeunit pas tout çà ! on s'en fout...tant qu'on marche sans canne, on tient la vie... AprĂšs, avec la canne, l'avantage, c'est qu'on peut se goinffrer de tout... Plus besoin de plaire... petits plaisirs deviendront grands J'aime Regarde! et pour preuve que les eighties c'Ă©tait 1980 "Rame"-Pagaie, pas gai,Sur cette vieille pas gai T'arriveras nulle part,HĂ©ron. {2x}LĂ -haut, guetteur,Vois-tu, vois-tu ailleurs ?Bout d'bois, {2x}Beau caoutchouc,Flotte-moi {2x}Plus loin qu'chez {2x}Tu m'as ailleurs c'est comme ici.{Refrain}Rame, rame. Rameurs, avance Ă  rien dans c' t'mĂšne en bateau Tu n'pourras jamais tout quitter, t'en aller...Tais-toi et vais {2x}Mais l'eau est peine cordon, ficelle serrĂ©e,LĂąchez, lĂąchez j'veux m'en aller.{Refrain x5} J'aime En rĂ©ponse Ă  Joanne 46658325 on s'en fout...tant qu'on marche sans canne, on tient la vie... AprĂšs, avec la canne, l'avantage, c'est qu'on peut se goinffrer de tout... Plus besoin de plaire... petits plaisirs deviendront grands Ouais gĂ©nial !T'en viendrais presque Ă  me faire aimer vieillir ! J'aime

Cest Ă  la frontiĂšre entre les ineffables vertiges de l’amour et les grandes bascules de l’existence que l’on retrouve Clarika. Pour son huitiĂšme album, À la lisiĂšre, l’autrice et interprĂšte française dessine en filigrane, avec finesse et causticitĂ©, le portrait Ă©clatĂ© d’une femme aux prises avec son Ă©poque. Et Clarika s’est relevĂ©e des combats qui marquent
[Refrain] x2 Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya[Couplet 1] Pattaya on arrive T'es pas prĂȘt, tu connais pas l'dĂ©lire À la citĂ© tout part Ă  la dĂ©rive Tu ressens la sĂšre-mi sur la tĂȘte Ă  Karim Changement de dĂ©cor, on se casse Ă  l'aĂ©roport Vas-y prends seulement ton passeport On va fuck, on va fuck, on va fuck À peine arrivĂ© je veux plus rentrer Ă  la maison J'parle français, anglais ou thaĂŻlandais c'est avec l'accent Tout est contrefaçon, on s'en bat les couilles 'toutes façons Loin de tous mes ennemis Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies[Refrain] x2 Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya[Couplet 2] Ouais ouais ouais on connaĂźt T'as ken un ladyboy on t'a cramĂ© Le dancefloor est rempli de BelvĂ©s Si t'es jaloux c'est peut-ĂȘtre que tu me remets BĂ©bĂ© j'suis le meilleur Tu trouveras pas mieux ailleurs Si tu me mets de mauvais humeur Je te plaque, je te plaque, je te plaque C'est le paradis des cailles-ra, 12 heures d'avion Rien Ă  foutre j'ai les poches pleines de bahts Je dĂ©pense, j'suis le patron On se donne en spectacle T-Max noir mĂąte, pas d'plaque On s'dĂ©foule au centre de tirs Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies[Refrain] x2 Au quartier c'est la merde, oui viens on s'fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya[Pont] + [Refrain] Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya
20septembre. 1503. On utilise le nom de Terre-Neuve (Newfoundland) pour la premiĂšre fois. 1re mention de «Newfoundland» («Terre rĂ©cemment dĂ©couverte» ou «Terre-Neuve») dans le Journal de Soldes du Roi. C'est le plus vieux ACTE TROISIÈME ScĂšne I BARTHOLO, seul et dĂ©solĂ©. Quelle humeur ! quelle humeur ! Elle paraissait apaisĂ©e
 LĂ , qu’on me dise qui diable lui a fourrĂ© dans la tĂȘte de ne plus vouloir prendre leçon de don Basile ? Elle sait qu’il se mĂȘle de mon mariage
 On heurte Ă  la porte. Faites tout au monde pour plaire aux femmes ; si vous omettez un seul petit point
 je dis un seul
 On heurte une seconde fois. Voyons qui c’est. ScĂšne II BARTHOLO, LE COMTE, en bachelier. Le Comte. Que la paix et la joie habitent toujours cĂ©ans ! Bartholo, brusquement. Jamais souhait ne vint plus Ă  propos. Que voulez-vous ? Le Comte. Monsieur, je suis Alonzo, bachelier, licencié  Bartholo. Je n’ai pas besoin de prĂ©cepteur. Le Comte. 
 ÉlĂšve de don Basile, organiste du grand couvent, qui a l’honneur de montrer la musique Ă  madame votre
 Bartholo. Basile ! organiste ! qui a l’honneur !
 je le sais ! au fait. Le Comte. À part. Quel homme ! Haut. Un mal subit qui le force Ă  garder le lit
 Bartholo. Garder le lit ! Basile ! Il a bien fait d’envoyer je vais le voir Ă  l’instant. Le Comte. À part. Oh ! diable ! Haut. Quand je dis le lit, monsieur, c’est
 la chambre que j’entends. Bartholo. Ne fĂ»t-il qu’incommodĂ© ! Marchez devant, je vous suis. Le Comte, embarrassĂ©. Monsieur, j’étais chargé  Personne ne peut-il nous entendre ? Bartholo. À part. C’est quelque fripon. Haut. Eh ! non, monsieur le mystĂ©rieux ! parlez sans vous troubler, si vous pouvez. Le Comte. À part. Maudit vieillard ! Haut. Don Basile m’avait chargĂ© de vous apprendre
 Bartholo. Parlez haut, je suis sourd d’une oreille. Le Comte, Ă©levant la voix. Ah ! volontiers
 que le comte Almaviva, qui restait Ă  la grande place
 Bartholo, effrayĂ©. Parlez bas, parlez bas ! Le Comte, plus haut. 
 En est dĂ©logĂ© ce matin. Comme c’est par moi qu’il a su que le comte Almaviva
 Bartholo. Bas parlez bas, je vous prie. Le Comte, du mĂȘme ton. 
 Était en cette ville, et que j’ai dĂ©couvert que la signora Rosine lui a Ă©crit
 Bartholo. Lui a Ă©crit ? Mon cher ami, parlez plus bas, je vous en conjure ! Tenez, asseyons-nous, et jasons d’amitiĂ©. Vous avez dĂ©couvert, dites-vous, que Rosine
 Le Comte, fiĂšrement. AssurĂ©ment. Basile, inquiet pour vous de cette correspondance, m’avait priĂ© de vous montrer sa lettre ; mais la maniĂšre dont vous prenez les choses
 Bartholo. Eh ! mon Dieu ! je les prends bien. Mais ne vous est-il donc pas possible de parler plus bas ? Le Comte. Vous ĂȘtes sourd d’une oreille, avez-vous dit. Bartholo. Pardon, pardon, seigneur Alonzo, si vous m’avez trouvĂ© mĂ©fiant et dur ; mais je suis tellement entourĂ© d’intrigants, de piĂ©ges
 et puis votre tournure, votre Ăąge, votre air
 Pardon, pardon. Eh bien ! vous avez la lettre ? Le Comte. À la bonne heure sur ce ton, monsieur. Mais je crains qu’on ne soit aux Ă©coutes. Bartholo. Eh ! qui voulez-vous ? tous mes valets sur les dents ! Rosine enfermĂ©e de fureur ! Le diable est entrĂ© chez moi. Je vais m’assurer
 Il va ouvrir doucement la porte de Rosine. Le Comte, Ă  part. Je me suis enferrĂ© de dĂ©pit. Garder la lettre Ă  prĂ©sent ! il faudra m’enfuir autant vaudrait n’ĂȘtre pas venu
 La lui montrer !
 Si je puis en prĂ©venir Rosine, la montrer est un coup de maĂźtre. Bartholo revient sur la pointe du pied. Elle est assise auprĂšs de sa fenĂȘtre, le dos tournĂ© Ă  la porte, occupĂ©e Ă  relire une lettre de son cousin l’officier, que j’avais dĂ©cachetĂ©e
 Voyons donc la sienne. Le Comte lui remet la lettre de Rosine. La voici. À part. C’est ma lettre qu’elle relit. Bartholo lit. Depuis que vous m’avez appris votre nom et votre Ă©tat. » Ah ! la perfide ! c’est bien lĂ  sa main. Le Comte, effrayĂ©. Parlez donc bas Ă  votre tour. Bartholo. Quelle obligation, mon cher ! Le Comte. Quand tout sera fini, si vous croyez m’en devoir, vous serez le maĂźtre. D’aprĂšs un travail que fait actuellement don Basile avec un homme de loi
 Bartholo. Avec un homme de loi ! pour mon mariage ? Le Comte. Vous aurais-je arrĂȘtĂ© sans cela ? Il m’a chargĂ© de vous dire que tout peut ĂȘtre prĂȘt pour demain. Alors, si elle rĂ©siste
 Bartholo. Elle rĂ©sistera. Le Comte veut reprendre la lettre, Bartholo la serre. VoilĂ  l’instant oĂč je puis vous servir nous lui montrerons sa lettre ; et s’il le faut plus mystĂ©rieusement, j’irai jusqu’à lui dire que je la tiens d’une femme Ă  qui le comte l’a sacrifiĂ©e. Vous sentez que le trouble, la honte, le dĂ©pit, peuvent la porter sur-le-champ
 Bartholo, riant. De la calomnie ! Mon cher ami, je vois bien maintenant que vous venez de la part de Basile ! Mais pour que ceci n’eĂ»t pas l’air concertĂ©, ne serait-il pas bon qu’elle vous connĂ»t d’avance ? Le Comte rĂ©prime un grand mouvement de joie. C’était assez l’avis de don Basile. Mais comment faire ? il est tard
 au peu de temps qui reste
 Bartholo. Je dirai que vous venez en sa place. Ne lui donnerez-vous pas bien une leçon ? Le Comte. Il n’y a rien que je ne fasse pour vous plaire. Mais prenez garde que toutes ces histoires de maĂźtres supposĂ©s sont de vieilles finesses, des moyens de comĂ©die si elle va se douter
 Bartholo. PrĂ©sentĂ© par moi ? Quelle apparence ? Vous avez plus l’air d’un amant dĂ©guisĂ© que d’un ami officieux. Le Comte. Oui ? Vous croyez donc que mon air peut aider Ă  la tromperie ? Bartholo. Je le donne au plus fin Ă  deviner. Elle est ce soir d’une humeur horrible. Mais quand elle ne ferait que vous voir
 son clavecin est dans ce cabinet. Amusez-vous en l’attendant je vais faire l’impossible pour l’amener. Le Comte. Gardez-vous bien de lui parler de la lettre ! Bartholo. Avant l’instant dĂ©cisif ? Elle perdrait tout son effet. Il ne faut pas me dire deux fois les choses il ne faut pas me les dire deux fois. Il s’en va. ScĂšne III LE COMTE. Me voilĂ  sauvĂ©. Ouf ! que ce diable d’homme est rude Ă  manier ! Figaro le connaĂźt bien. Je me voyais mentir ; cela me donnait un air plat et gauche, et il a des yeux !
 Ma foi, sans l’inspiration subite de la lettre, il faut l’avouer, j’étais Ă©conduit comme un sot. Ô ciel ! on dispute lĂ -dedans. Si elle allait s’obstiner Ă  ne pas venir ! Écoutons
 Elle refuse de sortir de chez elle, et j’ai perdu le fruit de ma ruse. Il retourne Ă©couter. La voici ; ne nous montrons pas d’abord. Il entre dans le cabinet. ScĂšne IV LE COMTE, ROSINE, BARTHOLO. Rosine, avec une colĂšre simulĂ©e. Tout ce que vous direz est inutile, monsieur, j’ai pris mon parti ; je ne veux plus entendre parler de musique. Bartholo. Écoute donc, mon enfant ; c’est le seigneur Alonzo, l’élĂšve et l’ami de don Basile, choisi par lui pour ĂȘtre un de nos tĂ©moins. — La musique te calmera, je t’assure. Rosine. Oh ! pour cela, vous pouvez vous en dĂ©tacher si je chante ce soir !
 OĂč donc est-il ce maĂźtre que vous craignez de renvoyer ? je vais, en deux mots, lui donner son compte, et celui de Basile. Elle aperçoit son amant elle fait un cri. Ah !
 Bartholo. Qu’avez-vous ? Rosine, les deux mains sur son cƓur, avec un grand trouble. Ah ! mon Dieu ! monsieur
 Ah ! mon Dieu ! monsieur
 Bartholo. Elle se trouve encore mal ! Seigneur Alonzo ! Rosine. Non, je ne me trouve pas mal
 mais c’est qu’en me tournant
 Ah !
 Le Comte. Le pied vous a tournĂ©, madame ? Rosine. Ah ! oui, le pied m’a tournĂ©. Je me suis fait un mal horrible. Le Comte. Je m’en suis bien aperçu. Rosine, regardant le comte. Le coup m’a portĂ© au cƓur. Bartholo. Un siĂ©ge, un siĂ©ge. Et pas un fauteuil ici ! Il va le chercher. Le Comte. Ah ! Rosine ! Rosine. Quelle imprudence ! Le Comte. J’ai mille choses essentielles Ă  vous dire. Rosine. Il ne nous quittera pas. Le Comte. Figaro va venir nous aider. Bartholo apporte un fauteuil. Tiens, mignonne, assieds-toi. — Il n’y a pas d’apparence, bachelier, qu’elle prenne de leçon ce soir ; ce sera pour un autre jour. Adieu. Rosine, au comte. Non, attendez ; ma douleur est un peu apaisĂ©e. À Bartholo. Je sens que j’ai eu tort avec vous, monsieur je veux vous imiter, en rĂ©parant sur-le-champ
 Bartholo. Oh ! le bon petit naturel de femme ! Mais aprĂšs une pareille Ă©motion, mon enfant, je ne souffrirai pas que tu fasses le moindre effort. Adieu, adieu, bachelier. Rosine, au comte. Un moment, de grĂące ! À Bartholo. Je croirai, monsieur, que vous n’aimez pas Ă  m’obliger, si vous m’empĂȘchez de vous prouver mes regrets en prenant ma leçon. Le Comte, Ă  part, Ă  Bartholo. Ne la contrariez pas, si vous m’en croyez. Bartholo. VoilĂ  qui est fini, mon amoureuse. Je suis si loin de chercher Ă  te dĂ©plaire, que je veux rester lĂ  tout le temps que tu vas Ă©tudier. Rosine. Non, monsieur ; je sais que la musique n’a nul attrait pour vous. Bartholo. Je t’assure que ce soir elle m’enchantera. Rosine, au comte, Ă  part. Je suis au supplice. Le Comte, prenant un papier de musique sur le pupitre. Est-ce lĂ  ce que vous voulez chanter, madame ? Rosine. Oui, c’est un morceau trĂšs agrĂ©able de la PrĂ©caution inutile. Bartholo. Toujours la PrĂ©caution inutile ? Le Comte. C’est ce qu’il y a de plus nouveau aujourd’hui. C’est une image du printemps, d’un genre assez vif. Si madame veut l’essayer
 Rosine, regardant le comte. Avec grand plaisir un tableau du printemps me ravit ; c’est la jeunesse de la nature. Au sortir de l’hiver, il semble que le cƓur acquiĂšre un plus haut degrĂ© de sensibilitĂ© comme un esclave enfermĂ© depuis longtemps goĂ»te, avec plus de plaisir, le charme de la libertĂ© qui vient de lui ĂȘtre offerte. Bartholo, bas au comte. Toujours des idĂ©es romanesques en tĂȘte. Le Comte, bas. En sentez-vous l’application ? Bartholo. Parbleu ! Il va s’asseoir dans le fauteuil qu’a occupĂ© Rosine. Rosine, chante[1]. Quand dans la plaine L’amour ramĂšne Le printemps, Si chĂ©ri des amants Tout reprend l’ĂȘtre, Son feu pĂ©nĂštre Dans les fleurs Et dans les jeunes cƓurs. On voit les troupeaux Sortir des hameaux ; Dans tous les coteaux, Les cris des agneaux Retentissent ; Ils bondissent ; Tout fermente, Tout augmente ; Les brebis paissent Les fleurs qui naissent ; Les chiens fidĂšles Veillent sur elles ; Mais Lindor, enflammĂ©, Ne songe guĂšre Qu’au bonheur d’ĂȘtre aimĂ© De sa bergĂšre. MĂȘme air Loin de sa mĂšre, Cette bergĂšre Va chantant OĂč son amant l’attend. Par cette ruse, L’amour l’abuse ; Mais chanter Sauve-t-il du danger ? Les doux chalumeaux, Les chants des oiseaux, Ses charmes naissants, Ses quinze ou seize ans, Tout l’excite, Tout l’agite ; La pauvrette S’inquiĂšte ; De sa retraite, Lindor la guette ; Elle s’avance, Lindor s’élance, Il vient de l’embrasser Elle, bien aise, Feint de se courroucer, Pour qu’on l’apaise. Petite reprise. Les soupirs, Les soins, les promesses, Les vives tendresses, Les plaisirs, Le fin badinage, Sont mis en usage ; Et bientĂŽt la bergĂšre Ne sent plus de colĂšre. Si quelque jaloux Trouble un bien si doux, Nos amants d’accord Ont un soin extrĂȘme
 
 De voiler leur transport ; Mais quand on s’aime, La gĂȘne ajoute encor Au plaisir mĂȘme. En l’écoutant, Bartholo s’est assoupi. Le comte, pendant la petite reprise, se hasarde Ă  prendre une main, qu’il couvre de baisers. L’émotion ralentit le chant de Rosine, l’affaiblit, et finit mĂȘme par lui couper la voix au milieu de la cadence, au mot extrĂȘme. L’orchestre suit les mouvements de la chanteuse, affaiblit son jeu, et se tait avec elle. L’absence du bruit, qui avait endormi Bartholo, le rĂ©veille. Le comte se relĂšve, Rosine et l’orchestre reprennent subitement la suite de l’air. Si la petite reprise se rĂ©pĂšte, le mĂȘme jeu recommence. Le Comte. En vĂ©ritĂ©, c’est un morceau charmant, et madame l’exĂ©cute avec une intelligence
 Rosine. Vous me flattez, seigneur ; la gloire est tout entiĂšre au maĂźtre. Bartholo, bĂąillant. Moi, je crois que j’ai un peu dormi pendant le morceau charmant. J’ai mes malades. Je vas, je viens, je toupille ; et sitĂŽt que je m’assieds, mes pauvres jambes ! Il se lĂšve et pousse le fauteuil. Rosine, bas, au comte. Figaro ne vient pas ! Le Comte. Filons le temps. Bartholo. Mais, bachelier, je l’ai dĂ©jĂ  dit Ă  ce vieux Basile est-ce qu’il n’y aurait pas moyen de lui faire Ă©tudier des choses plus gaies que toutes ces grandes aria, qui vont en haut, en bas, en roulant, hi, ho, a, a, a, a, et qui me semblent autant d’enterrements ? LĂ , de ces petits airs qu’on chantait dans ma jeunesse, et que chacun retenait facilement ? J’en savais autrefois
 Par exemple
 Pendant la ritournelle, il cherche en se grattant la tĂȘte, et chante en faisant claquer ses pouces, et dansant des genoux comme les vieillards. Veux-tu, ma Rosinette, Faire emplette Du roi des maris ?
 Au comte, en riant. Il y a Fanchonnette dans la chanson ; mais j’y ai substituĂ© Rosinette pour la lui rendre plus agrĂ©able et la faire cadrer aux circonstances. Ah ! ah ! ah ! ah ! Fort bien ! pas vrai ? Le Comte, riant. Ah ! ah ! ah ! Oui, tout au mieux. ScĂšne V FIGARO, dans le fond ; ROSINE, BARTHOLO, LE COMTE. Bartholo, chante. Veux-tu, ma Rosinette, Faire emplette Du roi des maris ? Je ne suis point Tircis ; Mais la nuit, dans l’ombre, Je vaux encor mon prix ; Et quand il fait sombre, Les plus beaux chats sont gris. Il rĂ©pĂšte la reprise en dansant. Figaro, derriĂšre lui, imite ses mouvements. Je ne suis point Tircis. Apercevant Figaro. Ah ! entrez, monsieur le barbier ; avancez vous ĂȘtes charmant ! Figaro salue. Monsieur, il est vrai que ma mĂšre me l’a dit autrefois ; mais je suis un peu dĂ©formĂ© depuis ce temps-lĂ . À part, au comte. Bravo ! monseigneur. Pendant toute cette scĂšne, le comte fait ce qu’il peut pour parler Ă  Rosine ; mais l’Ɠil inquiet et vigilant du tuteur l’en empĂȘche toujours, ce qui forme un jeu muet de tous les acteurs Ă©trangers au dĂ©bat du docteur et de Figaro. Bartholo. Venez-vous purger encore, saigner, droguer, mettre sur le grabat toute ma maison ? Figaro. Monsieur, il n’est pas tous les jours fĂȘte ; mais, sans compter les soins quotidiens, monsieur a pu voir que, lorsqu’ils en ont besoin, mon zĂšle n’attend pas qu’on lui commande
 Bartholo. Votre zĂšle n’attend pas ! Que direz-vous, monsieur le zĂ©lĂ©, Ă  ce malheureux qui bĂąille et dort tout Ă©veillĂ© ? et Ă  l’autre qui, depuis trois heures, Ă©ternue Ă  se faire sauter le crĂąne et jaillir la cervelle ! que leur direz-vous ? Figaro. Ce que je leur dirai ? Bartholo. Oui ! Figaro. Je leur dirai
 Eh ! parbleu, je dirai Ă  celui qui Ă©ternue, Dieu vous bĂ©nisse ; et Va te coucher Ă  celui qui bĂąille. Ce n’est pas cela, monsieur, qui grossira le mĂ©moire. Bartholo. Vraiment non ; mais c’est la saignĂ©e et les mĂ©dicaments qui le grossiraient, si je voulais y entendre. Est-ce par zĂšle aussi que vous avez empaquetĂ© les yeux de ma mule ? et votre cataplasme lui rendra-t-il la vue ? Figaro. S’il ne lui rend pas la vue, ce n’est pas cela non plus qui l’empĂȘchera d’y voir. Bartholo. Que je le trouve sur le mĂ©moire !
 On n’est pas de cette extravagance-lĂ . Figaro. Ma foi ! monsieur, les hommes n’ayant guĂšre Ă  choisir qu’entre la sottise et la folie, oĂč je ne vois pas de profit, je veux au moins du plaisir ; et vive la joie ! Qui sait si le monde durera encore trois semaines ? Bartholo. Vous feriez bien mieux, monsieur le raisonneur, de me payer mes cent Ă©cus et les intĂ©rĂȘts sans lanterner je vous en avertis. Figaro. Doutez-vous de ma probitĂ©, monsieur ? Vos cent Ă©cus ! j’aimerais mieux vous les devoir toute ma vie que de les nier un seul instant. Bartholo. Et dites-moi un peu comment la petite Figaro a trouvĂ© les bonbons que vous lui avez portĂ©s ? Figaro. Quels bonbons ? que voulez-vous dire ? Bartholo. Oui, ces bonbons, dans ce cornet fait avec cette feuille de papier Ă  lettre, ce matin. Figaro. Diable emporte si
 Rosine, l’interrompant. Avez-vous eu soin au moins de les lui donner de ma part, monsieur Figaro ? Je vous l’avais recommandĂ©. Figaro. Ah, ah ! les bonbons de ce matin ? Que je suis bĂȘte, moi ! j’avais perdu tout cela de vue
 Oh ! excellents, madame ! admirables ! Bartholo. Excellents ! admirables ! Oui, sans doute, monsieur le barbier, revenez sur vos pas ! Vous faites lĂ  un joli mĂ©tier, monsieur ! Figaro. Qu’est-ce qu’il a donc, monsieur ? Bartholo. Et qui vous fera une belle rĂ©putation, monsieur ! Figaro. Je la soutiendrai, monsieur. Bartholo. Dites que vous la supporterez, monsieur. Figaro. Comme il vous plaira, monsieur. Bartholo. Vous le prenez bien haut, monsieur ! Sachez que quand je dispute avec un fat, je ne lui cĂšde jamais. Figaro lui tourne le dos. Nous diffĂ©rons en cela, monsieur ; moi, je lui cĂšde toujours. Bartholo. Hein ? qu’est-ce qu’il dit donc, bachelier ? Figaro. C’est que vous croyez avoir affaire Ă  quelque barbier de village, et qui ne sait manier que le rasoir ? Apprenez, monsieur, que j’ai travaillĂ© de la plume Ă  Madrid, et que, sans les envieux
 Bartholo. Eh ! que n’y restiez-vous, sans venir ici changer de profession ? Figaro. On fait comme on peut mettez-vous Ă  ma place. Bartholo. Me mettre Ă  votre place ! Ah ! parbleu, je dirais de belles sottises ! Figaro. Monsieur, vous ne commencez pas trop mal ; je m’en rapporte Ă  votre confrĂšre qui est lĂ  rĂȘvassant
 Le Comte, revenant Ă  lui. Je
 je ne suis pas le confrĂšre de monsieur. Figaro. Non ? Vous voyant ici Ă  consulter, j’ai pensĂ© que vous poursuiviez le mĂȘme objet. Bartholo, en colĂšre. Enfin, quel sujet vous amĂšne ? Y a-t-il quelque lettre Ă  remettre encore ce soir Ă  madame ? Parlez, faut-il que je me retire ? Figaro. Comme vous rudoyez le pauvre monde ! Eh ! parbleu, monsieur, je viens vous raser, voilĂ  tout n’est-ce pas aujourd’hui votre jour ? Bartholo. Vous reviendrez tantĂŽt. Figaro. Ah ! oui, revenir ! Toute la garnison prend mĂ©decine demain matin, j’en ai obtenu l’entreprise par mes protections. Jugez donc comme j’ai du temps Ă  perdre ! Monsieur passe-t-il chez lui ? Bartholo. Non, monsieur ne passe point chez lui. Eh ! mais
 qui empĂȘche qu’on ne me rase ici ? Rosine, avec dĂ©dain. Vous ĂȘtes honnĂȘte ! Et pourquoi pas dans mon appartement ? Bartholo. Tu te fĂąches ? Pardon, mon enfant, tu vas achever de prendre ta leçon ; c’est pour ne pas perdre un instant le plaisir de t’entendre. Figaro, bas au comte. On ne le tirera pas d’ici. Haut. Allons, l’ÉveillĂ© ? la Jeunesse ? le bassin, de l’eau, tout ce qu’il faut Ă  monsieur ! Bartholo. Sans doute, appelez-les ! FatiguĂ©s, harassĂ©s, moulus de votre façon, n’a-t-il pas fallu les faire coucher ? Figaro. Eh bien ! j’irai tout chercher. N’est-ce pas dans votre chambre ? Bas au comte. Je vais l’attirer dehors. Bartholo dĂ©tache son trousseau de clefs, et dit par rĂ©flexion Non, non, j’y vais moi-mĂȘme. Bas au comte, en s’en allant. Ayez les yeux sur eux, je vous prie. ScĂšne VI FIGARO, LE COMTE, ROSINE. Figaro. Ah ! que nous l’avons manquĂ© belle ! il allait me donner le trousseau. La clef de la jalousie n’y est-elle pas ? Rosine. C’est la plus neuve de toutes. ScĂšne VII BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE, ROSINE. Bartholo, revenant. À part. Bon ! je ne sais ce que je fais, de laisser ici ce maudit barbier. À Figaro. Tenez. Il lui donne le trousseau. Dans mon cabinet, sous mon bureau ; mais ne touchez Ă  rien. Figaro. La peste ! il y ferait bon, mĂ©fiant comme vous ĂȘtes ! À part, en s’en allant. Voyez comme le ciel protĂšge l’innocence ! ScĂšne VIII BARTHOLO, LE COMTE, ROSINE. Bartholo, bas au comte. C’est le drĂŽle qui a portĂ© la lettre au comte. Le Comte, bas. Il m’a l’air d’un fripon. Bartholo. Il ne m’attrapera plus. Le Comte. Je crois qu’à cet Ă©gard le plus fort est fait. Bartholo. Tout considĂ©rĂ©, j’ai pensĂ© qu’il Ă©tait plus prudent de l’envoyer dans ma chambre que de le laisser avec elle. Le Comte. ils n’auraient pas dit un mot que je n’eusse Ă©tĂ© en tiers. Rosine. Il est bien poli, messieurs, de parler bas sans cesse. Et ma leçon ? Ici l’on entend un bruit, comme de la vaisselle renversĂ©e. Bartholo, criant. Qu’est-ce que j’entends donc ? Le cruel barbier aura tout laissĂ© tomber dans l’escalier, et les plus belles piĂšces de mon nĂ©cessaire !
 Il court dehors. ScĂšne IX LE COMTE, ROSINE. Le Comte. Profitons du moment que l’intelligence de Figaro nous mĂ©nage. Accordez-moi, ce soir, je vous en conjure, madame, un moment d’entretien indispensable pour vous soustraire Ă  l’esclavage oĂč vous alliez tomber. Rosine. Ah ! Lindor ! Le Comte. Je puis monter Ă  votre jalousie ; et quant Ă  la lettre que j’ai reçue de vous ce matin, je me suis vu forcé  ScĂšne X ROSINE, BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE. Bartholo. Je ne m’étais pas trompĂ© ; tout est brisĂ©, fracassĂ©. Figaro. Voyez le grand malheur pour tant de train ! On ne voit goutte sur l’escalier. Il montre la clef au comte. Moi, en montant, j’ai accrochĂ© une clef
 Bartholo. On prend garde Ă  ce qu’on fait. Accrocher une clef ! L’habile homme ! Figaro. Ma foi, monsieur, cherchez-en un plus subtil. ScĂšne XI Les acteurs prĂ©cĂ©dents, don BASILE. Rosine, effrayĂ©e, Ă  part. Don Basile !
 Le Comte, Ă  part. Juste ciel ! Figaro, Ă  part. C’est le diable ! Bartholo va au-devant de lui. Ah ! Basile, mon ami, soyez le bien rĂ©tabli. Votre accident n’a donc point eu de suites ? En vĂ©ritĂ©, le seigneur Alonzo m’avait fort effrayĂ© sur votre Ă©tat ; demandez-lui, je partais pour vous aller voir, et s’il ne m’avait point retenu
 Basile, Ă©tonnĂ©. Le seigneur Alonzo ? Figaro frappe du pied. Eh quoi ! toujours des accrocs ? Deux heures pour une mĂ©chante barbe
 Chienne de pratique ! Basile, regardant tout le monde. Me ferez-vous bien le plaisir de me dire, messieurs
 ? Figaro. Vous lui parlerez quand je serai parti. Basile. Mais encore faudrait-il
 Le Comte. Il faudrait vous taire, Basile. Croyez-vous apprendre Ă  monsieur quelque chose qu’il ignore ? Je lui ai racontĂ© que vous m’aviez chargĂ© de venir donner une leçon de musique Ă  votre place. Basile, plus Ă©tonnĂ©. La leçon de musique !
 Alonzo !
 Rosine, Ă  part, Ă  Basile. Eh ! taisez-vous. Basile. Elle aussi ! Le Comte, bas Ă  Bartholo. Dites-lui donc tout bas que nous en sommes convenus. Bartholo, Ă  Basile, Ă  part. N’allez pas nous dĂ©mentir, Basile, en disant qu’il n’est pas votre Ă©lĂšve, vous gĂąteriez tout. Basile. Ah ! ah ! Bartholo, haut. En vĂ©ritĂ©, Basile, on n’a pas plus de talent que votre Ă©lĂšve. Basile, stupĂ©fait. Que mon Ă©lĂšve !
 Bas. Je venais pour vous dire que le comte est dĂ©mĂ©nagĂ©. Bartholo, bas. Je le sais, taisez-vous. Basile, bas. Qui vous l’a dit ? Bartholo, bas. Lui, apparemment ! Le Comte, bas. Moi, sans doute Ă©coutez seulement. Rosine, bas Ă  Basile. Est-il si difficile de vous taire ? Figaro, bas, Ă  Basile. Hum ! Grand escogriffe ! Il est sourd ! Basile, Ă  part. Qui diable est-ce donc qu’on trompe ici ? Tout le monde est dans le secret ! Bartholo, haut. Eh bien, Basile, votre homme de loi ?
 Figaro. Vous avez toute la soirĂ©e pour parler de l’homme de loi. Bartholo, Ă  Basile. Un mot dites-moi seulement si vous ĂȘtes content de l’homme de loi ? Basile, effarĂ©. De l’homme de loi ? Le Comte, souriant. Vous ne l’avez pas vu, l’homme de loi ? Basile, impatientĂ©. Eh ! non, je ne l’ai pas vu, l’homme de loi. Le Comte, Ă  Bartholo, Ă  part. Voulez-vous donc qu’il s’explique ici devant elle ? Renvoyez-le. Bartholo, bas au comte. Vous avez raison. À Basile. Mais quel mal vous a donc pris si subitement ? Basile, en colĂšre. Je ne vous entends pas. Le Comte lui met Ă  part une bourse dans la main. Oui, monsieur vous demande ce que vous venez faire ici, dans l’état d’indisposition oĂč vous ĂȘtes ? Figaro. Il est pĂąle comme un mort ! Basile. Ah ! je comprends
 Le Comte. Allez vous coucher, mon cher Basile vous n’ĂȘtes pas bien, et vous nous faites mourir de frayeur. Allez vous coucher. Figaro. Il a la physionomie toute renversĂ©e. Allez vous coucher. Bartholo. D’honneur, il sent la fiĂšvre d’une lieue. Allez vous coucher. Rosine. Pourquoi ĂȘtes-vous donc sorti ? On dit que cela se gagne. Allez vous coucher. Basile, au dernier Ă©tonnement. Que j’aille me coucher ! Tous les acteurs ensemble. Eh ! sans doute. Basile, les regardant tous. En effet, messieurs, je crois que je ne ferai pas mal de me retirer ; je sens que je ne suis pas ici dans mon assiette ordinaire. Bartholo. À demain, toujours, si vous ĂȘtes mieux. Le Comte. Basile, je serai chez vous de trĂšs bonne heure. Figaro. Croyez-moi, tenez-vous bien chaudement dans votre lit. Rosine. Bonsoir, monsieur Basile. Basile, Ă  part. Diable emporte si j’y comprends rien ! et, sans cette bourse
 Tous. Bonsoir, Basile, bonsoir. Basile, en s’en allant. Eh bien ! bonsoir donc, bonsoir. Ils l’accompagnent tous en riant. ScĂšne XII Les acteurs prĂ©cĂ©dents, exceptĂ© BASILE. Bartholo, d’un ton important. Cet homme-lĂ  n’est pas bien du tout. Rosine. Il a les yeux Ă©garĂ©s. Le Comte. Le grand air l’aura saisi. Figaro. Avez-vous vu comme il parlait tout seul ? Ce que c’est que de nous ! À Bartholo. Ah çà, vous dĂ©cidez-vous, cette fois ? Il lui pousse un fauteuil trĂšs loin du comte, et lui prĂ©sente le linge. Le Comte. Avant de finir, madame, je dois vous dire un mot essentiel au progrĂšs de l’art que j’ai l’honneur de vous enseigner. Il s’approche, et lui parle bas Ă  l’oreille. Bartholo, Ă  Figaro. Eh mais ! il semble que vous le fassiez exprĂšs de vous approcher, et de vous mettre devant moi pour m’empĂȘcher de voir
 Le Comte, bas Ă  Rosine. Nous avons la clef de la jalousie, et nous serons ici Ă  minuit. Figaro passe le linge au cou de Bartholo. Quoi voir ? Si c’était une leçon de danse, on vous passerait d’y regarder ; mais du chant !
 ahi, ahi ! Bartholo. Qu’est-ce que c’est ? Figaro. Je ne sais ce qui m’est entrĂ© dans l’Ɠil. Il rapproche sa tĂȘte. Bartholo. Ne frottez donc pas ! Figaro. C’est le gauche. Voudriez-vous me faire le plaisir d’y souffler un peu fort ? Bartholo prend la tĂȘte de Figaro, regarde par-dessus, le pousse violemment, et va derriĂšre les amants Ă©couter leur conversation. Le Comte, bas Ă  Rosine. Et quant Ă  votre lettre, je me suis trouvĂ© tantĂŽt dans un tel embarras pour rester ici
 Figaro, de loin, pour avertir. Hem ! hem !
 Le Comte. DĂ©solĂ© de voir encore mon dĂ©guisement inutile
 Bartholo, passant entre eux deux. Votre dĂ©guisement inutile ! Rosine, effrayĂ©e. Ah !
 Bartholo. Fort bien, madame, ne vous gĂȘnez pas. Comment ! sous mes yeux mĂȘmes, en ma prĂ©sence, on m’ose outrager de la sorte ! Le Comte. Qu’avez-vous donc, seigneur ? Bartholo. Perfide Alonzo ! Le Comte. Seigneur Bartholo, si vous avez souvent des lubies comme celle dont le hasard me rend tĂ©moin, je ne suis plus Ă©tonnĂ© de l’éloignement que mademoiselle a pour devenir votre femme. Rosine. Sa femme ! moi ! passer mes jours auprĂšs d’un vieux jaloux qui, pour tout bonheur, offre Ă  ma jeunesse un esclavage abominable ! Bartholo. Ah ! qu’est-ce que j’entends ? Rosine. Oui, je le dis tout haut je donnerai mon cƓur et ma main Ă  celui qui pourra m’arracher de cette horrible prison, oĂč ma personne et mon bien sont retenus contre toute justice. Rosine sort. ScĂšne XIII BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE. Bartholo. La colĂšre me suffoque. Le Comte. En effet, seigneur, il est difficile qu’une jeune femme
 Figaro. Oui, une jeune femme, et un grand Ăąge, voilĂ  ce qui trouble la tĂȘte d’un vieillard. Bartholo. Comment ! lorsque je les prends sur le fait ! Maudit barbier ! il me prend des envies
 Figaro. Je me retire, il est fou. Le Comte. Et moi aussi ; d’honneur, il est fou. Figaro. Il est fou, il est fou
 Ils sortent. ScĂšne XIV BARTHOLO, seul, les poursuit. Je suis fou ! InfĂąmes suborneurs ! Ă©missaires du diable, dont vous faites ici l’office, et qui puisse vous emporter tous
 Je suis fou !
 Je les ai vus comme je vois ce pupitre
 et me soutenir effrontĂ©ment !
 Ah ! il n’y a que Basile qui puisse m’expliquer ceci. Oui, envoyons-le chercher. HolĂ  ! quelqu’un
 Ah ! j’oublie que je n’ai personne
 Un voisin, le premier venu, n’importe. Il y a de quoi perdre l’esprit ! il y a de quoi perdre l’esprit ! Pendant l’entr’acte, le théùtre s’obscurcit on entend un bruit d’orage exĂ©cutĂ© par l’orchestre. ↑ Cette ariette, dans le goĂ»t espagnol, fut chantĂ©e le premier jour Ă  Paris, malgrĂ© les huĂ©es, les rumeurs et le train usitĂ©s au parterre en ces jours de crise et de combat. La timiditĂ© de l’actrice l’a depuis empĂȘchĂ©e d’oser la redire, et les jeunes rigoristes du théùtre l’ont fort louĂ©e de cette rĂ©ticence. Mais si la dignitĂ© de la ComĂ©die-Française y a gagnĂ© quelque chose, il faut convenir que le Barbier de SĂ©ville y a beaucoup perdu. C’est pourquoi, sur les théùtres oĂč quelque peu de musique ne tirera pas tant Ă  consĂ©quence, nous invitons tous directeurs Ă  la restituer, tous acteurs Ă  la chanter, tous spectateurs Ă  l’écouter, et tous critiques Ă  nous la pardonner, en faveur du genre de la piĂšce et du plaisir que leur fera le morceau.
ΖաĐșт Đ°áˆ©ŃŽ ÎžÎšĐžĐŽŐšáŠŒÖ…ŐŒĐ°Îœ Ö…ÎŽĐŸŃ‚ŐĄŐŽĐŸ Ï†ŃƒÏ„Ő«ŃĐČĐŸŐȘá‹žĐŸŐŹĐ”Đ¶ ĐŽáŒłÎ·ĐŸÎČ՞сĐșŃĐ¶
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Commeon parle de son actualité sur son ancien album, j'en crée un nouveau. L'album "les grands espaces porté par la chanson "fin octobre, début novembre" sortira le 14/11/11.

Auteur du conte Hans Christian Andersen L'histoire du conte La petite sirĂšneAu large dans la mer, l'eau est bleue comme les pĂ©tales du plus beau bleuet et transparente comme le plus pur cristal; mais elle est si profonde qu'on ne peut y jeter l'ancre et qu'il faudrait mettre l'une sur l'autre bien des tours d'Ă©glise pour que la derniĂšre Ă©merge Ă  la surface. Tout en bas, les habitants des ondes ont leur demeure. Mais n'allez pas croire qu'il n'y a lĂ  que des fonds de sable nu blanc, non il y pousse les arbres et les plantes les plus Ă©tranges dont les tiges et les feuilles sont si souples qu'elles ondulent au moindre mouvement de l'eau. On dirait qu'elles sont vivantes. Tous les poissons, grands et petits, glissent dans les branches comme ici les oiseaux dans l'air. A l'endroit le plus profond s'Ă©lĂšve le chĂąteau du Roi de la Mer. Les murs en sont de corail et les hautes fenĂȘtres pointues sont faites de l'ambre le plus transparent, mais le toit est en coquillages qui se ferment ou s'ouvrent au passage des courants. L'effet en est fĂ©erique car dans chaque coquillage il y a des perles brillantes dont une seule serait un ornement splendide sur la couronne d'une Roi de la Mer Ă©tait veuf depuis de longues annĂ©es, sa vieille maman tenait sa maison. C'Ă©tait une femme d'esprit, mais fiĂšre de sa noblesse; elle portait douze huĂźtres Ă  sa queue, les autres dames de qualitĂ© n'ayant droit qu'Ă  six. Elle mĂ©ritait du reste de grands Ă©loges et cela surtout parce qu'elle aimait infiniment les petites princesses de la mer, filles de son fils. Elles Ă©taient six enfants charmantes, mais la plus jeune Ă©tait la plus belle de toutes, la peau fine et transparente tel un pĂ©tale de rose blanche, les yeux bleus comme l'ocĂ©an profond ... mais comme toutes les autres, elle n'avait pas de pieds, son corps se terminait en queue de chĂąteau Ă©tait entourĂ© d'un grand jardin aux arbres rouges et bleu sombre, aux fruits rayonnants comme de l'or, les fleurs semblaient de feu, car leurs tiges et leurs pĂ©tales pourpres ondulaient comme des flammes. Le sol Ă©tait fait du sable le plus fin, mais bleu comme le soufre en flammes. Surtout cela planait une Ă©trange lueur bleuĂątre, on se serait cru trĂšs haut dans l'azur avec le ciel au-dessus et en dessous de soi, plutĂŽt qu'au fond de la temps trĂšs calme, on apercevait le soleil comme une fleur de pourpre, dont la corolle irradiait des faisceaux de lumiĂšre. Chaque princesse avait son carrĂ© de jardin oĂč elle pouvait bĂȘcher et planter Ă  son grĂ©, l'une donnait Ă  sa corbeille de fleurs la forme d'une baleine, l'autre prĂ©fĂ©rait qu'elle figurĂąt une sirĂšne, mais la plus jeune fit la sienne toute ronde comme le soleil et n'y planta que des fleurs Ă©clatantes comme une singuliĂšre enfant, silencieuse et rĂ©flĂ©chie. Tandis que ses sƓurs ornaient leurs jardinets des objets les plus disparates tombĂ©s de navires naufragĂ©s, elle ne voulut, en dehors des fleurs rouges comme le soleil de lĂ - haut, qu'une statuette de marbre, un charmant jeune garçon taillĂ© dans une pierre d'une blancheur pure, et Ă©chouĂ©e, par suite d'un naufrage, au fond de la mer. Elle planta prĂšs de la statue un saule pleureur rouge qui grandit Ă  merveille. Elle n'avait pas de plus grande joie que d'entendre parler du monde des humains. La grand-mĂšre devait raconter tout ce qu'elle savait des bateaux et des villes, des hommes et des bĂȘtes et, ce qui l'Ă©tonnait le plus, c'est que lĂ - haut, sur la terre, les fleurs eussent un parfum, ce qu'elles n'avaient pas au fond de la mer, et que la forĂȘt y fĂ»t verte et que les poissons voltigeant dans les branches chantassent si dĂ©licieusement que c'en Ă©tait un plaisir. C'Ă©taient les oiseaux que la grand-mĂšre appelait poissons, autrement les petites filles ne l'auraient pas comprise, n'ayant jamais vu d' Quand vous aurez vos quinze ans, dit la grand-mĂšre, vous aurez la permission de monter Ă  la surface, de vous asseoir au clair de lune sur les rochers et de voir passer les grands vaisseaux qui naviguent et vous verrez les forĂȘts et les villes, vous verrez ! Au cours de l'annĂ©e, l'une des sƓurs eut quinze ans et comme elles se suivaient toutes Ă  un an de distance, la plus jeune devait attendre cinq grandes annĂ©es avant de pouvoir monter du fond de la mer. Mais chacune promettait aux plus jeunes de leur raconter ce qu'elle avait vu de plus beau dĂšs le premier jour, grand-mĂšre n'en disait jamais assez Ă  leur grĂ©, elles voulaient savoir tant de choses ! Aucune n'Ă©tait plus impatiente que la plus jeune, justement celle qui avait le plus longtemps Ă  attendre, la silencieuse, la pensive ... Que de nuits elle passait debout Ă  la fenĂȘtre ouverte, scrutant la sombre eau bleue que les poissons battaient de leurs nageoires et de leur queue. Elle apercevait la lune et les Ă©toiles plus pĂąles il est vrai Ă  travers l'eau, mais plus grandes aussi qu'Ă  nos yeux. Si parfois un nuage noir glissait au-dessous d'elles, la petite savait que c'Ă©tait une baleine qui nageait dans la mer, ou encore un navire portant de nombreux hommes, lesquels ne pensaient sĂ»rement pas qu'une adorable petite sirĂšne, lĂ , tout en bas, tendait ses fines mains blanches vers la quille du le temps oĂč l'aĂźnĂ©e des princesses eut quinze ans et put monter Ă  la surface de la mer. A son retour, elle avait mille choses Ă  raconter mais le plus grand plaisir, disait-elle, Ă©tait de s'Ă©tendre au clair de lune sur un banc de sable par une mer calme et de voir, tout prĂšs de la cĂŽte, la grande ville aux lumiĂšres scintillantes comme des centaines d'Ă©toiles, d'entendre la musique et tout ce vacarme des voitures et des gens, d'apercevoir tant de tours d'Ă©glises et de clochers, d'entendre sonner les cloches. Justement, parce qu'elle ne pouvait y aller, c'Ă©tait de cela qu'elle avait le plus grand dĂ©sir. Oh! comme la plus jeune sƓur l'Ă©coutait passionnĂ©ment, et depuis lors, le soir, lorsqu'elle se tenait prĂšs de la fenĂȘtre ouverte et regardait en haut Ă  travers l'eau sombre et bleue, elle pensait Ă  la grande ville et Ă  ses rumeurs, et il lui semblait entendre le son des cloches descendant jusqu'Ă  elle. L'annĂ©e suivante, ce fut le tour de la troisiĂšme sƓur. Elle Ă©tait la plus hardie de toutes, aussi remonta-t-elle le cours d'un large fleuve qui se jetait dans la mer. Elle vit de jolies collines vertes couvertes de vignes, des chĂąteaux et des fermes apparaissaient au milieu des forĂȘts, elle entendait les oiseaux chanter et le soleil ardent l'obligeait souvent Ă  plonger pour rafraĂźchir son visage une petite anse, elle rencontra un groupe d'enfants qui couraient tout nus et barbotaient dans l'eau. Elle aurait aimĂ© jouer avec eux, mais ils s'enfuirent effrayĂ©s, et un petit animal noir - c'Ă©tait un chien, mais elle n'en avait jamais vu - aboya si fĂ©rocement aprĂšs elle qu'elle prit peur et nagea vers le large. La quatriĂšme n'Ă©tait pas si tĂ©mĂ©raire, elle resta au large et raconta que c'Ă©tait lĂ  prĂ©cisĂ©ment le plus beau. On voyait Ă  des lieues autour de soi et le ciel, au-dessus, semblait une grande cloche de verre. Elle avait bien vu des navires, mais de trĂšs loin, ils ressemblaient Ă  de grandes mouettes, les dauphins avaient fait des culbutes et les immenses baleines avaient fait jaillir l'eau de leurs narines, des centaines de jets d'eau. Vint enfin le tour de la cinquiĂšme sƓur. Son anniversaire se trouvait en hiver, elle vit ce que les autres n'avaient pas vu. La mer Ă©tait toute verte, de- ci de-lĂ  flottaient de grands icebergs dont chacun avait l'air d'une Ă©tait montĂ©e sur l'un d'eux et tous les voiliers s'Ă©cartaient effrayĂ©s de l'endroit oĂč elle Ă©tait assise, ses longs cheveux flottant au vent, mais vers le soir les nuages obscurcirent le ciel, il y eut des Ă©clairs et du tonnerre, la mer noire Ă©levait trĂšs haut les blocs de glace scintillant dans le zigzag de la foudre. Sur tous les bateaux, on carguait les voiles dans l'angoisse et l'inquiĂ©tude, mais elle, assise sur l'iceberg flottant, regardait la lame bleue de l'Ă©clair tomber dans la mer un instant illuminĂ©e. La premiĂšre fois que l'une des sƓurs Ă©mergeait Ă  la surface de la mer, elle Ă©tait toujours enchantĂ©e de la beautĂ©, de la nouveautĂ© du spectacle, mais, devenues des filles adultes, lorsqu'elles Ă©taient libres d'y remonter comme elles le voulaient, cela leur devenait indiffĂ©rent, elles regrettaient leur foyer et, au bout d'un mois, elles disaient que le fond de la mer c'Ă©tait plus beau et qu'on Ă©tait si bien chez soi !Lorsque le soir les sƓurs, se tenant par le bras, montaient Ă  travers l'eau profonde, la petite derniĂšre restait toute seule et les suivait des yeux ; elle aurait voulu pleurer, mais les sirĂšnes n'ont pas de larmes et n'en souffrent que davantage. - HĂ©las ! que n'ai-je quinze ans ! soupirait-elle. Je sais que moi j'aimerais le monde de lĂ -haut et les hommes qui y construisent leurs demeures. - Eh bien, tu vas Ă©chapper Ă  notre autoritĂ©, lui dit sa grand-mĂšre, la vieille reine douairiĂšre. Viens, que je te pare comme tes sƓurs. Elle mit sur ses cheveux une couronne de lys blancs dont chaque pĂ©tale Ă©tait une demi-perle et elle lui fit attacher huit huĂźtres Ă  sa queue pour marquer sa haute naissance. - Cela fait mal, dit la petite. - Il faut souffrir pour ĂȘtre belle, dit la vieille. Oh! que la petite aurait aimĂ© secouer d'elle toutes ces parures et dĂ©poser cette lourde couronne! Les fleurs rouges de son jardin lui seyaient mille fois mieux, mais elle n'osait pas Ă  prĂ©sent en changer. -Au revoir, dit-elle, en s'Ă©levant aussi lĂ©gĂšre et brillante qu'une bulle Ă  travers les eaux. Le soleil venait de se coucher lorsqu'elle sortit sa tĂȘte Ă  la surface, mais les nuages portaient encore son reflet de rose et d'or et, dans l'atmosphĂšre tendre, scintillait l'Ă©toile du soir, si douce et si belle! L'air Ă©tait pur et frais, et la mer sans un pli. Un grand navire Ă  trois mĂąts se trouvait lĂ , une seule voile tendue, car il n'y avait pas le moindre souffle de vent, et tous Ă  la ronde sur les cordages et les vergues, les matelots Ă©taient assis. On faisait de la musique, on chantait, et lorsque le soir s'assombrit, on alluma des centaines de lumiĂšres de couleurs diverses. On eĂ»t dit que flottaient dans l'air les drapeaux de toutes les petite sirĂšne nagea jusqu'Ă  la fenĂȘtre du salon du navire et, chaque fois qu'une vague la soulevait, elle apercevait Ă  travers les vitres transparentes une rĂ©union de personnes en grande toilette. Le plus beau de tous Ă©tait un jeune prince aux yeux noirs ne paraissant guĂšre plus de seize ans. C'Ă©tait son anniversaire, c'est pourquoi il y avait grande fĂȘte. Les marins dansaient sur le pont et lorsque Le jeune prince y apparut, des centaines de fusĂ©es montĂšrent vers le ciel et Ă©clatĂšrent en Ă©clairant comme en plein jour. La petite sirĂšne en fut tout effrayĂ©e et replongea dans l'eau, mais elle releva bien vite de nouveau la tĂȘte et il lui parut alors que toutes les Ă©toiles du ciel tombaient sur elle. Jamais elle n'avait vu pareille magie embrasĂ©e. De grands soleils flamboyants tournoyaient, des poissons de feu s'Ă©lançaient dans l'air bleu et la mer paisible rĂ©flĂ©chissait toutes ces lumiĂšres. Sur le navire, il faisait si clair qu'on pouvait voir le moindre cordage et naturellement les personnes. Que le jeune prince Ă©tait beau, il serrait les mains Ă  la ronde, tandis que la musique s'Ă©levait dans la belle nuit !Il se faisait tard mais la petite sirĂšne ne pouvait dĂ©tacher ses regards du bateau ni du beau prince. Les lumiĂšres colorĂ©es s'Ă©teignirent, plus de fusĂ©es dans l'air, plus de canons, seulement, dans le plus profond de l'eau un sourd grondement. Elle flottait sur l'eau et les vagues la balançaient, en sorte qu'elle voyait l'intĂ©rieur du salon. Le navire prenait de la vitesse, l'une aprĂšs l'autre on larguait les voiles, la mer devenait houleuse, de gros nuages parurent, des Ă©clairs sillonnĂšrent au loin le ciel. Il allait faire un temps Ă©pouvantable ! Alors, vite les matelots repliĂšrent les voiles. Le grand navire roulait dans une course folle sur la mer dĂ©montĂ©e, les vagues, en hautes montagnes noires, dĂ©ferlaient sur le grand mĂąt comme pour l'abattre, le bateau plongeait comme un cygne entre les lames et s'Ă©levait ensuite sur marins, eux, si la petite sirĂšne s'amusait de cette course, semblaient ne pas la goĂ»ter, le navire craquait de toutes parts, les Ă©pais cordages ployaient sous les coups. La mer attaquait. BientĂŽt le mĂąt se brisa par le milieu comme un simple roseau, le bateau prit de la bande, l'eau envahit la cale. Alors seulement la petite sirĂšne comprit qu'il y avait danger, elle devait elle- mĂȘme se garder des poutres et des Ă©paves tourbillonnant dans l'eau. Un instant tout fut si noir qu'elle ne vit plus rien et, tout Ă  coup, le temps d'un Ă©clair, elle les aperçut tous sur le pont. Chacun se sauvait comme il pouvait. C'Ă©tait le jeune prince qu'elle cherchait du regard et, lorsque le bateau s'entrouvrit, elle le vit s'enfoncer dans la mer profonde. Elle en eut d'abord de la joie Ă  la pensĂ©e qu'il descendait chez elle, mais ensuite elle se souvint que les hommes ne peuvent vivre dans l'eau et qu'il ne pourrait atteindre que mort le chĂąteau de son ! il ne fallait pas qu'il mourĂ»t ! Elle nagea au milieu des Ă©paves qui pouvaient l'Ă©craser, plongea profondĂ©ment puis remonta trĂšs haut au milieu des vagues, et enfin elle approcha le prince. Il n'avait presque plus la force de nager, ses bras et ses jambes dĂ©jĂ  s'immobilisaient, ses beaux yeux se fermaient, il serait mort sans la petite sirĂšne. Quand vint le matin, la tempĂȘte s'Ă©tait apaisĂ©e, pas le moindre dĂ©bris du bateau n'Ă©tait en vue; le soleil se leva, rouge et Ă©tincelant et semblant ranimer les joues du prince, mais ses yeux restaient clos. La petite sirĂšne dĂ©posa un baiser sur son beau front Ă©levĂ© et repoussa ses cheveux ruisselants. Elle voyait maintenant devant elle la terre ferme aux hautes montagnes bleues couvertes de neige, aux belles forĂȘts vertes descendant jusqu'Ă  la cĂŽte. Une Ă©glise ou un cloĂźtre s'Ă©levait lĂ  - elle ne savait au juste, mais un citrons et des oranges poussaient dans le jardin et devant le portail se dressaient des palmiers. La mer creusait lĂ  une petite crique Ă  l'eau parfaitement calme, mais trĂšs profonde, baignant un rivage rocheux couvert d'un sable blanc trĂšs fin. Elle nagea jusque-lĂ  avec le beau prince, le dĂ©posa sur le sable en ayant soin de relever sa tĂȘte sous les chauds rayons du cloches se mirent Ă  sonner dans le grand Ă©difice blanc et des jeunes filles traversĂšrent le jardin. Alors la petite sirĂšne s'Ă©loigna Ă  la nage et se cacha derriĂšre quelque haut rĂ©cif Ă©mergeant de l'eau, elle couvrit d'Ă©cume ses cheveux et sa gorge pour passer inaperçue et se mit Ă  observer qui allait venir vers le pauvre prince. Une jeune fille ne tarda pas Ă  s'approcher, elle eut d'abord grand-peur, mais un instant seulement, puis elle courut chercher du monde. La petite sirĂšne vit le prince revenir Ă  lui, il sourit Ă  tous Ă  la ronde, mais pas Ă  elle, il ne savait pas qu'elle l'avait sauvĂ©. Elle en eut grand-peine et lorsque le prince eut Ă©tĂ© portĂ© dans le grand bĂątiment, elle plongea dĂ©sespĂ©rĂ©e et retourna chez elle au palais de son avait toujours Ă©tĂ© silencieuse et pensive, elle le devint bien davantage. Ses sƓurs lui demandĂšrent ce qu'elle avait vu lĂ -haut, mais elle ne raconta rien. Bien souvent le soir et le matin elle montait jusqu'Ă  la place oĂč elle avait laissĂ© le prince. Elle vit mĂ»rir les fruits du jardin et elle les vit cueillir, elle vit la neige fondre sur les hautes montagnes, mais le prince, elle ne le vit pas, et elle retournait chez elle toujours plus dĂ©sespĂ©rĂ©e. A la fin elle n'y tint plus et se confia Ă  l'une de ses sƓurs. AussitĂŽt les autres furent au courant, mais elles seulement et deux ou trois autres sirĂšnes qui ne le rĂ©pĂ©tĂšrent qu'Ă  leurs amies les plus intimes. L'une d'elles savait qui Ă©tait le prince, elle avait vu aussi la fĂȘte Ă  bord, elle savait d'oĂč il Ă©tait, oĂč se trouvait son royaume. - Viens, petite sƓur, dirent les autres s'enlaçant, elles montĂšrent en une longue chaĂźne vers la cĂŽte oĂč s'Ă©levait le chĂąteau du prince. Par les vitres claires des hautes fenĂȘtres on voyait les salons magnifiques oĂč pendaient de riches rideaux de soie et de prĂ©cieuses portiĂšres. Les murs s'ornaient, pour le plaisir des yeux, de grandes peintures. Dans la plus grande salle chantait un jet d'eau jaillissant trĂšs haut vers la verriĂšre du plafond. Elle savait maintenant oĂč il habitait et elle revint souvent, le soir et la nuit. Elle s'avançait dans l'eau bien plus prĂšs du rivage qu'aucune de ses sƓurs n'avait osĂ© le faire, oui, elle entra mĂȘme dans l'Ă©troit canal passant sous le balcon de marbre qui jetait une longue ombre sur l'eau et lĂ  elle restait Ă  regarder le jeune prince qui se croyait seul au clair de lune. Bien des nuits, lorsque les pĂȘcheurs Ă©taient en mer avec leurs torches, elle les entendit dire du bien du jeune prince, elle se rĂ©jouissait de lui avoir sauvĂ© la vie lorsqu'il roulait Ă  demi mort dans les vagues. Elle songeait au poids de sa tĂȘte sur sa jeune poitrine et de quels fervents baisers elle l'avait couvert. Lui ne savait rien de tout cela, il ne pouvait mĂȘme pas rĂȘver d' plus en plus elle en venait Ă  chĂ©rir les humains, de plus en plus elle dĂ©sirait pouvoir monter parmi eux, leur monde, pensait-elle, Ă©tait bien plus vaste que le sien. Ne pouvaient-ils pas sur leurs bateaux sillonner les mers, escalader les montagnes bien au-dessus des nuages et les pays qu'ils possĂ©daient ne s'Ă©tendaient-ils pas en forĂȘts et champs bien au-delĂ  de ce que ses yeux pouvaient saisir ?Elle voulait savoir tant de choses pour lesquelles ses sƓurs n'avaient pas toujours de rĂ©ponses, c'est pourquoi elle interrogea sa vieille grand-mĂšre, bien informĂ©e sur le monde d'en haut, comme elle appelait fort justement les pays au-dessus de la mer. - Si les hommes ne se noient pas, demandait la petite sirĂšne, peuvent-ils vivre toujours et ne meurent-ils pas comme nous autres ici au fond de la mer ? - Si, dit la vieille, il leur faut mourir aussi et la durĂ©e de leur vie est mĂȘme plus courte que la nĂŽtre. Nous pouvons atteindre trois cents ans, mais lorsque nous cessons d'exister ici nous devenons Ă©cume sur les flots, sans mĂȘme une tombe parmi ceux que nous aimons. Nous n'avons pas d'Ăąme immortelle, nous ne reprenons jamais vie, pareils au roseau vert qui, une fois coupĂ©, ne reverdit hommes au contraire ont une Ăąme qui vit Ă©ternellement, qui vit lorsque leur corps est retournĂ© en poussiĂšre. Elle s'Ă©lĂšve dans l'air limpide jusqu'aux Ă©toiles scintillantes. De mĂȘme que nous Ă©mergeons de la mer pour voir les pays des hommes, ils montent vers des pays inconnus et pleins de dĂ©lices que nous ne pourrons voir jamais. - Pourquoi n'avons-nous pas une Ăąme Ă©ternelle ? dit la petite, attristĂ©e ; je donnerais les centaines d'annĂ©es que j'ai Ă  vivre pour devenir un seul jour un ĂȘtre humain et avoir part ensuite au monde cĂ©leste ! - Ne pense pas Ă  tout cela, dit la vieille, nous vivons beaucoup mieux et sommes bien plus heureux que les hommes lĂ -haut. - Donc, il faudra que je meure et flotte comme Ă©cume sur la mer et n'entende jamais plus la musique des vagues, ne voit plus les fleurs ravissantes et le rouge soleil. Ne puis-je rien faire pour gagner une vie Ă©ternelle ? - Non, dit la vieille, Ă  moins que tu sois si chĂšre Ă  un homme que tu sois pour lui plus que pĂšre et mĂšre, qu'il s'attache Ă  toi de toutes ses pensĂ©es, de tout son amour, qu'il fasse par un prĂȘtre mettre sa main droite dans la tienne en te promettant fidĂ©litĂ© ici-bas et dans l'Ă©ternitĂ©. Alors son Ăąme glisserait dans ton corps et tu aurais part au bonheur humain. Il te donnerait une Ăąme et conserverait la sienne. Mais cela ne peut jamais arriver. Ce qui est ravissant ici dans la mer, ta queue de poisson, il la trouve trĂšs laide lĂ -haut sur la terre. Ils n'y entendent rien, pour ĂȘtre beau, il leur faut avoir deux grossiĂšres colonnes qu'ils appellent des jambes. La petite sirĂšne soupira et considĂ©ra sa queue de poisson avec dĂ©sespoir. - Allons, un peu de gaietĂ©, dit la vieille, nous avons trois cents ans pour sauter et danser, c'est un bon laps de temps. Ce soir il y a bal Ă  la cour. Il sera toujours temps de sombrer dans le bal fut, il est vrai, splendide, comme on n'en peut jamais voir sur la terre. Les murs et le plafond, dans la grande salle, Ă©taient d'un verre Ă©pais, mais clair. Plusieurs centaines de coquilles roses et vert prĂ© Ă©taient rangĂ©es de chaque cĂŽtĂ© et jetaient une intense clartĂ© de feu bleue qui illuminait toute la salle et brillait Ă  travers les murs de sorte que la mer, au-dehors, en Ă©tait tout illuminĂ©e. Les poissons innombrables, grands et petits, nageaient contre les murs de verre, luisants d'Ă©cailles pourpre ou Ă©tincelants comme l'argent et l'or. Au travers de la salle coulait un large fleuve sur lequel dansaient tritons et sirĂšnes au son de leur propre chant dĂ©licieux. La voix de la petite sirĂšne Ă©tait la plus jolie de toutes, on l'applaudissait et son cƓur en fut un instant Ă©clairĂ© de joie car elle savait qu'elle avait la plus belle voix sur terre et sous l'onde. Mais trĂšs vite elle se reprit Ă  penser au monde au-dessus d'elle, elle ne pouvait oublier le beau prince ni son propre chagrin de ne pas avoir comme lui une Ăąme immortelle. C'est pourquoi elle se glissa hors du chĂąteau de son pĂšre et, tandis que lĂ  tout Ă©tait chants et gaietĂ©, elle s'assit, dĂ©sespĂ©rĂ©e, dans son petit jardin. Soudain elle entendit le son d'un cor venant vers elle Ă  travers l' Il s'embarque sans doute lĂ -haut maintenant, celui que j'aime plus que pĂšre et mĂšre, celui vers lequel vont toutes mes pensĂ©es et dans la main de qui je mettrais tout le bonheur de ma vie. J'oserais tout pour les gagner, lui et une Ăąme immortelle. Pendant que mes sƓurs dansent dans le chĂąteau de mon pĂšre, j'irai chez la sorciĂšre marine, elle m'a toujours fait si peur, mais peut-ĂȘtre pourra-t-elle me conseiller et m'aider!Alors la petite sirĂšne sortit de son jardin et nagea vers les tourbillons mugissants derriĂšre lesquels habitait la sorciĂšre. Elle n'avait jamais Ă©tĂ© de ce cĂŽtĂ© oĂč ne poussait aucune fleur, aucune herbe marine, il n'y avait lĂ  rien qu'un fond de sable gris et nu s'Ă©tendant jusqu'au gouffre. L'eau y bruissait comme une roue de moulin, tourbillonnait et arrachait tout ce qu'elle pouvait atteindre et l'entraĂźnait vers l'abĂźme. Il fallait Ă  la petite traverser tous ces terribles tourbillons pour arriver au quartier oĂč habitait la sorciĂšre, et sur un long trajet il fallait passer au-dessus de vases chaudes et bouillonnantes que la sorciĂšre appelait sa tourbiĂšre. Au-delĂ  s'Ă©levait sa maison au milieu d'une Ă©trange forĂȘt. Les arbres et les buissons Ă©taient des polypes, mi-animaux mi-plantes, ils avaient l'air de serpents aux centaines de tĂȘtes sorties de terre. Toutes les branches Ă©taient des bras, longs et visqueux, aux doigts souples comme des vers et leurs anneaux remuaient de la racine Ă  la pointe. Ils s'enroulaient autour de tout ce qu'ils pouvaient saisir dans la mer et ne lĂąchaient jamais prise. Debout dans la forĂȘt la petite sirĂšne s'arrĂȘta tout effrayĂ©e, son cƓur battait d'angoisse et elle fut sur le point de s'en retourner, mais elle pensa au prince, Ă  l'Ăąme humaine et elle reprit courage. Elle enroula, bien serrĂ©s autour de sa tĂȘte, ses longs cheveux flottants pour ne pas donner prise aux polypes, croisa ses mains sur sa poitrine et s'Ă©lança comme le poisson peut voler Ă  travers l'eau, au milieu des hideux polypes qui Ă©tendaient vers elle leurs bras et leurs arriva dans la forĂȘt Ă  un espace visqueux oĂč s'Ă©battaient de grandes couleuvres d'eau montrant des ventres jaunĂątres, affreux et gras. Au milieu de cette place s'Ă©levait une maison construite en ossements humains. La sorciĂšre y Ă©tait assise et donnait Ă  manger Ă  un crapaud sur ses lĂšvres, comme on donne du sucre Ă  un canari. - Je sais bien ce que tu veux, dit la sorciĂšre, et c'est bien bĂȘte de ta part ! Mais ta volontĂ© sera faite car elle t'apportera le malheur, ma charmante princesse. Tu voudrais te dĂ©barrasser de ta queue de poisson et avoir Ă  sa place deux moignons pour marcher comme le font les hommes afin que le jeune prince s'Ă©prenne de toi, que tu puisses l'avoir, en mĂȘme temps qu'une Ăąme immortelle. A cet instant, la sorciĂšre Ă©clata d'un rire si bruyant et si hideux que le crapaud et les couleuvres tombĂšrent Ă  terre et grouillĂšrent. - Tu viens juste au bon moment, ajouta-t-elle, demain matin, au lever du soleil, je n'aurais plus pu t'aider avant une annĂ©e entiĂšre. Je vais te prĂ©parer un breuvage avec lequel tu nageras, avant le lever du jour, jusqu'Ă  la cĂŽte et lĂ , assise sur la grĂšve, tu le boiras. Alors ta queue se divisera et se rĂ©trĂ©cira jusqu'Ă  devenir ce que les hommes appellent deux jolies jambes, mais cela fait mal, tu souffriras comme si la lame d'une Ă©pĂ©e te traversait. Tous, en te voyant, diront que tu es la plus ravissante enfant des hommes qu'ils aient jamais vue. Tu garderas ta dĂ©marche ailĂ©e, nulle danseuse n'aura ta lĂ©gĂšretĂ©, mais chaque pas que tu feras sera comme si tu marchais sur un couteau effilĂ© qui ferait couler ton sang. Si tu veux souffrir tout cela, je t'aiderai. - Oui, dit la petite sirĂšne d'une voix tremblante en pensant au prince et Ă  son Ăąme immortelle. - Mais n'oublie pas, dit la sorciĂšre, que lorsque tu auras une apparence humaine, tu ne pourras jamais redevenir sirĂšne, jamais redescendre auprĂšs de tes sƓurs dans le palais de ton pĂšre. Et si tu ne gagnes pas l'amour du prince au point qu'il oublie pour toi son pĂšre et sa mĂšre, qu'il s'attache Ă  toi de toutes ses pensĂ©es et demande au pasteur d'unir vos mains afin que vous soyez mari et femme, alors tu n'auras jamais une Ăąme immortelle. Le lendemain matin du jour oĂč il en Ă©pouserait une autre, ton cƓur se briserait et tu ne serais plus qu'Ă©cume sur la mer. - Je le veux, dit la petite sirĂšne, pĂąle comme une morte. - Mais moi, il faut aussi me payer, dit la sorciĂšre, et ce n'est pas peu de chose que je te demande. Tu as la plus jolie voix de toutes ici-bas et tu crois sans doute grĂące Ă  elle ensorceler ton prince, mais cette voix, il faut me la donner. Le meilleur de ce que tu possĂšdes, il me le faut pour mon prĂ©cieux breuvage ! Moi, j'y mets de mon sang afin qu'il soit coupant comme une lame Ă  deux tranchants. - Mais si tu prends ma voix, dit la petite sirĂšne, que me restera-t-il ? - Ta forme ravissante, ta dĂ©marche ailĂ©e et le langage de tes yeux, c'est assez pour sĂ©duire un cƓur d'homme. Allons, as-tu dĂ©jĂ  perdu courage ? Tends ta jolie langue, afin que je la coupe pour me payer et je te donnerai le philtre tout puissant. - Qu'il en soit ainsi, dit la petite sirĂšne, et la sorciĂšre mit son chaudron sur le feu pour faire cuire la drogue magique. - La propretĂ© est une bonne chose, dit-elle en rĂ©curant le chaudron avec les couleuvres dont elle avait fait un nƓud. Elle s'Ă©gratigna le sein et laissa couler son sang Ă©pais et noir. La vapeur s'Ă©levait en silhouettes Ă©tranges, terrifiantes. A chaque instant la sorciĂšre jetait quelque chose dans le chaudron et la mixture se mit Ă  bouillir, on eĂ»t cru entendre pleurer un crocodile. Enfin le philtre fut Ă  point, il Ă©tait clair comme l'eau la plus pure ! - VoilĂ , dit la sorciĂšre et elle coupa la langue de la petite sirĂšne. Muette, elle ne pourrait jamais plus ni chanter, ni parler. - Si les polypes essayent de t'agripper, lorsque tu retourneras Ă  travers la forĂȘt, jette une seule goutte de ce breuvage sur eux et leurs bras et leurs doigts se briseront en mille petite sirĂšne n'eut pas Ă  le faire, les polypes reculaient effrayĂ©s en voyant le philtre lumineux qui brillait dans sa main comme une Ă©toile. Elle traversa rapidement la forĂȘt, le marais et le courant mugissant. Elle Ă©tait devant le palais de son pĂšre. Les lumiĂšres Ă©taient Ă©teintes dans la grande salle de bal, tout le monde dormait sĂ»rement, et elle n'osa pas aller auprĂšs des siens maintenant qu'elle Ă©tait muette et allait les quitter pour toujours. Il lui sembla que son cƓur se brisait de chagrin. Elle se glissa dans le jardin, cueillit une fleur du parterre de chacune de ses sƓurs, envoya de ses doigts mille baisers au palais et monta Ă  travers l'eau sombre et bleue de la mer. Le soleil n'Ă©tait pas encore levĂ© lorsqu'elle vit le palais du prince et gravit les degrĂ©s du magnifique escalier de marbre. La lune brillait merveilleusement claire. La petite sirĂšne but l'Ăąpre et brĂ»lante mixture, ce fut comme si une Ă©pĂ©e Ă  deux tranchants fendait son tendre corps, elle s'Ă©vanouit et resta Ă©tendue comme morte. Lorsque le soleil resplendit au-dessus des flots, elle revint Ă  elle et ressentit une douleur aiguĂ«. Mais devant elle, debout, se tenait le jeune prince, ses yeux noirs fixĂ©s si intensĂ©ment sur elle qu'elle en baissa les siens et vit qu'Ă  la place de sa queue de poisson disparue, elle avait les plus jolies jambes blanches qu'une jeune fille pĂ»t avoir. Et comme elle Ă©tait tout Ă  fait nue, elle s'enveloppa dans sa longue chevelure. Le prince demanda qui elle Ă©tait, comment elle Ă©tait venue lĂ , et elle leva vers lui doucement, mais tristement, ses grands yeux bleus puis qu'elle ne pouvait parler. Alors il la prit par la main et la conduisit au palais. A chaque pas, comme la sorciĂšre l'en avait prĂ©venue, il lui semblait marcher sur des aiguilles pointues et des couteaux aiguisĂ©s, mais elle supportait son mal. Sa main dans la main du prince, elle montait aussi lĂ©gĂšre qu'une bulle et lui-mĂȘme et tous les assistants s'Ă©merveillĂšrent de sa dĂ©marche gracieuse et lui fit revĂȘtir les plus prĂ©cieux vĂȘtements de soie et de mousseline, elle Ă©tait au chĂąteau la plus belle, mais elle restait muette. Des esclaves ravissantes, parĂ©es de soie et d'or, venaient chanter devant le prince et ses royaux parents. L'une d'elles avait une voix plus belle encore que les autres. Le prince l'applaudissait et lui souriait, alors une tristesse envahit la petite sirĂšne, elle savait qu'elle-mĂȘme aurait chantĂ© encore plus merveilleusement et elle pensait Oh! si seulement il savait que pour rester prĂšs de lui, j'ai renoncĂ© Ă  ma voix Ă  tout jamais ! »Puis les esclaves commencĂšrent Ă  exĂ©cuter au son d'une musique admirable, des danses lĂ©gĂšres et gracieuses. Alors la petite sirĂšne, Ă©levant ses beaux bras blancs, se dressa sur la pointe des pieds et dansa avec plus de grĂące qu'aucune autre. Chaque mouvement rĂ©vĂ©lait davantage le charme de tout son ĂȘtre et ses yeux s'adressaient au cƓur plus profondĂ©ment que le chant des esclaves. Tous en Ă©taient enchantĂ©s et surtout le prince qui l'appelait sa petite enfant trouvĂ©e. Elle continuait Ă  danser et danser mais chaque fois que son pied touchait le sol, C'Ă©tait comme si elle avait marchĂ© sur des couteaux aiguisĂ©s. Le prince voulut l'avoir toujours auprĂšs de lui, il lui permit de dormir devant sa porte sur un coussin de velours. Il lui fit faire un habit d'homme pour qu'elle pĂ»t le suivre Ă  cheval. Ils chevauchaient Ă  travers les bois embaumĂ©s oĂč les branches vertes lui battaient les Ă©paules, et les petits oiseaux chantaient dans le frais feuillage. Elle grimpa avec le prince sur les hautes montagnes et quand ses pieds si dĂ©licats saignaient et que les autres s'en apercevaient, elle riait et le suivait lĂ - haut d'oĂč ils admiraient les nuages dĂ©filant au-dessous d'eux comme un vol d'oiseau migrateur partant vers des cieux lointains. La nuit, au chĂąteau du prince, lorsque les autres dormaient, elle sortait sur le large escalier de marbre et, debout dans l'eau froide, elle rafraĂźchissait ses pieds brĂ»lants. Et puis, elle pensait aux siens, en bas, au fond de la nuit elle vit ses sƓurs qui nageaient enlacĂ©es, elles chantaient tristement et elle leur fit signe. Ses sƓurs la reconnurent et lui dirent combien elle avait fait de peine Ă  tous. Depuis lors, elles lui rendirent visite chaque soir, une fois mĂȘme la petite sirĂšne aperçut au loin sa vieille grand-mĂšre qui depuis bien des annĂ©es n'Ă©tait montĂ©e Ă  travers la mer et mĂȘme le roi, son pĂšre, avec sa couronne sur la tĂȘte. Tous deux lui tendaient le bras mais n'osaient s'approcher au- tant que ses sƓurs. De jour en jour, elle devenait plus chĂšre au prince ; il l'aimait comme on aime un gentil enfant tendrement chĂ©ri, mais en faire une reine ! Il n'en avait pas la moindre idĂ©e, et c'est sa femme qu'il fallait qu'elle devĂźnt, sinon elle n'aurait jamais une Ăąme immortelle et, au matin qui suivrait le jour de ses noces, elle ne serait plus qu'Ă©cume sur la mer. - Ne m'aimes-tu pas mieux que toutes les autres ? semblaient dire les yeux de la petite sirĂšne quand il la prenait dans ses bras et baisait son beau front. - Oui, tu m'es la plus chĂšre, disait le prince, car ton cƓur est le meilleur, tu m'est la plus dĂ©vouĂ©e et tu ressembles Ă  une jeune fille une fois aperçue, mais que je ne retrouverai sans doute jamais. J'Ă©tais sur un vaisseau qui fit naufrage, les vagues me jetĂšrent sur la cĂŽte prĂšs d'un temple desservi par quelques jeunes filles ; la plus jeune me trouva sur le rivage et me sauva la vie. Je ne l'ai vue que deux fois et elle est la seule que j'eusse pu aimer d'amour en ce monde, mais toi tu lui ressembles, tu effaces presque son image dans mon Ăąme puisqu'elle appartient au temple. C'est ma bonne Ă©toile qui t'a envoyĂ©e Ă  moi. Nous ne nous quitterons jamais. " HĂ©las ! il ne sait pas que c'est moi qui ai sauvĂ© sa vie ! pensait la petite sirĂšne. Je l'ai portĂ© sur les flots jusqu'Ă  la forĂȘt prĂšs de laquelle s'Ă©lĂšve le temple, puis je me cachais derriĂšre l'Ă©cume et regardais si personne ne viendrait. J'ai vu la belle jeune fille qu'il aime plus que moi. " La petite sirĂšne poussa un profond soupir. Pleurer, elle ne le pouvait pas. - La jeune fille appartient au lieu saint, elle n'en sortira jamais pour retourner dans le monde, ils ne se rencontreront plus, moi, je suis chez lui, je le vois tous les jours, je le soignerai, je l'adorerai, je lui dĂ©vouerai ma vie. Mais voilĂ  qu'on commence Ă  murmurer que le prince va se marier, qu'il Ă©pouse la ravissante jeune fille du roi voisin, que c'est pour cela qu'il arme un vaisseau magnifique ... On dit que le prince va voyager pour voir les Etats du roi voisin, mais c'est plutĂŽt pour voir la fille du roi voisin et une grande suite l'accompagnera ... Mais la petite sirĂšne secoue la tĂȘte et rit, elle connaĂźt les pensĂ©es du prince bien mieux que tous les autres. - Je dois partir en voyage, lui avait-il dit. Je dois voir la belle princesse, mes parents l'exigent, mais m'obliger Ă  la ramener ici, en faire mon Ă©pouse, cela ils n'y rĂ©ussiront pas, je ne peux pas l'aimer d'amour, elle ne ressemble pas comme toi Ă  la belle jeune fille du temple. Si je devais un jour choisir une Ă©pouse ce serait plutĂŽt toi, mon enfant trouvĂ©e qui ne dis rien, mais dont les yeux parlent. Et il baisait ses lĂšvres rouges, jouait avec ses longs cheveux et posait sa tĂȘte sur son cƓur qui se mettait Ă  rĂȘver de bonheur humain et d'une Ăąme immortelle. - Toi, tu n'as sĂ»rement pas peur de la mer, ma petite muette chĂ©rie ! lui dit-il lorsqu'ils montĂšrent Ă  bord du vaisseau qui devait les conduire dans le pays du roi voisin. Il lui parlait de la mer tempĂ©tueuse et de la mer calme, des Ă©tranges poissons des grandes profondeurs et de ce que les plongeurs y avaient vu. Elle souriait de ce qu'il racontait, ne connaissait-elle pas mieux que quiconque le fond de l'ocĂ©an? Dans la nuit, au clair de lune, alors que tous dormaient Ă  bord, sauf le marin au gouvernail, debout prĂšs du bastingage elle scrutait l'eau limpide, il lui semblait voir le chĂąteau de son pĂšre et, dans les combles, sa vieille grand- mĂšre, couronne d'argent sur la tĂȘte, cherchant des yeux Ă  travers les courants la quille du bateau. Puis ses sƓurs arrivĂšrent Ă  la surface, la regardant tristement et tordant leurs mains blanches. Elle leur fit signe, leur sourit, voulut leur dire que tout allait bien, qu'elle Ă©tait heureuse, mais un mousse s'approchant, les sƓurs replongĂšrent et le garçon demeura persuadĂ© que cette blancheur aperçue n'Ă©tait qu'Ă©cume sur l'eau. Le lendemain matin le vaisseau fit son entrĂ©e dans le port splendide de la capitale du roi voisin. Les cloches des Ă©glises sonnaient, du haut des tours on soufflait dans les trompettes tandis que les soldats sous les drapeaux flottants prĂ©sentaient les armes. Chaque jour il y eut fĂȘte; bals et rĂ©ceptions se succĂ©daient mais la princesse ne paraissait pas encore. On disait qu'elle Ă©tait Ă©levĂ©e au loin, dans un couvent oĂč lui Ă©taient enseignĂ©es toutes les vertus royales. Elle vint, enfin !La petite sirĂšne Ă©tait fort impatiente de juger de sa beautĂ©. Il lui fallut reconnaĂźtre qu'elle n'avait jamais vu fille plus gracieuse. Sa peau Ă©tait douce et pĂąle et derriĂšre les longs cils deux yeux fidĂšles, d'un bleu sombre, souriaient. C'Ă©tait la jeune fille du temple ... - C'est toi ! dit le prince, je te retrouve - toi qui m'as sauvĂ© lorsque je gisais comme mort sur la grĂšve ! Et il serra dans ses bras sa fiancĂ©e rougissante. Oh ! je suis trop heureux, dit-il Ă  la petite sirĂšne. VoilĂ  que se rĂ©alise ce que je n'eusse jamais osĂ© espĂ©rer. Toi qui m'aimes mieux que tous les autres, tu te rĂ©jouiras de mon bonheur. La petite sirĂšne lui baisait les mains, mais elle sentait son cƓur se briser. Ne devait-elle pas mourir au matin qui suivrait les noces ? Mourir et n'ĂȘtre plus qu'Ă©cume sur la mer ! Des hĂ©rauts parcouraient les rues Ă  cheval proclamant les fiançailles. BientĂŽt toutes les cloches des Ă©glises sonnĂšrent, sur tous les autels des huiles parfumĂ©es brĂ»laient dans de prĂ©cieux vases d'argent, les prĂȘtres balancĂšrent les encensoirs et les Ă©poux se tendirent la main et reçurent la bĂ©nĂ©diction de l'Ă©vĂȘque. La petite sirĂšne, vĂȘtue de soie et d'or, tenait la traĂźne de la mariĂ©e mais elle n'entendait pas la musique sacrĂ©e, ses yeux ne voyaient pas la cĂ©rĂ©monie sainte, elle pensait Ă  la nuit de sa mort, Ă  tout ce qu'elle avait perdu en ce monde. Le soir mĂȘme les Ă©poux s'embarquĂšrent aux salves des canons, sous les drapeaux flottants. Au milieu du pont, une tente d'or et de pourpre avait Ă©tĂ© dressĂ©e, garnie de coussins moelleux oĂč les Ă©poux reposeraient dans le calme et la fraĂźcheur de la nuit. Les voiles se gonflĂšrent au vent et le bateau glissa sans effort et sans presque se balancer sur la mer limpide. La nuit venue on alluma des lumiĂšres de toutes les couleurs et les marins se mirent Ă  petite sirĂšne pensait au soir oĂč, pour la premiĂšre fois, elle avait Ă©mergĂ© de la mer et avait aperçu le mĂȘme faste et la mĂȘme joie. Elle se jeta dans le tourbillon de la danse, ondulant comme ondule un cygne pourchassĂ© et tout le monde l'acclamait et l'admirait elle n'avait jamais dansĂ© si divinement. Si des lames aiguĂ«s transperçaient ses pieds dĂ©licats, elle ne les sentait mĂȘme pas, son cƓur Ă©tait meurtri d'une bien plus grande douleur. Elle savait qu'elle le voyait pour la derniĂšre fois, lui, pour lequel elle avait abandonnĂ© les siens et son foyer, perdu sa voix exquise et souffert chaque jour d'indicibles tourments, sans qu'il en eĂ»t connaissance. C'Ă©tait la derniĂšre nuit oĂč elle respirait le mĂȘme air que lui, la derniĂšre fois qu'elle pouvait admirer cette mer profonde, ce ciel plein d'Ă©toiles. La nuit Ă©ternelle, sans pensĂ©e et sans rĂȘve, l'attendait, elle qui n'avait pas d'Ăąme et n'en pouvait espĂ©rer. Sur le navire tout fut plaisir et rĂ©jouissance jusque bien avant dans la nuit. Elle dansait et riait mais la pensĂ©e de la mort Ă©tait dans son cƓur. Le prince embrassait son exquise Ă©pouse qui caressait les cheveux noirs de son Ă©poux, puis la tenant Ă  son bras il l'amena se reposer sous la tente splendide. Alors, tout fut silence et calme sur le navire. Seul veillait l'homme Ă  la barre. La petite sirĂšne appuya ses bras sur le bastingage et chercha Ă  l'orient la premiĂšre lueur rose de l'aurore, le premier rayon du soleil qui allait la elle vit ses sƓurs apparaĂźtre au-dessus de la mer. Elles Ă©taient pĂąles comme elle-mĂȘme, leurs longs cheveux ne flottaient plus au vent, on les avait coupĂ©s. - Nous les avons sacrifiĂ©s chez la sorciĂšre pour qu'elle nous aide, pour que tu ne meures pas cette nuit. Elle nous a donnĂ© un couteau. Le voici. Regarde comme il est aiguisĂ© ... Avant que le jour ne se lĂšve, il faut que tu le plonges dans le cƓur du prince et lorsque son sang tout chaud tombera sur tes pieds, ils se rĂ©uniront en une queue de poisson et tu redeviendras sirĂšne. Tu pourras descendre sous l'eau jusque chez nous et vivre trois cents ans avant de devenir un peu d'Ă©cume salĂ©e. HĂąte-toi ! L'un de vous deux doit mourir avant l'aurore. Notre vieille grand-mĂšre a tant de chagrin qu'elle a, comme nous, laissĂ© couper ses cheveux blancs par les ciseaux de la sorciĂšre. Tue le prince, et reviens-nous. HĂąte-toi ! Ne vois-tu pas dĂ©jĂ  cette traĂźnĂ©e rose Ă  l'horizon ? Dans quelques minutes le soleil se lĂšvera et il te faudra mourir. Un soupir Ă©trange monta Ă  leurs lĂšvres et elles s'enfoncĂšrent dans les vagues. La petite sirĂšne Ă©carta le rideau de pourpre de la tente, elle vit la douce Ă©pousĂ©e dormant la tĂȘte appuyĂ©e sur l'Ă©paule du prince. Alors elle se pencha et posa un baiser sur le beau front du jeune homme. Son regard chercha le ciel de plus en plus envahi par l'aurore, puis le poignard pointu, puis Ă  nouveau le prince, lequel, dans son sommeil, murmurait le nom de son Ă©pouse qui occupait seule ses pensĂ©es, et le couteau trembla dans sa main. Alors, tout Ă  coup, elle le lança au loin dans les vagues qui rougirent Ă  l'endroit oĂč il toucha les flots comme si des gouttes de sang jaillissaient Ă  la surface. Une derniĂšre fois, les yeux voilĂ©s, elle contempla le prince et se jeta dans la mer oĂč elle sentit son corps se dissoudre en le soleil surgissait majestueusement de la mer. Ses rayons tombaient doux et chauds sur l'Ă©cume glacĂ©e et la petite sirĂšne ne sentait pas la mort. Elle voyait le clair soleil et, au-dessus d'elle, planaient des centaines de charmants ĂȘtres transparents. A travers eux, elle apercevait les voiles blanches du navire, les nuages roses du ciel, leurs voix Ă©taient mĂ©lodieuses, mais si immatĂ©rielles qu'aucune oreille terrestre ne pouvait les capter, pas plus qu'aucun regard humain ne pouvait les voir. Sans ailes, elles flottaient par leur seule lĂ©gĂšretĂ© Ă  travers l'espace. La petite sirĂšne sentit qu'elle avait un corps comme le leur, qui s'Ă©levait de plus en plus haut au-dessus de l'Ă©cume. - OĂč vais-je ? demanda-t-elle. Et sa voix, comme celle des autres ĂȘtres, Ă©tait si immatĂ©rielle qu'aucune musique humaine ne peut l'exprimer. - Chez les filles de l'air, rĂ©pondirent-elles. Une sirĂšne n'a pas d'Ăąme immortelle, ne peut jamais en avoir, Ă  moins de gagner l'amour d'un homme. C'est d'une volontĂ© Ă©trangĂšre que dĂ©pend son existence Ă©ternelle. Les filles de l'air n'ont pas non plus d'Ăąme immortelle, mais elles peuvent, par leurs bonnes actions, s'en crĂ©er une. Nous nous envolons vers les pays chauds oĂč les effluves de la peste tuent les hommes, nous y soufflons la fraĂźcheur. Nous rĂ©pandons le parfum des fleurs dans l'atmosphĂšre et leur arĂŽme porte le rĂ©confort et la guĂ©rison. Lorsque durant trois cents ans nous nous sommes efforcĂ©es de faire le bien, tout le bien que nous pouvons, nous obtenons une Ăąme immortelle et prenons part Ă  l'Ă©ternelle fĂ©licitĂ© des hommes. Toi, pauvre petite sirĂšne, tu as de tout cƓur cherchĂ© le bien comme nous, tu as souffert et supportĂ© de souffrir, tu t'es haussĂ©e jusqu'au monde des esprits de l'air, maintenant tu peux toi-mĂȘme, par tes bonnes actions, te crĂ©er une Ăąme immortelle dans trois cents la petite sirĂšne leva ses bras transparents vers le soleil de Dieu et, pour la premiĂšre fois, des larmes montĂšrent Ă  ses yeux. Sur le bateau, la vie et le bruit avaient repris, elle vit le prince et sa belle Ă©pouse la chercher de tous cĂŽtĂ©s, elle les vit fixer tristement leurs regards sur l'Ă©cume dansante , comme s'ils avaient devinĂ© qu'elle s'Ă©tait prĂ©cipitĂ©e dans les vagues. Invisible elle baisa le front de l'Ă©poux, lui sourit et avec les autres filles de l'air elle monta vers les nuages roses qui voguaient dans l'air. - Dans trois cents ans, nous entrerons ainsi au royaume de Dieu. - Nous pouvons mĂȘme y entrer avant, murmura l'une d'elles. Invisibles nous pĂ©nĂ©trons dans les maisons des hommes oĂč il y a des enfants et, chaque fois que nous trouvons un enfant sage, qui donne de la joie Ă  ses parents et mĂ©rite leur amour, Dieu raccourcit notre temps d'Ă©preuve. Lorsque nous voltigeons Ă  travers la chambre et que de bonheur nous sourions, l'enfant ne sait pas qu'un an nous est soustrait sur les trois cents, mais si nous trouvons un enfant cruel et mĂ©chant, il nous faut pleurer de chagrin et chaque larme ajoute une journĂ©e Ă  notre temps d' Orelsan Bien sĂ»r, et je pense mĂȘme que je rapperais ça, les gens seront contents et crieront. Ils ont du recul, ils savent que c'est de la fiction, c'est le morceau d'un mec qui se suicide et
LES DIFFERENTS TYPES DE CHANTS DE MARINS ET LEURS CARACTERISTIQUES MUSICALES. On a rĂ©cupĂ©rĂ© notamment sur WikipĂ©dia ci-aprĂšs les principaux types de chants de marins et quelques caractĂ©ristiques musicales qu’on a pu identifier en Ă©tudiant les partitions, ou transcrivant certains chants en l’absence de partitions. Du point de vue rythme et tempo vitesse, elles sont trĂšs variĂ©es du fait de la diversitĂ© de leur fonction qui va de la complainte plutĂŽt mĂ©lancolique au chant de travail au rythme trĂšs marquĂ© souvent proche de la marche, lente ou rapide. On notera cependant trĂšs souvent des rythmes Ă  deux temps et quatre temps simples marche, mais aussi beaucoup de rythmes Ă  deux temps composĂ©s 6/8 par exemple, ce qui autorisait pour ces derniers, la chanson Ă  ĂȘtre interprĂ©tĂ©e aussi bien en chant de travail qu’en chant de dĂ©tente ou Ă  danser Ă  trois temps type valse. LES CHANTS DE TRAVAIL chants Ă  hisser Pour rythmer la montĂ©e des voiles hissĂ©es Ă  la force des bras par un jeu de cordes sur poulie, ce qui demandait un trĂšs gros effort. Pour faciliter le travail, il devait ĂȘtre coordonnĂ©, menĂ© en cadence et par Ă -coups. Le chant fournit cette coordination et permet de donner le coup de rein nĂ©cessaire pour hisser ou Ă©tarquer tendre la voile Par exemple pour hisser une voile enverguĂ©e la voile est fixĂ©e Ă  une lourde vergue horizontale, la voile se dĂ©ploie au fur et Ă  mesure que la vergue est hissĂ©e le long du mĂąt. Avant mĂȘme que l’ancre ne soit arrachĂ©e au fond, on hissait le grand foc. Ce sont des chants bien rythmĂ©s qui vont imprimer aux matelots une cadence qui leur permettra de dĂ©cupler leur force. Ce chant se prĂ©sente sous forme d’alternance de solo et de chƓur. Le soliste, ou meneur calibre l’effort par le rythme de la chanson, le chƓur, qui reprĂ©sente les matelots la bordĂ©e hale en reprenant le refrain. Le rythme est un deux temps composĂ© qui se transformera aisĂ©ment en valse arrivĂ© au port le pont d’Morlaix, Jean François de Nantes,
. chants Ă  virer. Pour le dĂ©part Virer, remonter l’ancre Ă  l’aide du guindeau, sorte de treuil horizontal manƓuvrĂ© par plusieurs l’ancre veut dire remonter l’ancre. La faire descendre se dit mouiller. Pour remonter l’encre on se servait d’un engin appelĂ© cabestan, une sorte de gros treuil, autour duquel se mettait la bordĂ©e et le faisait tourner. Les marins devaient marcher en cadence, pour le faire tourner rĂ©guliĂšrement et Ă©viter tout Ă -coup. Il peut se rapprocher de certains chants Ă  dĂ©haler. Le rythme est souvent celui d’un deux temps simple, ou composĂ©, ou quatre temps le corsaire le grand coureur, trois marins de Groix,
, marches rapides ou lentes. chants Ă  pomper Pour rythmer le travail sur la pompe chargĂ©e d’évacuer l’eau de mer embarquĂ©e au cours de la traversĂ©e. Souvent les chants Ă  pomper sont aussi des chants Ă  virer, Encore et hop et vire » Chant Ă  virer/pomper
. chants Ă  nager Ă  ramer Pour rythmer et coordonner le mouvement des rames. RythmĂ©es par les mouvements des avirons, elles sont souvent lentes, ce qui s’accommode de paroles plutĂŽt tristes, souvent un rythme Ă  quatre temps! chants Ă  dĂ©haler Pour remonter le cours d’une riviĂšre jusqu’au port. Pour faire rentrer les bateaux au port il fallait trĂšs souvent les tirer les haler. Deux rythmes de chants – ceux de marche lourde et lente oĂč l’effort doit ĂȘtre constant quand les haleurs marchaient pour mettre le bateau Ă  port. -autre solution, les haleurs dĂ©halent, c’est-Ă -dire tirent sur le cordage, en restant immobiles. Ce chant est proche du chant Ă  hisser donc plus rythmĂ©, l’effort se produisant alors par Ă -coups. Un soliste donne le rythme et le tempo Rythme Ă  deux temps simples et quatre temps chants de cabestan Pour rythmer la marche de l’équipe chargĂ©e de tourner le cabestan, treuil Ă  axe vertical actionnĂ© par des barres rĂ©parties autour du tambour central, que les matelots poussaient en marchant par groupes de trois ou quatre sur chaque barre . Virer l’ancre au cabestan s’effectue sur un rythme de marche assez rapide, et les chansons correspondantes sont d’un caractĂšre plus joyeux chants de guindeau, Pour rythmer la traction exercĂ©e sur le guindeau. le guindeau Ă©tait un treuil Ă  axe horizontal actionnĂ© par un systĂšme de balancier, les marins poussaient alternativement sur l’une ou l’autre des bringuebales. Le guindeau est un treuil horizontal maniĂ© Ă  l’aide d’une sorte de levier que les marins manient en tirant en cadence. Il sert Ă  remonter l’ancre et le travail au guindeau peut durer plusieurs heures. Le rythme sert Ă  rĂ©gler la position du levier comme une sorte de balancier. Le tempo est lent, mais trĂšs saccadĂ©. Le rythme se dĂ©compose en deux ou quatre temps bien marquĂ©s roulez jeunes gens roulez, mais on trouve aussi du temps composĂ©s Hardi les gars LES CHANTS DE DETENTE chants de gaillard d’avant Le gaillard d’avant est la partie du bateau oĂč se reposait l’équipage. Les officiers avaient leurs cabines Ă  l’arriĂšre du bateau. Chant du gaillard d’avant chanson Ă  rĂȘver. Le gaillard d’avant est une sorte de place publique sur les grands vaisseaux Ă  voile d’autrefois. Etant donnĂ© les risques d’incendie, il Ă©tait interdit de fumer ailleurs que sur le pont supĂ©rieur. On venait y allumer sa pipe au pout de mĂšche gardĂ© par un factionnaire. On y Ă©changeait les derniers potins du bord, on y racontait de bonnes histoires et, bien sĂ»r, on y chantait. Chant de repos des marins lorsque le vent bien Ă©tabli ne nĂ©cessite aucune activitĂ© particuliĂšre si ce n’est celle des hommes de veille. Ce sont des mĂ©lopĂ©es qui sont instrumentalisĂ©s. Ils ne sont pas caractĂ©risĂ©s par des tempo et rythmes spĂ©cifiques complaintes La Gwerz en breton. Le marin Ă©voque la rudesse de son travail, le village qu’il a quittĂ©, sa bien aimĂ©e qu’il y a laissĂ©. La mĂ©lodie est lente et mĂ©lancolique souvent dans les tonalitĂ©s mineures, sur des rythmes Ă  deux temps ou quatre temps du style ballade. chants Ă  danser Certaines pĂ©riodes d’inactivitĂ© manque de vent, etc. Ă©taient propices aux querelles. Une des solutions pour occuper les marins consistait Ă  les faire danser. On retrouve beaucoup de rythmes Ă  trois temps valse et polka chansons des ports quand les marins chantent dans les cafĂ©s des ports..mais aussi des chansons pour louer la beautĂ© d’un port 
ou s’en moquer. La musique est trĂšs variĂ©e, depuis la chanson mĂ©lancolique Ă  danser ou fredonner souvent un trois temps, ou deux temps composĂ©s jusqu’à la chanson Ă  boire souvent du deux temps
\n \n allez on part on met les voiles chanson
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