p>Je me suis persuadĂ© que cette femme que j'aimais plus que tout nĂ©gligeait gravement l'homme que j'admirais plus que tout. Ă 17h56, « La tristesse de mon homme mâa envahi le cĆur », Carla Bruni : son Ă©mouvant hommage Ă Dadu, la mĂšre de Nicolas Sarkozy, Le 28/05/2020 Op zoek naar artikelen van Nicolas Bedos? Lâacteur et rĂ©alisateur
En hiver Monsieur et Madame Lacouvertureçagratte ont une fille, comment s'appelle-t'elle ? Sur la terre Mr et Mme homme ont un fils, comment s'appelle t'il? Fallait y penser Monsieur et Madame Deuf on un fils unique, comment s'appelle-t-il ? Rire Madame Deuf et Monsieur Deuf ont un fils. Comment sâappelle-tâil? Amazone Monsieur et madame Cro ont une fille. Comment se prĂ©nomme t'elle ? C'est comme ça Monsieur et Madame Leuze ont une fille, comment s'appelle-t-elle ? Blague de dĂ©sert Monsieur et Madame Mentsoif ont un fils, comment s'appelle t'il ? J'arrive Monsieur et Madame Proviste ont un fils, comment s'appelle t-il ? Ăa dĂ©colle. Monsieur et madame CoptĂšre ont un fils, comment s'appelle-t-il? En Ă©tĂ© ! Mr et Mme Lejardin ont 2 filles , comment s'appellent-elles ? Guili Monsieur et Madame Touille ont un fils, comment s' appelle t'il ? Chaque annĂ©e Monsieur et madame viĂ© ont un fils. Comment s' appelle-t-il ? Sortez les fils Monsieur et madame Onette ont une fille. Comment s'appelle-t-elle ? En Ă©tĂ© Monsieur et Madame Lesfleurs on deux filles, comment s'appellent-elles ? lol Mr et Mm Terieur on deux fils. Comment s'appellent-ils? Mr et Mme Monsieur et Madame CĂ©lere on un fils, comment s'appelle t-il? Moi aussi... Monsieur et madame Aimare ont un fils. comment s'appelle t-il ? A plus tard Monsieur et madame Croche on une fille, comment s' appelle-t-elle ? La famille Monsieur et madame CĂ©lĂšre ont un fils, comment s' appelle t-il ?
Atelierpeinture sur porcelaine animĂ© par Mme MichĂšle Couedic et atelier art du ruban par Mme MĂ©lanya Sahakyan. CĂŽtĂ© guinguette. manifestations culturelles autour de Thionville Ă©vĂ©nements dans le dĂ©partement Moselle Rando de l'Ă©tĂ©. Patrimoine - Culture, Repas - DĂ©gustation, RandonnĂ©e et balade Blangy-sur-Bresle 76340 Le 27/08/2022 LA BELLE ĂPOQUE de Nicolas BedosAvec Daniel Auteuil, Doria Tillier, Guillaume Canet et Fanny ArdantVictor, un sexagĂ©naire dĂ©sabusĂ©, voit sa vie bouleversĂ©e le jour oĂč Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction dâun genre nouveau mĂ©langeant artifices théùtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose Ă ses clients de replonger dans lâĂ©poque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie celle oĂč, 40 ans plus tĂŽt, il rencontra le grand amour...L'idĂ©e de La Belle Ă©poque » est venue dâune situation qui a paru Ă la fois pathĂ©tique et comique pour Nicolas Bedos un type vieillissant est chez lui, il se dispute avec sa femme qui lui reproche sa misanthropie, son cĂŽtĂ© dĂ©passĂ© par lâĂ©poque, la technologie, Macron, ses enfants, bref, le type sort de la cuisine, traverse un couloir et rentre dans une petite piĂšce oĂč tout le ramĂšne dans les annĂ©es 70, de la dĂ©co aux magazines disposĂ©s devant lui. Une sorte de bulle de protection rĂ©gressive quâil sâest lui mĂȘme fabriquĂ©. Je le voyais allumer une gauloise, mater une speakerine dans un tĂ©lĂ©viseur en bois et pousser un soupir de soulagement. VoilĂ un homme qui se noie dans le prĂ©sent et qui fuit dans une Ă©poque dont les codes le rassureraient, le protĂ©geraient. Je voulais filmer ce vertige que lâon ressent parfois autour de soi, cette dĂ©faite psychologique, et cette solution Ă la fois grotesque et assez bouleversante. Je me suis dit que cette image contenait quelques promesses de cinĂ©ma. »Dans le film, la sociĂ©tĂ© créée par Antoine Guillaume Canet offre Ă chacun de ses clients une plongĂ©e dans une Ă©poque du passĂ© quâil veut vivre ou revivre. LâidĂ©e mâest venue de ma propre saturation face Ă lâinflation de sĂ©ries, comme si la fiction 'classique', câest-Ă -dire des images dans un Ă©cran, nâimpactait plus assez le spectateur. Jâai imaginĂ© cette boĂźte de reconstitution théùtrale qui immergerait physiquement le spectateur dans lâhistoire. Lâinnovation dâAntoine repose sur de simples Ă©lĂ©ments de dĂ©cor, une documentation, des comĂ©diens. Je voulais montrer des coulisses, comme celles dans lesquelles jâĂ©volue depuis que je suis nĂ©. Ăa nous a permis, Ă moi et mon Ă©quipe, de mettre en valeur lâaspect artisanal du cinĂ©ma et du théùtre ! Habilleurs, dĂ©corateurs, machinos, assistants, comĂ©diens le film prĂ©sente une Ă©quipe au travail ! », se souvient Nicolas Bedos .Nicolas Bedos revient sur le choix du casting. Choisir Daniel Auteuil pour le rĂŽle de Victor Ă©tait une Ă©vidence. Il fallait un acteur auquel le public sâidentifierait trĂšs facilement, dĂšs les premiĂšres minutes. Dâautre part, le scĂ©nario oscillait sans cesse entre comĂ©die et drame, parfois au sein dâune mĂȘme scĂšne, et rares sont les acteurs Ă maĂźtriser ce mĂ©lange des tons, selon le rĂ©alisateur. Daniel a tournĂ© avec Claude Sautet et AndrĂ© TechinĂ©, deux metteurs en scĂšne que je place au sommet de mon panthĂ©on du cinĂ©ma français. Je savais donc son respect des rĂ©pliques, des silences, des rapports ambivalents entre les personnages. Je cherchais Ă©galement un homme dont lâĂąge mĂ»r ne rendrait pas pour autant pathĂ©tique ou grotesque ce retour Ă sa jeunesse, aux costumes cintrĂ©s des annĂ©es 70 ! Un homme sans Ăąge. Qui nous ferait croire Ă son histoire dâamour avec une trĂšs jeune femme, sans que cela paraisse jamais libidineux, prosaĂŻque. Je dois dire que Daniel a largement dĂ©passĂ© tous les espoirs que je mettais dans ce personnage », confie le cinĂ©aste. Le comĂ©dien explique les raisons qui lâont poussĂ© Ă accepter le rĂŽle Il y avait tout dâabord lâenvie de rencontrer un jeune metteur en scĂšne qui avait prouvĂ© avec son premier film 'M. et Mme Adelman', quâil avait quelque chose dâoriginal Ă raconter. Et surtout quâil sây employait avec souffle et beaucoup dâenvergure. Puis quand jâai lu son scĂ©nario de 'La belle Ă©poque', jâai tout de suite aimĂ© la maniĂšre dont il parlait de nostalgie et jouait avec ce sentiment par le prisme de la quĂȘte de mon personnage pour retrouver les seuls sentiments rĂ©ellement Ă©ternels les sentiments amoureux. Avec ce film, Nicolas raconte brillamment comment malgrĂ© les annĂ©es qui passent, profondĂ©ment, on ne change pas. Ce dont je suis intimement persuadĂ©. La force du film tient dans le regard que pose un jeune homme comme lui sur une Ă©poque quâil nâa pas connue mais dont il a pourtant la nostalgie. Câest un film Ă©minemment personnel, Ă©mouvant mais jamais larmoyant et qui arrive Ă parler Ă tout le monde. Et qui, en plus, mâoffrait le plaisir de retrouver Fanny Ardant. Jâai donc acceptĂ© sa proposition avec enthousiasme. »Concernant le choix de Guillaume Canet, le rĂ©alisateur confie Parce quâil est trĂšs bon ! Le fait quâil soit lui-mĂȘme rĂ©alisateur et quâil ait dirigĂ© sa compagne a Ă©tĂ© aussi dĂ©cisif. Le quotidien dâAntoine, ses impatiences, tout ça lui est trĂšs familier et il a su en jouer. Et puis il mâavait exprimĂ© son envie de tourner avec moi. Or jâessaie de mâentourer de gens bienveillants et enthousiastes, aussi bien devant que derriĂšre la camĂ©ra. » Le comĂ©dien revient sur la direction dâacteurs Avant de travailler avec lui, jâimaginais un metteur en scĂšne aimant travailler dans un rapport conflictuel. Or câest tout le contraire qui sâest produit ! Jâai eu face Ă moi un cinĂ©aste Ă lâĂ©coute et trĂšs concernĂ© par ses acteurs, avec un regard bienveillant sur le travail de chacun. Tu sens tout de suite quâil nâa quâune envie tâembellir, te porter vers le meilleur mais dans une atmosphĂšre de travail chaleureuse. Et puis, il a une autre qualitĂ© majeure Ă mes yeux. Nicolas est quelquâun de cash avec qui, donc, on ne perd pas de temps. Il dit tout de suite si quelque chose ne lui convient pas. Il ne tergiverse pas. Câest quelquâun dâextrĂȘmement prĂ©cis, un vrai chef dâorchestre. Il ne vit que pour son film du matin au soir. Et sa passion pour ce quâil fait lui donne une Ă©nergie qui porte et emporte tout le monde sur son plateau. »Pour Fanny Ardant Fanny mâenchante. CâĂ©tait lâune des seules donnĂ©es prĂ©alables du scĂ©nario que je voulais Ă©crire quâil comporte un rĂŽle assez riche pour cette actrice que jâai le privilĂšge de frĂ©quenter depuis quelques annĂ©es. Je suis fou de cette femme, dont la poĂ©sie, la folie, lâhumour et la fragilitĂ© me fascinent. Sur le tournage, Fanny nâentretenait pas toujours des rapports pacifiĂ©s avec son personnage elle redoutait la gratuitĂ© de sa mĂ©chancetĂ© et il mâa fallu sans cesse lui rappeler Ă quel point la duretĂ© apparente de Marianne prend sa source dans la peur de sombrer, de mourir. Ce que Marianne reproche Ă Victor et Ă son refus de lâavenir, câest de la faire crever Ă petit feu. La perfidie dont elle fait preuve au dĂ©but du film est une rĂ©volte, un cri de survie. Lâavantage du regard inquiet que Fanny posait sur Marianne au dĂ©but, câest quâelle a redoublĂ© dâĂ©motion et de talent pour quâon lâaime Ă la fin ! »Et enfin Doria Tillier Il ne fait aucun doute quâelle mâa copieusement inspirĂ© son propre personnage ! Il eut Ă©tĂ© ingrat de le confier Ă une autre ! Contrairement Ă 'M. et Mme Adelman', qui prĂ©sentait Sarah sous un jour trĂšs cĂ©rĂ©bral, trĂšs littĂ©raire, jâai cette fois-ci mis lâaccent sur la sensualitĂ© de Doria. Margot est bien plus impulsive, plus animale. Nos rapports ont Ă©tĂ© trĂšs apaisĂ©s sur le plateau. On apprend Ă se connaĂźtre ! Doria sâabandonne complĂštement car elle sait que nous partageons le mĂȘme goĂ»t, quâelle ne regrettera pas le rĂ©sultat. »J'AI PERDU MON CORPS de JĂ©rĂ©my ClapinCe film fait lâobjet de lâavertissement suivant Quelques scĂšnes sont susceptiblesdâimpressionner un trĂšs jeune public Ȉ Paris, Naoufel tombe amoureux de Gabrielle. Un peu plus loin dans la ville, une main coupĂ©e sâĂ©chappe dâun labo, bien dĂ©cidĂ©e Ă retrouver son corps. Sâengage alors une cavale vertigineuse Ă travers la ville, semĂ©e dâembĂ»ches et des souvenirs de sa vie jusquâau terrible accident. Naoufel, la main, Gabrielle, tous trois retrouveront, dâune façon poĂ©tique et inattendue, le fil de leur histoire...Prix de la Critique et Prix du Public au COLCOA Film Festival 2019Cristal du long mĂ©trage et Prix du public au Festival du Film dâanimation dâAnnecy 2019Grand Prix Nespresso Ă la Semaine Internationale de la Critique Ă CannesLe producteur Marc du Pontavice revient sur la genĂšse du projet 'Jâai perdu mon corps' est nĂ© de ma lecture du roman de Guillaume Laurant, 'Happy Hand'. Dâabord interloquĂ© par la capacitĂ© du texte Ă incarner ce membre esseulĂ©, puis fascinĂ© par cette conscience en quelque sorte sĂ©parĂ©e, je me suis senti enfin trĂšs Ă©mu par son dĂ©sir de complĂ©tude. Jâai tout de suite pensĂ© quâil y avait lĂ un vĂ©ritable dĂ©fi que seul lâanimation pouvait emporter. Comme si le terme mĂȘme 'animer' donner une Ăąme pouvait ainsi sâaccomplir dans cette entreprise. CaractĂ©riser un personnage qui nâa ni yeux, ni bouche, ni visage, Ă qui il ne reste finalement que cinq doigts, et produire chez le spectateur une empathie Ă son Ă©gard, me paraissait toucher au comble de mon mĂ©tier. Pour autant, lâenjeu dĂ©passait aussi le dĂ©fi artistique. Car je pressentais dans cette histoire une puissance mĂ©taphorique qui pouvait emmener le spectateur bien au-delĂ du spectacle, Ă lâintĂ©rieur de lui-mĂȘme. Dans cette expĂ©rience de la sĂ©paration, je voyais bien quâil sâagissait moins dâaltĂ©ritĂ© que de notre rapport Ă la mĂ©moire, Ă notre mĂ©moire intime, et plus singuliĂšrement Ă celle qui nous vient de lâenfance. En inversant le point de vue, le texte dotait cette mĂ©moire dâun pouvoir autonome, tout Ă la fois destructeur et libĂ©rateur. Câest Ă ces questions vertigineuses que JĂ©rĂ©my Clapin a apportĂ© Ă sa maniĂšre des rĂ©ponses non moins singuliĂšres. Son univers dĂ©calĂ©, poĂ©tique, tel que je lâai dĂ©couvert dans ses courts-mĂ©trages, et particuliĂšrement 'Skhizen', offre Ă©videmment une clĂ© pour comprendre son engouement pour ce livre. Nous avons longuement et passionnĂ©ment dĂ©battu du processus artistique et technique qui rendrait justice Ă ce rĂ©cit. Et jâai aimĂ© lâidĂ©e proposĂ©e que lâimaginaire soit traitĂ© comme une irruption dans le rĂ©el. Pour que la main emporte sa charge poĂ©tique, il fallait que le monde dans lequel elle fait irruption soit habitĂ© par le rĂ©el. Ce qui est un paradoxe pour un film dâanimation. JĂ©rĂ©my a donc eu cette idĂ©e de simuler le rĂ©el par lâusage dâune grammaire filmique trĂšs proche de la prise de vue rĂ©elle, mais aussi et surtout en choisissant dâanimer les personnages en images de synthĂšse comme les dĂ©cors, lesquelles seraient ensuite habillĂ©es par le dessin traditionnel. Ce processus inhabituel en long-mĂ©trage qui efface les frontiĂšres entre animation et prises de vues crĂ©e un trouble visuel Ă la fois magnĂ©tique et poĂ©tique. Et qui Ă©tonnamment nous fait trĂšs vite oublier que nous sommes dans un film dâanimation. Câest aussi lĂ quâon reconnaĂźt les grands artistes en animation, quand la direction artistique et technique lâemporte sur la seule performance de lâanimation ou lâexploit pictural. Et permet de produire un film trĂšs accompli sans ĂȘtre asservi aux contraintes du spectacle. Il faut aussi souligner ici deux caractĂ©ristiques qui emmĂšnent ce film ailleurs. La premiĂšre a trait Ă la reprĂ©sentation de lâintime et du trivial. Cette reprĂ©sentation est presque inĂ©dite dans lâhistoire de lâanimation occidentale. Celle-ci sâest jusquâici emparĂ©e surtout du merveilleux, du fantastique ou plus rĂ©cemment du politique. Seuls les japonais ont osĂ© trĂšs tĂŽt animer le rĂ©el, le quotidien, lâintime. Takahata a presque thĂ©orisĂ© cette singularitĂ©. Câest lâune des grandes audaces de JĂ©rĂ©my dont le rĂ©cit et la mise en scĂšne sâattardent ainsi sur dâinfimes dĂ©tails qui ancrent ses personnages beaucoup plus profondĂ©ment dans notre imaginaire. Lâautre caractĂ©ristique Ă©galement absente de lâanimation occidentale, câest la dĂ©construction du rĂ©cit. En multipliant les temporalitĂ©s, JĂ©rĂ©my tisse son rĂ©cit dâune maniĂšre qui est Ă la fois sensorielle et impressionniste. Il faut dire que le processus mĂȘme de fabrication de lâanimation privilĂ©gie le rĂ©cit linĂ©aire. Dans la mesure oĂč, pour des raisons Ă©conomiques, on ne fabrique quasiment que des plans utiles, le montage en animation se fait en amont et le rĂ©cit filmique se trouve alors inĂ©luctablement proche de la trame scĂ©naristique. En prises de vues rĂ©elles, on dispose Ă lâinverse dâun champ immense des possibles qui permet parfois dâarracher le rĂ©cit Ă sa linĂ©aritĂ©. Dans le cas de notre film, nous avons bĂ©nĂ©ficiĂ© de circonstances exceptionnelles dâune part le scĂ©nario lui-mĂȘme avait affirmĂ© sa singularitĂ© en empruntant rĂ©solument la voie dâune multi-temporalitĂ© ce qui en a surpris plus dâun, mais aussi et surtout la longueur trĂšs inhabituelle du temps de la prĂ©-production presque trois ans a permis Ă JĂ©rĂ©my et son monteur de tenter de multiples possibilitĂ©s, de faire un vrai travail de recherches qui, au final, a permis de tisser le rĂ©cit dâune maniĂšre trĂšs inhabituelle et qui engage trĂšs fortement le spectateur dans lâexpĂ©rience. »JĂ©rĂ©my Clapin explique comment il a choisi adaptĂ© le roman et les changements quâil a souhaitĂ© apportĂ© Ăcrire Ă quatre mains Ă©tait une premiĂšre pour moi, et un exercice dâautant plus dĂ©licat que dâhabitude jâintĂšgre assez tĂŽt la crĂ©ation du storyboard dans le processus de dĂ©veloppement de lâhistoire. Je passe sans cesse du dessin au script et du script au dessin, et de ce fait, inclure un autre scĂ©nariste dans cette mĂ©thode de travail est assez difficile. Dans un premier temps, nous avons travaillĂ© ensemble, Guillaume et moi, et je pense que jâai fait fausse route en respectant un peu trop le rĂ©cit du roman au dĂ©triment du projet dâanimation. Jâai donc retravaillĂ© seul autour du dispositif et de lâidĂ©e maĂźtresse du film. Lâenjeu, pour moi, câĂ©tait la gestion du point de vue de la main, qui Ă©tait lâĂ©lĂ©ment inĂ©dit le plus fort et le plus intĂ©ressant Ă mettre en scĂšne. Tout le rĂ©cit et les personnages devaient sâarticuler autour de cela. Je suis reparti du pitch â une main part Ă la recherche de son corps â et jâai tout repensĂ© et rĂ©inventĂ©. Au final, le rĂ©cit du film est devenu trĂšs diffĂ©rent de celui du roman et je remercie Guillaume de mâavoir laissĂ© autant de libertĂ©. » Le rĂ©alisateur revient sur lâunivers sans mot de la main Dans le livre, la main est la narratrice de sa propre histoire. Elle prend la parole. Quand jâai rĂ©flĂ©chi Ă lâadaptation, je me suis demandĂ© si câĂ©tait Ă garder ou pas, mais dans les premiĂšres versions du script, nous avons quand mĂȘme inclus une voix off. Petit Ă petit, il est devenu clair que câĂ©tait une faiblesse car la main ne pouvait pas ĂȘtre Ă la fois la narratrice du rĂ©cit, et se trouver au cĆur de lâaction Ă lâimage, dans les pĂ©ripĂ©ties quâelle vivait. Comme cela nuisait au film, nous avons Ă©liminĂ© tous les dialogues de la main, puis renforcĂ© ce monde sans mot. Nous aboutissons Ă deux rĂ©cits celui de cette main â que nous avons surnommĂ©e Rosalie â qui sâĂ©chappe du rĂ©frigĂ©rateur pour tenter de retrouver son corps et qui se souvient de sa vie passĂ©e lorsquâils Ă©taient encore liĂ©s, et celui de Naoufel qui veut se rapprocher de Gabrielle. MĂȘler ces deux trames narratives en une seule histoire mâa permis dâutiliser lâapproche sensorielle pour bondir dans les flashbacks. Jâai tentĂ© dâimaginer comment une main pouvait se rappeler de sa vie. Je me suis demandĂ© quels Ă©taient ses fragments de souvenirs. Jâai voulu que les cadrages soient toujours Ă la hauteur dâune main, que les visages soient souvent morcelĂ©s pour suggĂ©rer quâelle ne voit pas le monde de la mĂȘme maniĂšre. Tout est reliĂ© Ă des anecdotes et des sensations tactiles. Je crois que câest tout cela qui apporte de lâoriginalitĂ© et de la force Ă ces sĂ©quences. »Câest Dan Levy qui a composĂ© la musique originale. Le rĂ©alisateur revient sur cette collaboration Jâavais envie de musique Ă©lectronique pour ce film et câest mon assistant rĂ©alisateur Matthieu Garcia qui mâa parlĂ© du travail que Dan Levy avait fait pour le cinĂ©ma. Je connaissais Dan par le biais des albums du groupe The DĂž, quâil a créé avec Olivia Merilhati. Au fil de nos discussions, Dan mâa confiĂ© quâil nâavait pas eu que des bonnes expĂ©riences dans le domaine de la musique de films, et quâil sâĂ©tait senti parfois dĂ©possĂ©dĂ© de ses crĂ©ations. Il avait quasiment renoncĂ© Ă composer pour le cinĂ©ma, mais comme il aimait beaucoup le projet, il mâa dit 'OK, je vais travailler pendant une semaine sur des propositions en regardant ton film en boucle'. Il a prĂ©fĂ©rĂ© explorer ce que pourrait ĂȘtre lâunivers musical entier du film plutĂŽt que de tenter de coller Ă des scĂšnes prĂ©cises. Au dĂ©but, jâavais sĂ©lectionnĂ© deux sĂ©quences qui ont Ă©tĂ© envoyĂ©es aussi Ă un autre compositeur, mais Dan mâa vite appelĂ© pour me dire quâil ne procĂ©derait pas comme cela, et quâil prĂ©fĂ©rait composer plus de musique pour ce test, pour me prĂ©senter une proposition beaucoup plus ample. Jâai trouvĂ© cette approche picturale trĂšs intĂ©ressante, et une semaine plus tard, il mâa livrĂ© dix morceaux qui mâont convaincu. Et câest bien le ressenti Ă©motionnel global qui transparaĂźt dans la musique, plutĂŽt que lâaccompagnement prĂ©cis des pĂ©ripĂ©ties dâune scĂšne, comme on a tendance Ă le faire traditionnellement dans lâanimation⊠Effectivement. Dan est un vĂ©ritable artiste et je lâai accueilli et acceptĂ© comme un auteur. Jâai ouvert la porte du film pour que nous puissions la franchir tous les deux. Il a exaltĂ© la dimension romantique du rĂ©cit, et donnĂ© de lâampleur Ă toutes les Ă©motions du film. Je dois dire que le projet a fĂ©dĂ©rĂ© beaucoup dâĂ©nergies positives dans les autres dĂ©partements aussi, et que tout le monde est allĂ© au-delĂ de ce que je demandais les dĂ©corateurs, les animateurs, toute lâĂ©quipe. Ils ont pris plaisir Ă sâinvestir dans le projet, et ce plaisir a dĂ©multipliĂ© la qualitĂ© du film. Au-delĂ des rencontres artistiques et humaines incroyables que jâai faites au contact des Ă©quipes, leur forte implication a Ă©tĂ© un formidable soutien pour moi tout au long du projet. »** BONUS **UNE COLONIE de GeneviĂšve Dulude-De CellesAvec Ămilie Bierre, Irlande CĂŽtĂ© et Jacob Whiteduck-LavoieMylia, une enfant timide et farouche de 12 ans, sâapprĂȘte Ă quitter sa campagne natale pour la grande Ă©cole. Ă la recherche de repĂšres dans ce milieu qui lui semble hostile, elle apprendra Ă mieux se connaĂźtre Ă travers la rencontre de Jimmy, un jeune autochtone marginal de la rĂ©serve voisine. Mylia avancera comme elle peut, parfois maladroitement, en se frottant Ă lâabsurditĂ© de lâadolescence, Ă ses malaises et Ă ses petites d'Argent du Meilleur Film au Festival de Berlin SĂ©lection Generation KPlusMeilleur film + Meilleure actrice pour Ămilie Bierre au Canadian Screen AwardsLa rĂ©alisatrice revient sur la genĂšse du projet Dâabord, Une colonie est la suite logique de mes deux prĂ©cĂ©dents films. Jâavais envie dâĂ©crire une histoire autour dâune jeune fille, approfondir la thĂ©matique de la transition entre le monde de lâenfance et lâĂąge adolescent. En ayant passĂ© plus de deux ans au sein dâune Ă©cole secondaire et Ă©tĂ© en contact avec plusieurs jeunes qui se sont confiĂ©s Ă moi, jâavais de la matiĂšre pour nourrir lâĂ©criture dâ'Une colonie'. Ensuite, il y a certainement mon expĂ©rience Ă moi. Jâai Ă©tĂ© marquĂ©e par cette Ă©poque. Jâavais envie de la revisiter, peut-ĂȘtre pour faire la paix avec la prĂ©adolescente que jâai Ă©tĂ©, Ă la recherche de repĂšres dans un milieu qui lui semblait Ă©tranger. Oui il y a dĂ©jĂ beaucoup de films faits sur le sujet, mais il me semblait que lâimage de lâadolescence quâon en faisait mâapparaissait romancĂ©e. En mâapprochant dâun mode documentaire, jâavais envie de faire un film Ă la hauteur de mon expĂ©rience et de celles des jeunes que jâai rencontrĂ©s, sans fard ni censure, un portrait qui puisse ĂȘtre plus fidĂšle Ă cette rĂ©alitĂ©. »Retour sur le choix du titre Jâaime le sens polyphonique du mot qui Ă mon avis reprĂ©sente bien les deux niveaux de lecture du film il y a cette rĂ©flexion sous-entendue qui rejoint tout Ă la fois lâidĂ©e du collectif, câest-Ă -dire une 'colonie' comme un groupe de personnes vivant dans une communautĂ© et le clin dâoeil Ă lâaspect historique et territorial, Ă©voquĂ© Ă travers le cours dâhistoire et la relation de Mylia et Jimmy. »La distribution compte majoritairement des jeunes, la cinĂ©aste explique son choix sur le casting Jâavais le dĂ©sir de travailler avec des jeunes de la rĂ©gion oĂč se dĂ©roule le film, câest-Ă -dire Sorel-Tracy et ses environs, dâoĂč je suis originaire. Le travail de casting sauvage demande par contre beaucoup dâĂ©nergie ça a Ă©tĂ© un trĂšs long processus qui sâest Ă©chelonnĂ© sur cinq mois. Nous avons reçu un nombre important de candidatures plus de 600 et rencontrĂ© plus de 200 candidats. Bien sĂ»r nous avons aussi fait le tour des agences. Au final, le film compte un bon Ă©quilibre de comĂ©diens non professionnels et de comĂ©diens dâexpĂ©rience. Ămilie Bierre Mylia avait par exemple dĂ©jĂ plusieurs annĂ©es dâexpĂ©rience de jeu. MĂȘme si elle ne cadrait pas tout Ă fait avec lâimage que je me faisais de Mylia au dĂ©part, car je la voyais plus jeune, nous avons eu un coup de coeur pour Ămilie qui nous a fait pleurer en audition. MĂȘme chose pour Irlande qui joue sa petite soeur; dĂšs notre premiĂšre rencontre, nous avons tout de suite su que câĂ©tait notre Camille. Nous avons rĂ©pĂ©tĂ© pendant deux mois, ce qui pour moi est trĂšs important câest rĂ©ellement lĂ que je crĂ©e les scĂšnes, en faisant du travail dâimprovisation, des exercices de jeu pour construire une complicitĂ© entre les acteurs et dĂ©velopper une relation de confiance avec moi. Je vois cette pĂ©riode comme un laboratoire. Je me sens chanceuse dâavoir eu ce temps avec les acteurs, car ce nâest habituellement pas le cas sur de nombreuses productions cinĂ©matographiques. Pour les non professionnels qui en Ă©taient Ă leur premiĂšre expĂ©rience de jeu, nous avons fait du coaching dâacteur. Comme nous avions sĂ©lectionnĂ© des jeunes qui avaient des profils similaires Ă leurs personnages, jâai adaptĂ© parfois le dialogue en fonction de ce quâils avaient Ă offrir. CâĂ©tait mon attache Ă la rĂ©alitĂ©, ça me permettait dâactualiser le scĂ©nario pour le mettre plus en phase avec lâactualitĂ©. »